Concrètement, il est reproché à Shein de majorer «certains prix avant de leur appliquer une réduction», ou de ne pas avoir tenu compte «des promotions précédentes» lorsqu’il indiquait un prix de référence. Ming - stock.adobe.com

Le gouvernement durcit encore le ton face au géant de la fast-fashion Shein. Après avoir annoncé en mai dernier de nouvelles mesures pour lutter contre la «concurrence déloyale» chinoise, l’exécutif franchit une nouvelle étape. La Répression des fraudes (DGCCRF) annonce ce jeudi la condamnation de Shein à régler une amende de 40 millions d’euros pour avoir «trompé les consommateurs sur la réduction de prix accordée». L’amende a été «proposée» avec «l’accord de la procureure de la République de Paris» et «à l’issue d’une procédure de transaction», précise la DGCCRF. Il s’agit d’un montant record pour ce type d’infraction.

Concrètement, il est notamment reproché à Shein de majorer «certains prix avant de leur appliquer une réduction», ou de ne pas avoir tenu compte «des promotions précédentes» lorsqu’il indiquait un prix de référence. L’enquête révèle que 57% des annonces vérifiées n’offraient «aucune baisse de prix», 19% une réduction moins importante qu’annoncée et 11% une augmentation des prix.

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«Ces pratiques de profusion de prix barrés et de promotions permanentes donnent ainsi au consommateur l’impression de réaliser de très bonnes affaires», explique la DGCCRF. Pour mener son enquête, la Répression des fraudes en France explique avoir relevé sur le site internet de Shein «les prix de plusieurs milliers de produits (prix de vente, prix barrés et pourcentage de réduction)» entre octobre 2022 et août 2023. En plus de fausses promotions, la Répression des fraudes s’est également penchée sur des pratiques commerciales trompeuses qui concernent «la portée des engagements de Shein sur ses allégations environnementales».

Le site affiche les réductions en orange sous ses articles. Capture d’écran Shein

Maintien de la vigilance

Dans une déclaration à l’AFP, le groupe chinois affirme avoir «mis en œuvre sans délai les actions correctives nécessaires, achevées dans un délai de deux mois» après avoir été notifié par la DGCCRF «en mars 2024». «L’ensemble des points soulevés» par l’enquête de la DGCCRF «a donc été traité depuis plus d’un an», affirme l’entreprise, en précisant que «ces ajustements n’ont eu aucun impact sur les prix finaux proposés aux consommateurs». Elle accepte par ailleurs de payer cette amende de 40 millions d’euros.

Shein assure également que la société mère Infinite Style E-commerce prend «très au sérieux ses obligations légales et réglementaires en France» et reste «pleinement engagé en faveur de la transparence et du respect de la réglementation française». De son côté, la DGCCRF indique qu’elle «maintient sa vigilance sur l’évolution des pratiques constatées à l’issue de ces enquêtes».