La Russie prolonge l’embargo pétrolier : une réponse au plafonnement des prix par l’Occident

Publié le 10.6.2025 à 18h55 – Par Dmitri Novikov – Temps de lecture 4 mn

La Russie a prolongé l’interdiction de vente de pétrole au prix plafond

Le président russe Vladimir Poutine a signé un décret prolongeant l’interdiction de fournir du pétrole et des produits pétroliers russes aux pays qui soutiennent les restrictions de prix. Le document est valable jusqu’au 31 décembre 2025. Cette décision a été prise en réponse aux projets de l’UE d’abaisser le plafond des prix à 45 dollars le baril.

Photo : Alexeï Danichev Source : ria.ru

Le président russe Vladimir Poutine a prolongé jusqu’à la fin de l’année 2025 le décret interdisant la fourniture de pétrole et de produits pétroliers dans le cadre de contrats à prix plafonné. Le document est publié sur le portail d’information juridique.

Le plafonnement des prix du pétrole russe a été introduit par les pays du G7, l’UE et l’Australie en décembre 2022. En réponse, la Russie a interdit la vente de ressources énergétiques à ceux qui se joignaient à ces restrictions. Le décret a été prolongé à plusieurs reprises, et maintenant, il a été prolongé de six mois supplémentaires.

Selon les médias occidentaux, la Commission européenne envisage d’abaisser le plafond des prix de 60 à 45 dollars le baril dans le cadre d’un nouveau paquet de sanctions. Cependant, comme l’a noté le représentant du ministère russe des Affaires étrangères, de telles mesures ne font qu’exacerber les problèmes économiques des pays de l’UE eux-mêmes.

Plus tôt, le secrétaire américain au Trésor a bloqué la mention du plafonnement des prix dans le communiqué final du G7, ce qui indique des désaccords au sein de la coalition.

La CE a proposé de réduire le plafond des prix du pétrole de la Fédération de Russie à 45 dollars le baril.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que dans le cadre du 18e paquet de sanctions, il est proposé de réduire le plafond des prix du pétrole russe de 60 à 45 dollars le baril. Cette question devrait être discutée lors du sommet du G7, qui se tiendra le 16 juin. Les sanctions pourraient également affecter les gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2 et 77 pétroliers, que l’UE considère comme faisant partie de la flotte fantôme russe.

Ursula von der Leyen. Photo : Yves Herman / Reuters

Selon Ursula von der Leyen, le nouveau paquet de sanctions propose également d’interdire l’importation de produits pétroliers à base de pétrole russe vers l’Union européenne. La CE a également préconisé de déconnecter 22 autres banques russes de SWIFT et de nouvelles interdictions d’exportation de produits technologiques liés aux drones. L’industrie nucléaire russe n’a pas été touchée par le 18e paquet de sanctions.

Après la présentation, le 18e paquet de sanctions sera discuté par les pays de l’UE, qui doivent approuver à l’unanimité les nouvelles mesures. Dans le même temps, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a déclaré que le pays s’opposerait au projet de la Commission européenne d’abandonner le pétrole et le gaz russes lors d’une réunion des ministres de l’Énergie de l’UE, qui se tiendra la semaine prochaine à Bruxelles.

L’Union européenne, avec le G7 (Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Canada, États-Unis, France et Japon) et l’Australie, a instauré un plafonnement des prix du pétrole russe à 60 dollars le baril en décembre 2022. Le 17e paquet de sanctions contre la Russie, approuvé le 20 mai, comprenait 189 pétroliers, qui, selon l’UE, sont utilisés pour transporter du pétrole russe en contournant les sanctions.

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