Le climat est tendu à la veille du second tour de la présidentielle en Roumanie. Ce samedi 17 mai, le candidat nationaliste George Simion a d'annoncé avoir décidé de fermer ses comptes sur les réseaux sociaux Facebook et TikTok. « Pour respecter cette journée de silence, je ferme mon compte », a-t-il annoncé sur Facebook. « Celui sur TikTok est déjà fermé (...) et j'appelle tout le monde à faire de même ». Le chef du parti nationaliste AUR, âgé de 38 ans, affronte ce dimanche 18 mai le maire centriste de Bucarest, Nicusor Dan, 55 ans, pour décrocher le poste suprême.

À LIRE AUSSI : "Je suis seul à dénoncer ce coup d'État" : "Marianne" a rencontré George Simion, le nationaliste en tête de la présidentielle roumaine

En Roumanie, le président est doté du pouvoir de nommer des postes clés et de participer aux sommets de l'UE et de l'Otan. George Simion a largement dominé le vote du 4 mai avec un score de près de 41 % – soit le double de son rival. Reste que les sondages, pas toujours fiables par le passé, les placent désormais au coude-à-coude. Ce souverainiste, fan de Donald Trump, avait mis en garde ce vendredi 16 mai contre des risques de « fraude massive », des allégations immédiatement rejetées par les autorités roumaines.

Les tensions sont fortes dans le pays d'Europe orientale voisin de l'Ukraine, cinq mois après la rarissime annulation d'un premier scrutin. Le 24 novembre, un candidat d'extrême droite quasi-inconnu, Calin Georgescu, avait créé la surprise après une campagne massive sur TikTok entachée de soupçons d'ingérence russe. Cet ex-haut fonctionnaire a depuis été inculpé et exclu de cette nouvelle course, une décision qui a provoqué des manifestations parfois violentes de ses partisans criant au « coup d'État ».

À LIRE AUSSI : "Les années atlantistes n’étaient peut-être qu’une parenthèse" : en Roumanie, la classe politique surfe sur la vague Trump

Avant que George Simion n'annonce sa décision de fermer ses comptes TikTok et Facebook, où il est suivi par plus de 1,5 million d'abonnés, des internautes avaient dénoncé sur les réseaux sociaux le geste de censure d'un « système désespéré ». Selon le politologue Sergiu Miscoiu, « il cherche à travers cette manoeuvre à se présenter en politicien respectueux des normes démocratiques ». « En réalité, il y a des milliers de faux comptes sur TikTok et sur d'autres réseaux qui continuent à faire une propagande soutenue en sa faveur », a déclaré ce dernier à l'AFP, dénonçant « une opération d'enfumage ».