Ron Leshem, créateur de "Bad Boy" sur Netflix : "Le boycott d'Israël pénalise juifs et arabes qui créent ensemble"

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Ron Leshem, scénariste et auteur, entre autres, « No Man’s Land », « Euphoria », « Hatufim » (qui a inspiré « Homeland ») et du film « Beaufort ».

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Entretien

Par Valérie Abecassis

Publié le 14/05/2025 à 9:00

Derrière le succès international de la série « Bad Boy » – disponible sur Netflix –, un homme de talent au fort tempérament : Ron Leshem, scénariste et auteur, entre autres, de « No Man’s Land », « Euphoria », « Hatufim » (qui a inspiré « Homeland ») et du film « Beaufort », Ours d’argent à Berlin en 2007. Installé aux États-Unis depuis douze ans, auteur et producteur exécutif de ses séries, son nouveau succès, tiré d’une histoire vraie, explore l’univers carcéral pour mineurs en Israël.

Marianne : Ron Leshem, on vous doit notamment « Euphoria », qui, comme « Bad Boy », tournait déjà autour de la jeunesse et de la violence. Cette fois, il s’agit de violence dans un univers carcéral mêlant enfants juifs et musulmans. Qu’est-ce qui vous a plu dans cette histoire vraie ? Et d’où vient votre engouement pour la violence ?

Ron Leshem : Le sujet me hante depuis longtemps. Après le succès de « Hatufim », dont les droits ont été achetés aux États-Unis pour donner vie à « Homeland », je me suis installé là-bas. Cela fait douze ans, je vis à Boston et j’ai un bureau à Los Angeles. Et les studios me disaient : « C’est quoi, ton prochain sujet de guerre ? ». Pour Hollywood, j’étais « le gars du Moyen-Orient », cantonné à l’espionnage. J’avais déjà développé « Euphoria », mais aucun producteur n’en voulait. Je m’y suis accroché, et au bout de sept ans, HBO a fini par prendre le risque, et c’est devenu le succès planétaire que l’on connaît. Succès qui m’a donné plus de liberté éditoriale à Hollywood.