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Royaume-Uni : pourquoi le parti de Nigel Farage se déchire-t-il sur l’interdiction de la burka ?

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Le leader et fondateur du parti britannique Reform UK (à gauche), Nigel Farage, et l’ex-président de la formation (à droite), Zia Yusuf, qui a présenté sa démission ce 5 juin.

Le leader et fondateur du parti britannique Reform UK (à gauche), Nigel Farage, et l’ex-président de la formation (à droite), Zia Yusuf, qui a présenté sa démission ce 5 juin. ADRIAN DENNIS / AFP

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Ce 5 juin, une députée du parti de Nigel Farage a proposé à la Chambre des communes d’interdire le port de la burqa en public. Indigné, le président du parti a démissionné, qualifiant l’idée de «stupide». Jeremy Stubbs, journaliste franco-britannique, analyse ces divisions.

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Jeremy Stubbs est directeur adjoint de la rédaction de Causeur.


LE FIGARO.- Au Royaume-Uni, une députée Reform UK (le parti de Nigel Farage) a demandé au premier ministre si son gouvernement envisageait d’interdire le port de la burka. Cette question a entraîné une crise dans le parti et la mise en retrait de son président, Zia Yusuf. Comment analysez-vous ces turbulences ?

Jeremy STUBBS. - Ce différend s’inscrit dans un épisode de tensions. Le sujet de la burqa au Parlement a été, pour le président de Reform UK, la goutte qui a fait déborder le vase. Il a finalement expliqué hier qu’il s’était emporté car il était trop fatigué. Ce qui est certain, c’est qu’il a œuvré à créer la structure de ce parti, visant à le professionnaliser. À une époque, Nigel Farage était l’ennemi public numéro 1, notamment en Écosse, où il incarne tout ce que le Parti nationaliste écossais semble rejeter. Mais il s’avère que Reform a rencontré un certain succès lors d’une récente élection au parlement écossais, arrivant loin devant les conservateurs, en partie grâce aux efforts de «notabilisation» entrepris par Yusuf. Ce dernier a finalement invoqué des désaccords pour quitter le parti après la question de la députée. Puis il a évoqué une grande fatigue, suscitée par cette période intense et fébrile, pour revenir. Le parti semble donc se chercher d’un point de vue idéologique.

À lire aussi Royaume-Uni : l’interdiction de la burqa plonge le parti de Nigel Farage dans les turbulences

Quoi qu’il en soit, il semble contre-intuitif qu’un parti souvent étiqueté à l’extrême droite se divise sur un sujet comme la burqa, déjà interdite par de nombreuses démocraties européennes. Comment l’expliquez-vous ?

Je ne suis même pas sûr que tous les politiques comprennent ce qu’est la burqa et qu’ils la distinguent d’autres types de voile. Or la question portait clairement sur le voile intégral que l’on peut en effet rencontrer dans les rues britanniques. Notons d’ailleurs qu’il y a quelques années, Boris Johnson avait comparé les femmes en burqa à des «boîtes aux lettres déambulantes», tout en précisant qu’on ne pouvait pas l’interdire. Le champ des possibles a donc changé... Mais ce faisant Reform UK a donné une occasion aux Travaillistes de les accuser d’appartenir à l’extrême droite, quand bien même ils ne se définissent pas de cette façon - si Farage vole autant d’électeurs aux Conservateurs, c’est parce que son créneau politique est à certains égards compatible avec le centre-droit.

Au Royaume-Uni, le courant pakistano-bangladais opère un entrisme poussif depuis les années 1970. Il a pu affermir son influence, infiltrer des associations, arguer qu’il a totalement renié le terrorisme et la violence tout en espérant islamiser la société

Jeremy Stubbs

Farage opère un incessant jeu d’équilibriste. Au début de l’année déjà, il s’était opposé à Elon Musk, lequel soutenait Tommy Robinson. Il s’agit d’un publicitaire d’extrême droite qui s’est adonné à des actions plutôt contestables, et qui de toute évidence serait favorable à une interdiction sans retenue de la burqa. Certains membres de son parti, comme le député récemment exclu Rupert Lowe, soutiennent Robinson. Or Farage cherche à se dédiaboliser, comme Marine Le Pen, et une question sur ce sujet au Parlement pourrait le rediaboliser. Cela a créé des tensions entre des courants opposés au sein du parti.

On oppose souvent un multiculturalisme anglo-saxon, plus enclin à laisser s’exprimer une appartenance religieuse en public, à un esprit français très laïque. Cette polémique en est-elle le signe ?

Absolument. On peine parfois à déterminer où se situe la frontière entre islam et islamisme. Nos débats sur le frérisme en France nous le rappellent. Mais au Royaume-Uni, le courant pakistano-bangladais opère un entrisme poussif depuis les années 1970. Il a pu affermir son influence, infiltrer des associations, arguer qu’il a totalement renié le terrorisme et la violence tout en espérant islamiser la société. Ils veulent imposer les mœurs d’un islam strict et les politiques classiques se demandent ainsi comment s’y opposer sans se faire traiter d’islamophobe. C’est dans ce contexte que le président démissionnaire de Reform UK, par ailleurs de confession musulmane, s’est demandé comment continuer à travailler pour un parti perçu - même à tort - comme islamophobe.

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