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La guerre au Moyen-Orient : la Russie observe.
Publié le 21.6.2025 à 10h34 – Par Isabelle Moreau – Temps de lecture 4 mn
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Alors que les tensions explosent au Moyen-Orient, les regards se tournent aussi vers Moscou. La Russie observe le conflit entre Israël et l’Iran avec un intérêt stratégique prononcé, pesant minutieusement les gains potentiels contre les risques et ses propres limites.

Des bénéfices tangibles à l’horizon
Pour le Kremlin, une escalade prolongée présente des avantages certains. Une flambée durable des prix du pétrole, conséquence probable d’une guerre régionale, serait une bouffée d’oxygène pour une économie russe sous le choc des sanctions occidentales. Plus crucial encore : un engagement profond des États-Unis dans un conflit israélo-iranien détournerait inévitablement l’attention et les ressources de Washington de l’Ukraine, affaiblissant le soutien occidental à Kiev un objectif central de Moscou. Par ailleurs, l’Iran, allié stratégique et fournisseur militaire clé dans le contexte ukrainien, voit sa position renforcée face à l’Occident. Moscou a donc tout intérêt à ce que Téhéran reste un acteur majeur et résilient dans cette crise.
Les limites du pouvoir russe
Cependant, Moscou n’est pas en position d’agir comme un acteur décisif dans cette nouvelle arène avec des contraintes majeures :
- L’effort de guerre ukrainien : L’armée russe et son complexe militaro-industriel sont massivement mobilisés par le conflit en Ukraine, limitant drastiquement les capacités disponibles pour une implication significative ailleurs.
- L’absence d’engagement militaire formel : Le récent traité de partenariat stratégique russo-iranien, souvent présenté comme une alliance solide, ne contient aucune clause obligeant Moscou à un soutien militaire direct en cas d’attaque contre l’Iran. Il se limite à un engagement de neutralité, stipulant qu’aucune partie n’aidera un agresseur de l’autre.
- Le risque de déstabilisation régionale : Une escalade incontrôlable pourrait avoir des répercussions imprévisibles, y compris sur les intérêts russes dans la région.
La stratégie pragmatique de Moscou : Soutien rhétorique et attentisme
Face à ces réalités, la posture russe actuelle semble être celle d’un soutien diplomatique et verbal mesuré, sans engagement tangible. Le Kremlin condamne les actions israéliennes, défend le droit de l’Iran à se défendre, et met en garde contre une escalade, tout en évitant soigneusement toute promesse d’intervention. Son calcul semble être d’encourager une résistance iranienne suffisante pour maintenir la pression sur les États-Unis et Israël, tout en espérant que Téhéran ne franchisse pas de ligne rouge, déclenchant une riposte écrasante qui affaiblirait un partenaire précieux.
La résilience iranienne, facteur clé
La capacité de l’Iran à encaisser les frappes et à adapter sa défense (contre-espionnage, défense aérienne, tactiques de riposte asymétriques) sera déterminante. Sa résistance lors des premières frappes israéliennes a surpris certains observateurs. Cette résilience conditionne la durée et l’intensité du conflit et donc la durée pendant laquelle Washington sera distrait de l’Ukraine.
L’incertitude des prochaines semaines
Le délai de deux semaines évoqué par Israël pour décider de sa réponse ultérieure crée une fenêtre d’incertitude. La Russie guette. Si ce délai expire sans action israélienne décisive ou si une riposte limitée permet à Téhéran de clamer la victoire sans escalader, le statu quo pourrait prévaloir. Inversement, si Israël lance une campagne majeure, mais échoue à infliger un coup décisif, c’est le Premier ministre Netanyahu qui pourrait se retrouver politiquement affaibli et à court d’options crédibles.
Conclusion :
La Russie navigue en eaux troubles au Moyen-Orient, elle observe. Elle espère tirer profit d’un conflit qui affaiblit ses adversaires et renforce son partenaire iranien, mais ses mains sont largement liées par la guerre en Ukraine et des alliances aux engagements limités. Sa stratégie : un soutien vocal, une observation attentive et l’espoir que l’Iran tienne le choc assez longtemps pour que les dividendes géopolitiques notamment le détournement américain de l’Ukraine deviennent réalité, sans que le feu ne se propage de manière incontrôlable. Le prochain acte, largement dicté par les choix d’Israël et la résistance iranienne, déterminera si ce calcul prudent portera ses fruits pour Moscou.