Cependant, selon une enquête du New York Times, relayée par HLN, le Qatar cherchait à vendre cet appareil depuis des années. De leur côté, les USA cherchaient à acquérir un nouvel avion présidentiel, en vain. En effet, Air Force One est utilisé depuis 35 ans, mis en service sous la présidence de George H. W. Bush.

En 2018, les États-Unis ont pourtant signé un contrat de 3,5 milliards d'euros avec Boeing pour deux nouveaux avions, en mesure de remplacer l'appareil actuel. Mais la commande a pris du retard.

Initialement, les aéronefs devaient être livrés en 2024, mais ils ne seront pas prêts avant 2027. Au grand dam de Donald Trump, qui veut résoudre rapidement ce problème.

Un don ou un achat ?

Les États-Unis se sont donc mis en quête de jets d'affaires disponibles sur le marché, capables d'être convertis à la hâte en avion présidentiel. Sur une liste initiale de 747 appareils, 8 ont été retenus, parmi lesquels l'avion qatari.

Mi-février, l'envoyé de Trump pour le Moyen-Orient, Steven Witkoff, a organisé un vol dudit avion, du Qatar vers la Floride. Donald Trump a été séduit par le Boeing. Son équipe pensait que l'aéronef pourrait être transformé en un an.

Mais d'après le New York Times. au cours des discussions, l'administration Trump aurait changé d'avis, ne voulant plus acheter l'avion, mais le recevoir sur base d'un don d'un état à un autre.

Selon des sources internes à la Maison-Blanche, c'est le Qatar qui serait à l'origine de cette proposition, ce qui n'est toutefois pas confirmé officiellement par Doha.

Des sources gouvernementales qataries soulignent que l'avion devait initialement bien être cédé… et non offert !

Difficile à l'heure actuelle de démêler le vrai du faux, tant la situation semble opaque. Si le président américain affirme que c'est bel et bien un cadeau, une source qatarie aurait confié au New York Times que la décision finale n'était pas encore prise, et que des obstacles juridiques rendaient la situation complexe.

Un réaménagement coûteux

Quoi qu'il en soit, l'appareil nécessitera de nombreux ajustements, qui risquent de s'avérer très coûteux. Il devra être équipé d'instruments de communication de haute technologie, d'installations médicales, mais aussi d'un système de défense de pointe, avec un blindage antiradiation et une technologie antimissile, comme le rapportent nos confrères du Parisien.

Depuis l'annonce de son choix, le président américain est vivement critiqué.

Le chef de file des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, a notamment proposé lundi une loi qui empêcherait Donald Trump d'utiliser le luxueux appareil offert par le Qatar comme son avion présidentiel.