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Le procureur général près la Cour de cassation en République démocratique du Congo, Firmin Mvonde, ne connaît pas la crise. Moins d'une semaine après avoir obtenu la levée de l'immunité parlementaire du ministre de la Justice Constant Mutamba, il pourrait obtenir cette semaine le droit de poursuivre l'ex-tout-puissant ministre des Finances Nicolas Kazadi, redevenu député.
Chère prison
À tout juste 37 ans, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux congolais a rapidement réussi à se faire un nom dans le gouvernement de l'actuelle Première ministre Judith Suminwa. Omniprésent, l'homme adore les médias et a souvent la petite phrase qui fait mouche. Il a aussi une certaine idée de sa personne et n'a pas hésité, en 2023, à se présenter à l'élection présidentielle sous le label de son regroupement politique la Dynamique progressiste révolutionnaire…
Le jeune homme politique a le vent en poupe et des projets plein ses cartons. L'un de ses chevaux de bataille est le désengorgement des prisons congolaises. Il annonce ainsi son intention de faire bâtir une nouvelle maison carcérale de 2 000 places à Kisangani, dans la province de la Tshopo, dans le nord du pays. Tout va toujours très vite. Un contrat est paraphé avec la société Zion Construction SARL et une avance de 19 millions est décaissée à la fin du mois d'avril. Le contrat est signé de gré à gré. Sans appel d'offres. Le ministre n'a pas le temps d'attendre l'aval de la Première ministre.
Début du mois de mai, la belle machine s'enraille. La Première ministre demande à son Garde des Sceaux, dans un courrier daté du 8 mai, "de surseoir la procédure d'attribution du marché en attendant son approbation". "Il n'a pas fallu longtemps pour que le courrier se retrouve sur les réseaux sociaux", explique un avocat kinois. "Le message était clair. Constant Mutamba venait d'être lâché par la cheffe du gouvernement". Depuis quelques jours, tout Kinshasa bruissait de rumeurs sur les décaissements astronomiques demandés par le ministre de la Justice pour ce projet. Le dossier enfle rapidement quand les mêmes réseaux communiquent que le compte en banque sur lequel ont été déposés les 19 millions de dollars d'avance avait été ouvert 24 heures auparavant.
"On doit refonder tout l'État congolais. Tout est corrompu jusqu'à la moelle"La guerre des mots
Le procureur près la Cour de cassation, Firmin Mvonde débarque alors devant les députés pour demander la levée de l'immunité parlementaire du ministre qu'il veut entendre. Les députés congolais décident d'auditionner les deux hommes. Mais le Garde des Sceaux n'attend pas ce rendez-vous et décide de cogner le premier lors d'une réunion au palais de Justice de Kinshasa., Il rappelle ainsi publiquement que Firmin Mvonde doit une bonne partie de sa carrière à l'ancien président Joseph Kabila, devenu l'ennemi public N° 1. Il rappelle aussi que "celui qui fait l'objet d'enquête ne peut pas enclencher une action contre le ministre de la Justice". Le ministre Mutamba, qui explique qu'il n'a "pas peur de la prison" fait allusion à une procédure en cours sur l'achat, par le magistrat, d'un immeuble à… Bruxelles. Une enquête lancée par le ministre lui-même…
Devant le parquet ce mardi
Une sortie qui n'a pas empêché les parlementaires de voter la levée de l'immunité parlementaire du ministre qui était attendu ce mardi pour une première audition devant le parquet général près la Cour de cassation. À son image, Constant Mutamba est arrivée sans discrétion, entouré d'une vingtaine d'avocats et de quelques dizaines de supporters bruyants qui ont provoqué quelques tensions avec les forces de l'ordre présentes devant les lieux. "La justice congolaise est malade", explique un autre avocat congolais qui rappelle que "ces mots ont été prononcés par le président Tshisekedi et que rien n'a été fait pour améliorer la situation. Ce dossier est trop médiatique. Le ministre va être poursuivi et sera condamné. Il faut faire des exemples pour calmer et distraire la population alors que la guerre sévit toujours à l'est".
La tête de deux journalistes congolais mise à prixL'ex-ministre des Finances, Nicolas Kazadi, lui, attend son tour. Lui aussi est dans le viseur du procureur général Mvonde pour "propagation de faux bruits" et "divulgation des secrets d'État". une commission parlementaire planche sur son sort depuis ce mardi et devra rendre ses conclusions en fin de semaine. Nicolas Kazadi est rattrapé par une interview qu'il a donnée le 4 mai dans laquelle il a dénoncé toutes les gabegies de l'État, la manière dont les caciques du pouvoir dilapidaient et s'attribuaient les fonds versés au pays. "Quand il était aux manettes des finances, rien de cela ne semblait le gêner", constate un député… du même parti que l'ex-ministre et que le président de la République.
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