V. Poutine a confirmé qu’il n’était pas intéressé par un cessez-le-feu ou l’organisation d’un sommet avec Zelensky

Publié le 4.6.2025 à 23h48 – Par Isabella Torres – Temps de lecture 4 mn

Le chef du Kremlin a accusé le coup de l’opération Toile d’araignée, qui a humilié Moscou et montré la vulnérabilité des défenses russes. Mais il a donné comme excuse le déraillement de deux trains le week-end dernier à Briansk et Koursk

Le président russe Vladimir Poutine. Sputnik/Gavriil Grigorov/Pool via REUTERS

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté aujourd’hui un éventuel cessez-le-feu en Ukraine et a également exclu la tenue d’un sommet avec le dirigeant ukrainien Volodymir Zelensky, l’accusant de parier sur le terrorisme contre des cibles civiles sur le territoire russe.

« Aujourd’hui, au milieu de lourdes pertes, se retirant dans tous les secteurs du front, dans une tentative d’intimider la Russie, les dirigeants de Kiev ont continué à organiser des attaques terroristes », a déclaré Poutine lors d’une réunion avec le gouvernement diffusée en direct à la télévision.

Le dirigeant russe faisait allusion au déraillement de deux trains le week-end dernier dans les régions frontalières de Briansk et Koursk, faisant sept morts et plus d’une centaine de blessés, dont Moscou accuse directement Kiev.

À cet égard, il a souligné que « la décision sur de tels crimes, bien sûr, a été prise en Ukraine au niveau politique », faisant référence non seulement à l’armée ou aux services secrets, mais aussi au gouvernement ukrainien.

« Tous les crimes commis contre des civils, y compris des femmes et des enfants, à la veille d’un nouveau cycle de négociations de paix que nous avons proposé à Istanbul visaient sans aucun doute à torpiller le processus de négociation. L’attaque a été intentionnellement menée contre la population civile », a-t-il ajouté.

Visiblement en colère, Poutine s’est demandé de quoi il pouvait parler avec quelqu’un (Zelensky) qui s’intéresse au terrorisme et non à la paix.

« Dans le même temps, ils appellent à une cessation de l’action militaire de 30 ou même 60 jours. Ils demandent une rencontre au plus haut niveau. Mais comment une telle réunion peut-elle se tenir dans ces conditions ? Pour parler de quoi ? Qui parle à ceux qui parient sur le terrorisme, avec des terroristes ?

Le chef du Kremlin a ajouté qu’une trêve ne servirait qu’à « bourrer le régime d’armes occidentales, à poursuivre la mobilisation forcée et à préparer d’autres actes terroristes similaires à ceux commis dans les régions de Briansk et de Koursk ».

Il n’a pas non plus été surpris que Zelensky ait rejeté la proposition de trêves de deux à trois jours dans certaines zones du front pour que les deux parties puissent récupérer leurs corps, puisque, a-t-il affirmé, tout ce que les dirigeants de Kiev veulent, c’est rester au pouvoir.

« Et le pouvoir pour ce régime, apparemment, est plus important que la paix et la vie des gens », a-t-il souligné.

Volodymir Zelensky. REUTERS/Valentyn Ogirenko

Il a ajouté que les dernières attaques ukrainiennes confirment la crainte de la Russie que « le régime illégitime de Kiev, qui a usurpé le pouvoir, devienne progressivement une organisation terroriste et ses commanditaires complices des terroristes ».

À son tour, il a rejeté les critiques de Kiev au niveau de l’équipe de négociation dirigée par son conseiller culturel, Vladimir Medinsky, qui s’est rendu lundi à Istanbul, affirmant que Zelensky dirige « un régime totalement pourri jusqu’à la moelle par la corruption ».

La Russie a présenté lundi à l’Ukraine un mémorandum exigeant qu’elle reconnaisse l’annexion de cinq régions, dont la péninsule de Crimée ; renoncer à rejoindre des blocs militaires ; Réduire le nombre de soldats dans son armée et convoquer de nouvelles élections présidentielles et parlementaires, dans les cent jours suivant la levée de la loi martiale.

Dans son mémorandum, Kiev a rejeté les principales exigences de l’ennemi et, en particulier, a refusé d’accepter sa neutralité.

À la veille de la réunion, l’Ukraine a lancé avec succès une opération spéciale appelée Toile d’araignée qui a permis de détruire plusieurs bombardiers stratégiques russes lors d’une attaque de drones sur cinq aérodromes, dont deux en Sibérie.

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