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Sherlock Holmes intègre la Pléiade

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Héros planétaire, immense vedette de la littérature, Sherlock Holmes entre cette année, 95 ans après la mort de son créateur, Arthur Conan Doyle, dans la plus prestigieuse des collections publiées par un éditeur de langue française : la Pléiade. À noter que son pendant français, Arsène Lupin, ne s’y trouve pas.

Dans les romans de Conan Doyle, il est vrai que l’on comprend que les polices de France comme d’Angleterre viennent toutes deux frapper à la porte du 221B, Baker Street. Bien qu’elle soit complètement fabulée, l’adresse de Sherlock Holmes, là où se trouve le salon feutré où il reçoit ses clients, est devenue aussi célèbre que le 10, Downing Street, le domicile du chef du gouvernement britannique.

Dans l’ombre

Sherlock est connu pour ses méthodes de déduction particulières et son flegme inaltérable. Les grands de ce monde ne l’impressionnent pas plus que les récompenses ou les honneurs. Il vit dans une sorte d’apesanteur qui surplombe toutes les époques. Conan Doyle passa une large partie de sa vie dans l’ombre de son personnage à l’intelligence exceptionnelle.

De l’enfance et des origines du détective, les aventures rédigées par Conan Doyle laissent savoir peu de choses. Sherlock a un frère : Mycroft. Il apparaît à l’occasion comme un être doté de capacités encore plus grandes que lui. Ce qui est peu dire.

Le rapport du détective avec les femmes est à tout le moins distant, selon les canons sexuels étouffants de l’ère victorienne. Certains se sont pris à imaginer des ressorts homosexuels entre les deux colocataires que sont John Watson et son ami Sherlock, quitte à ignorer quelque peu le fait que le premier a quitté leur domicile commun pour se marier et que le second s’est trouvé envoûté par la divine Irène Adler. Conan Doyle était opposé au vote des femmes, tout en guerroyant pour qu’elles obtiennent le droit de divorcer librement.

Comment expliquer le travail de ce détective excentrique dont les aventures annoncent toutes les séries policières qui ne cessent de fourmiller sous nos yeux depuis plus d’un siècle ? Voit-on enfin depuis que le genre policier invite sans cesse à effacer quantité d’autres métiers en société pour imposer une idéologie en faveur de l’ordre instauré par les puissants ? Au moins y a-t-il dans la lecture de Sherlock Holmes une étrange source de réconfort qui tient peut-être son originalité dans son plaidoyer constant en faveur du triomphe de l’intelligence.

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« Je ne vois rien de plus que vous », affirme Sherlock Holmes dans L’aventure du soldat à l’étrange pâleur, un récit bien moins connu que Le chien des Baskerville ou Étude en rouge, « mais je me suis entraîné à remarquer ce que je voyais ».

Ce que l’on sait de Sherlock Holmes passe par le regard de son ami John Watson. Ce médecin, blessé lors d’une campagne militaire en Afghanistan avant de rentrer à Londres, fait office de narrateur dans l’immense majorité des aventures du détective.

Ce duo a donné lieu à un nombre impressionnant d’adaptations, de transpositions. Si bien que tout le monde reconnaît au premier coup d’œil désormais jusqu’à la silhouette prêtée à Sherlock Holmes, avec son chapeau à deux visières et sa pipe incurvée.

Durant dix saisons, à compter de 1984, le personnage de Sherlock Holmes est interprété à la télévision par Jeremy Brett. Cet acteur shakespearien de grande classe imprime durablement son image dans les esprits, comme l’a fait avant lui le comédien Basil Rathbone. Traits longs et anguleux, allure condescendante au possible, comportements excentriques : le style Sherlock est installé depuis longtemps. Cela tient même pour des déclinaisons plus libres du personnage, comme celle qu’incarne Benedict Cumberbatch (2010-2017). Difficile de ne pas être habité par la succession de ces images lorsqu’on lit et relit les récits canoniques de Conan Doyle.

Plusieurs amateurs de Sherlock, empêtrés dans l’analyse des détails, se prennent à faire basculer la fiction du côté de la réalité, au point de disséquer chaque aventure en exégète quasi religieux, quitte à en venir à recomposer les interprétations en vertu d’un postulat selon lequel le détective « est à traiter comme une personne réelle », explique le spécialiste Baudoin Millet, auteur de l’Album Sherlock Holmes. « Les passions que Sherlock soulève chez son créateur et chez ses lecteurs donnent à penser qu’un personnage est parfois beaucoup plus qu’une somme de signes alignés sur une feuille. »

La figure de Sherlock est si prenante qu’elle a engendré, au fil des années, des passionnés qui ont fini par influer jusqu’à l’édition des textes. Conan Doyle pourtant affirmait ne s’être « jamais trop préoccupé des détails », tout en rappelant qu’« il faut parfois prendre de la hauteur ».

Le père, cet assassin

La personnalité de ce détective privé est si forte, si prenante, que Conan Doyle en arriva à un point où, exaspéré, il voulut liquider son personnage pour passer enfin à autre chose. Ce qu’il fit en 1893, en faisant basculer Sherlock Holmes tête première dans une chute en Suisse, victime des griffes de son ennemi juré, le professeur Moriarty. Des protestations, très vives, du public, au moins autant que des arguments présentés à Conan Doyle sous forme d’argent sonnant, firent néanmoins ressusciter Sherlock Holmes. Il est devenu depuis quasi immortel.

Né en Écosse en 1859, médecin, Arthur Conan Doyle possède l’esprit d’aventure. Il va s’embarquer sur un baleinier qui fait voile vers le Groenland. Il s’engage aussi dans la campagne menée par l’Empire britannique en Afrique du Sud contre les Boers. C’est ce même homme qui peste contre les colonisateurs du Congo.

Conan Doyle écrit sans relâche. En plus des aventures de Sherlock Holmes, lesquelles ont donné lieu à de multiples adaptations, tant au théâtre qu’à la télévision et au cinéma, il est l’auteur de quantité de romans d’aventures, tous aujourd’hui à peu près oubliés ou du moins, éclipsés par la figure de Sherlock.

Les proches de Conan Doyle, sa femme et son fils notamment, meurent très tôt. Ce qui l’encourage sans doute, comme Victor Hugo, à se passionner pour le spiritisme, très en vogue à l’époque. En 1925, Conan Doyle viendra à Montréal pour prononcer, dans le plus chic hôtel de la ville, une conférence sur les supposés esprits humains désincarnés et leurs manifestations. Ce ne sera pas le seul séjour de l’écrivain britannique au Canada, qui se rend aussi prononcer des conférences du genre partout en Europe, en Amérique du Nord, en Afrique et même en Océanie.

Les abeilles d’une icône

Sherlock Holmes est devenu une icône, au point de supplanter jusqu’à la figure de son créateur, mort le 7 juillet 1930. La célèbre collection de la Pléiade propose à lire cette année, en plus de deux tomes qu’elle consacre aux récits du plus célèbre des détectives, son album annuel illustré. Or cet album n’est même pas consacré à l’écrivain, comme cela est l’habitude, mais à son plus illustre personnage !

Le 13 juillet 1930, quelque 6000 personnes se retrouvent au Royal Albert Hall à Londres pour assister à une cérémonie en mémoire de Conan Doyle. Son personnage le plus célèbre, lui, continue apparemment de vivre. Il cultive des abeilles, comme l’a indiqué l’écrivain, retiré dans la tranquillité d’une propriété à la campagne.

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