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Les appels à la prudence et à la vigilance avaient rapidement tourné dans la communauté gay bruxelloise. Entre le 12 juin et le 23 juin 2024, sept hommes ont été victimes de guet-apens et ont été agressés après un rendez-vous fixé sur Grindr, une application de rencontre très prisée dans la communauté LGBT.
Le modus operandi était identique. L'agresseur entre en contact avec sa victime sur Grindr. Un rendez-vous est fixé, dans un parc d'Anderlecht ou Molenbeek. Au moment de la rencontre, la victime se fait agresser, insulter à coups de "Salé pédé" ou de "pédophile" et rackettée.
Dans deux de ces huit cas, la victime sera contrainte de donner sa carte de banque. Pendant que l'un tient en joue la victime, le deuxième se rend dans un distributeur de billets. Il retirera une fois 1 600 euros et l'autre fois 450 euros. Certaines des victimes ont été dépouillées de leur GSM et de leur portefeuille. Les agresseurs ne ménageaient pas leurs coups.
Menacé d'égorgement
Une des victimes a raconté qu'un des agresseurs lui tenait la tête en arrière tandis que l'autre menaçait de l'égorger avec un couteau. Un des hommes a perdu plusieurs dents et porte désormais une prothèse. Très choquées, blessées dans leur âme et dans leur chair, des victimes ont subi une incapacité de plus de quatre mois. Une victime a signalé qu'une arme à feu a été exhibée tandis que plusieurs autres ont fait état d'une Opinel ou d'un couteau.
L'enquête a permis l'interpellation de trois jeunes hommes : un mineur, qui a été confié au juge de la jeunesse, Anas qui, à l'époque des faits avait juste 18 ans, et Rayan qui venait de fêter son 19e anniversaire.
Pour Unia, les huit agressions ne sont que "la face visible de l'iceberg".
Rayan, détenu préventivement, répond de ces sept faits et d'un huitième à Saint-Gilles en avril 2024. Anas n'est mis en cause que pour deux des huit agressions dans les parcs. Leur procès a débuté mercredi devant le tribunal correctionnel.
Rayan conteste deux des agressions. Et il l'assure : il n'a jamais porté de coups. Il refuse de désigner un complice. Il reconnaît avoir crié "pédophile" mais jamais "sale pédé", tentant de faire tomber la circonstance aggravante de s'en prendre à des personnes en raison de leur orientation sexuelle.
Et il le reconnaît : "Je me voyais comme un justicier". Selon ses explications, confuses et contradictoires, il a privilégié Grindr pour choisir ses victimes car cette appli de rencontre, contrairement à d'autres, permet de rester anonyme en créant des "fakes". Il ne voulait pas s'en prendre à des homosexuels, martèle-t-il.
Agressions en hausse contre les personnes LGBTI + : des hommes, souvent jeunes, pleins de haine, n'hésitent pas à passer à l'acteDes explications abracadabrantesques
À l'entendre toujours, il sélectionnait une photo sur Internet d'un jeune homme qui pouvait paraître mineur. Les hommes avec qui il entrait en contact ne pouvaient dès lors qu'être des pédophiles. Qui méritait dès lors d'être agressées… CQFD.
Rayan dit avoir changé : "C'était une période où je n'étais pas apte à réfléchir correctement". Il dit qu'il était alors "en fugue". Il affirme avoir réfléchi en prison et arrêté l'alcool et les drogues.
Anas invoque aussi une chasse aux pédophiles, raison pour laquelle, dit-il sans convaincre, ils avaient fixé rendez-vous dans un parc situé près d'un commissariat dans le but d'appeler la police. "On voit de plus en plus de vidéos de pédophiles qui agressent. J'ai un petit frère et une petite sœur. Voler ne m'intéresse pas", dit ce jeune qui appelle déjà à la clémence car "un contrat de footballeur professionnel m'attend à Chypre".
Le procureur, Baptiste Flumian, va requérir à une prochaine audience. Mais il tient déjà à le dire : "Il y a, chez les prévenus, beaucoup de tentatives de justification mais peu d'égard envers les victimes".
Mes Olivia Venet et Chloé Georgiev, l'institution publique interfédérale qui lutte contre la discrimination, les huit agressions ne sont sans doute que "la face visible de l'iceberg". Des victimes n'ont sans doute pas osé porter plainte. Elles sont choquées par l'amalgame entre pédophilie et homosexualité. Et elles s'inquiètent : les violences homophobes augmentent.
Réquisitoire et défense lors d'une audience ultérieure.
L'homophobie grandit parmi la jeunesse flamandePour accéder à cet article, veuillez vous connecter au réseau internet.