V. Poutine : la Russie a été « trompée » sur les promesses de non-expansion de l’OTAN à l’Est

Publié le 27.6.2025 à 18h36 – Par François Lambert – Temps de lecture 6 mn

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré qu’avant même le début de l’opération spéciale en Ukraine, les pays de l’OTAN avaient commencé à s’étendre vers l’est, rompant ainsi leur promesse. Selon lui, si les membres de l’Alliance de l’Atlantique Nord expliquent l’augmentation des dépenses militaires par les menaces de la Russie, cela témoigne de leur propre « agressivité ».

« Mais comment nous avons abordé, comment nous avons tous abordé cette opération militaire spéciale, personne n’en dit un mot. Et par quoi tout a commencé ? Parce que nous avons été trompés, trompés grossièrement, comme disent nos gens, trompés simplement à cause de la non-expansion de l’OTAN à l’est. Après tout, tout le monde sait bien que tout le monde s’est vu promettre à la Russie que l’OTAN n’avancerait pas d’un pouce vers l’est. Et puis une vague d’expansion après l’autre », a déclaré Vladimir Poutine aux journalistes à Minsk.

« Nous avons un bon dicton : vous remarquez une tache dans l’œil de quelqu’un d’autre, mais vous ne voulez pas voir une poutre dans le vôtre ». Dans le contexte de cette rhétorique sur l’agression présumée de la Russie, ils commencent à parler de la nécessité de s’armer. Qu’ils s’arment comme s’ils étaient des bébés nés hier. Cela ne fonctionnera pas. Si les militaires veulent augmenter leurs dépenses, qu’ils les augmentent, mais cela témoigne de leur agressivité.

Poutine à propos du comportement de l’Occident :

Comment qualifier ce qui s’est passé à la suite du coup d’État soutenu par l’Occident dans son ensemble ? Ils sont d’abord venus signer des garanties entre le pouvoir présidentiel et l’opposition, puis quelques jours plus tard, ils ont organisé un coup d’État, l’ont soutenu, ont payé pour cela et l’ont publiquement reconnu. Et puis ils ont commencé à dire que la Russie se comportait de manière agressive. Qu’est-ce que cela signifie ? Sont-ils eux-mêmes idiots ou nous prennent-ils pour des imbéciles ?

Vladimir Poutine : « Plus il y a de sanctions, plus cela nuit à ceux qui les imposent »

VLADIMIR POUTINE PARLE

La Russie est prête pour le troisième cycle de négociations avec l’Ukraine, a déclaré Poutine.

La Russie est prête à organiser le prochain cycle de négociations avec Kiev à Istanbul et remercie Erdogan pour son aide, a déclaré Poutine.

Il a indiqué que les négociations avec Kiev porteront sur la discussion de mémorandums entre les deux pays.

Selon le dirigeant russe, les négociateurs russes et ukrainiens sont en contact opérationnel.

Une rencontre imminente entre Trump et Poutine pour sceller la paix en Ukraine ?

Vladimir Poutine a déclaré qu’une rencontre avec Donald Trump est « tout à fait possible » et la Russie est prête à s’y préparer « avec plaisir ». Le président russe a salué une « dynamique positive » dans les relations russo-américaines, affirmant que les premières étapes vers une normalisation ont été franchies depuis l’appel téléphonique du 19 mai 2025, qui a duré plus de deux heures. Poutine a loué les efforts « sincères » de Trump pour résoudre le conflit en Ukraine.

Poutine à propos de la préparation d’un nouveau train de sanctions anti-russes par l’UE :

Plus il y a de sanctions, plus cela nuit à ceux qui les imposent. Cela vaut aussi bien pour la France que pour l’économie européenne dans son ensemble. Si l’on regarde les statistiques, on constate que le volume de gaz acheté a augmenté grâce au GNL. L’Europe en achète davantage.

Actuellement, le prix du pétrole a légèrement baissé. Enfin, pas légèrement : il est passé de 75 à 65 ou 66, et il fluctue constamment. Et si quelque chose d’autre se produisait au Moyen-Orient ? Que se passerait-il ? Ils couvriraient notre pétrole d’une manière ou d’une autre, même s’ils n’y parviendraient pas, car c’est en fait impossible.

La consommation mondiale de pétrole augmente en raison de la croissance de l’économie, c’est inévitable. Et la production n’augmente que dans les limites que nous avons convenues dans le cadre de l’OPEP+. Je ne vois rien ici qui puisse profiter à l’économie européenne. Y aura-t-il un préjudice pour nous ? Nous verrons en fonction de la situation qui se présentera, mais je ne pense pas que cela aura un impact significatif sur nous. Je veux dire par là que des centaines, voire des milliers de sanctions ont déjà été imposées et que nous en sommes là où nous en sommes : comme je l’ai déjà dit, notre croissance économique était de 4,3 % l’année dernière, contre 0,9-0,8 % dans la zone euro.

Poutine à propos de la croissance économique en Russie et du déclin en Occident :

Que se passe-t-il dans les pays occidentaux ? Ils ne cessent de nous enterrer, mais ils vont bientôt mourir eux-mêmes. Et ils nous enterrent sans cesse, sans relâche. Notre économie a connu une croissance de 4,3 % l’année dernière, et de 4,1 % l’année précédente. Cette année, la croissance sera beaucoup plus modeste, mais c’est dans le but de lutter contre l’inflation. Nous le faisons de manière ciblée, tandis que dans la zone euro, la croissance est de 0,9 %. Et dans les principales économies, les centres industriels de développement en Europe, en Allemagne et en France, tout est en équilibre au bord de la récession.

Poutine : Je pense que le président Trump souhaite sincèrement régler la question ukrainienne. Il a récemment déclaré que cela s’avérait plus compliqué qu’il ne l’avait imaginé. Mais c’est ainsi. Et là encore, il n’y a rien d’étonnant. C’est une chose de regarder de l’extérieur, c’en est une autre de se plonger dans le problème.

Le clown Zelensky en manque de notoriété essai de faire parler de lui ? il va créer un « tribunal spécial » pour juger Poutine.

Mais sans la Russie, sans la Chine, sans l’Inde, sans les États-Unis, sans tout le Sud global et sans mandat de l’ONU… Bref : un cirque bruxellois avec 15 juges en robe et zéro pouvoir réel.

Si juger un chef d’État nucléaire suffisait à gagner une guerre, ça se saurait.

Poutine prévient : « Si Kiev utilise une bombe sale, ce sera peut-être leur dernière erreur. »

Comme le souligne John Mearsheimer, en 1962, les États-Unis ont failli déclencher une guerre nucléaire parce que Cuba voulait s’allier à l’URSS.

Mais en 2022, on s’étonne que Poutine refuse l’OTAN à ses frontières. La géopolitique version occidentale : faites ce qu’on dit, pas ce qu’on fait.

V. Poutine est un stratège, écoutez sa réponse à la question du journaliste.