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Dans une chronique percutante publiée le 26 juin 2025 dans The Hub, la journaliste et stratège en communications Sabrina Maddeaux livre un réquisitoire rigoureux contre la Century Initiative, ce groupe qui milite pour tripler la population canadienne d’ici 2100. En remontant aux origines et aux récentes déclarations du mouvement, Maddeaux accuse ses responsables de s’accrocher à une idéologie irréaliste et nuisible, en dépit de l’évidence empirique sur les effets néfastes d’une immigration massive et mal calibrée.
Une ambition gonflée d’irréalisme
Fondée en 2011, la Century Initiative se présentait alors comme un projet non partisan voué à l’anticipation démographique et à la croissance économique. Mais selon Maddeaux, cette ambition s’est transformée avec le temps en une doctrine aveugle, indifférente aux réalités économiques, sociales et infrastructurelles du Canada de 2025.
Dans son texte pour The Hub, elle compare cette dérive idéologique à celle des médecins des années 1950 qui recommandaient la cigarette sans voir ses conséquences sur la santé. « Ces jours-ci, il serait totalement insensé que votre médecin vous suggère de prendre un paquet de Marlboro », écrit-elle. De la même manière, dit-elle, continuer à plaider pour une immigration record dans un contexte de pénurie de logements, de pression sur les services publics, de stagnation des salaires et de chômage croissant relève d’un entêtement idéologique, non d’un calcul rationnel.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes
Sabrina Maddeaux rappelle que le Canada accueillait environ 250 000 immigrants par an sous Stephen Harper, et 341 000 en 2019. Aujourd’hui, même les « réductions » proposées par les libéraux de Mark Carney visent encore 415 000 résidents permanents par an, en plus d’un plafond séparé sur les résidents temporaires fixé à 5 % de la population d’ici 2028.
Mais cela ne suffit pas aux yeux de la Century Initiative, qui dans son rapport de juin 2025 — intitulé The Social and Economic Implications of Reducing Canada’s Immigration Levels in Unstable Times — condamne toute baisse des seuils migratoires, y voyant un risque pour la prospérité nationale. Pour Maddeaux, cette position revient à nier des faits incontournables sur les pressions exercées sur le logement, les infrastructures et le marché du travail.
La question du logement : un sophisme contredit par les données
L’un des points centraux du débat soulevé par Maddeaux concerne le logement. Contrairement à la Century Initiative, qui soutient qu’un ralentissement de l’immigration pourrait nuire à la construction domiciliaire, elle cite des avertissements clairs de la Banque du Canada, de BMO et du propre service public fédéral qui ont alerté dès 2022 sur les conséquences d’une immigration hors de proportion avec la capacité d’accueil.
Un rapport de BMO de 2024, rédigé par l’économiste Robert Kavcic, déclarait que « le Canada fait face à un problème de demande excédentaire en matière de logement ». Il notait l’arrivée nette de 800 000 résidents temporaires en une seule année, exerçant une pression colossale sur le parc immobilier. Maddeaux souligne aussi qu’en décembre 2023, la Banque du Canada indiquait que « peu de nouveaux arrivants rejoignent l’industrie de la construction », réduisant à néant l’argument selon lequel l’immigration viendrait combler le déficit d’offre.
Résultat : une explosion de la demande locative, des prix d’achat inabordables pour les jeunes, et une saturation des services essentiels.
Croissance économique : le leurre du PIB nominal
Un autre angle d’attaque de Maddeaux porte sur la rhétorique économique employée par la Century Initiative. Le groupe affirme qu’une réduction de l’immigration entraînerait une baisse de 37 milliards $ du PIB nominal en trois ans. Mais comme le souligne la chroniqueuse, c’est une présentation trompeuse de la prospérité.
Le PIB nominal, explique-t-elle, mesure la valeur totale de la production, mais non le niveau de vie des citoyens. Ce que reflète mieux le PIB par habitant — un indicateur en stagnation depuis la pandémie malgré la croissance démographique, laissant le Canada à la traîne face aux États-Unis et à d’autres économies comparables. De nombreux économistes canadiens dénoncent ainsi le « mirage de prospérité » créé par des chiffres macroéconomiques gonflés par l’immigration sans gain réel pour les individus.
Pénuries de main-d’œuvre : une justification qui s’effrite
Quant à l’argument récurrent des « pénuries de main-d’œuvre », il ne résiste plus à l’analyse. Maddeaux note que la Century Initiative consacre davantage de pages à la nécessité d’attirer des chercheurs et experts américains de haut niveau, qu’à des secteurs réellement en manque. Mais surtout, la situation actuelle montre plutôt un ralentissement de l’embauche et une montée du chômage — notamment chez les jeunes — en raison de l’arrivée massive de nouveaux travailleurs, ce qui a pour effet secondaire de contenir les salaires dans plusieurs secteurs.
Maddeaux ironise : « Il est difficile de croire que ces talents rares et exceptionnels ne pourraient pas être intégrés aux 415 000 immigrants permanents que propose déjà Mark Carney. »
Le coût d’un entêtement idéologique
En conclusion, l’auteure dénonce ce qu’elle qualifie d’« absolutisme immigrationniste » : une vision dogmatique qui refuse toute remise en question, même devant des données accablantes. Elle accuse la Century Initiative de détourner les indicateurs, de négliger les réalités sociales et économiques du terrain, et d’imposer une vision de société fondée sur la croissance à tout prix — quitte à sacrifier le bien-être des Canadiens actuels.
Elle appelle à une réflexion plus honnête et pragmatique sur la capacité réelle du Canada à accueillir de nouveaux arrivants sans compromettre l’équilibre social, la qualité de vie et les aspirations économiques des générations futures.
Crédits :
Tous les éléments de cet article sont tirés de la chronique “Canada’s immigration absolutists are refusing to correct course, no matter the cost” de Sabrina Maddeaux, publiée le 26 juin 2025 dans The Hub. Maddeaux est directrice des communications chez Global Public Affairs, chroniqueuse politique primée, et collaboratrice régulière à de nombreux médias canadiens.