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Les clowns de l’association Clown’Hôp rendent visite aux enfants hospitalisés, tous les jeudis. Reportage au cœur d’un service pédiatrique, sur les pas de ces grandes savates…
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Par Delphine Revol Publié le 20 mai 2025 à 20h08
À la ville, ils sont comédiens, techniciens, metteurs en scène, tout du moins intermittents du spectacle… mais un jour par semaine, ils enfilent bretelles, chemises bariolées, chaussettes dépareillées et l’indispensable nez rouge, pour distraire les enfants de l’hôpital. Les cinq clowns hospitaliers, de l’association Clown’Hôp, rendent visite chaque jeudi de l’année, en binôme, aux jeunes patients hospitalisés de l’hôpital Jacques Monod au Havre. Julien Lemetais, dit Chausette, et Yann Lescop, surnommé Junior, sont de service ce jeudi-là. Ils viennent apporter un peu de bonne humeur, et quelques minutes d’échappatoire à des dizaines d’enfants en séjour dans ces lieux pas toujours réjouissants.
Une tournée des chambres bien rodée
Arrivés vers midi, au 4e étage du pôle mère-enfant, direction en premier lieu la salle des aides-soignants. Chaussette et Junior sont déjà en costumes et équipés des bons accessoires (ukélé, tubes de bulles de savon, boite à musique). Ils vont d’abord prendre les consignes auprès du personnel avant d’entamer la tournée des chambres. Il s’agit de tenir compte des avis prodigués par les équipes soignantes : « si tel enfant sort du bloc opératoire ou en soins, on sait qu’on ne va pas aller le déranger tout de suite, si untel est à jeun, on ne fera pas de blagues avec les aliments, ou si tel enfant a perdu un parent, on ne parlera pas de son entourage… bref, le but est de ne pas faire de gaffe » explique Julien Lemetais.
Et si tel enfant a peur des clowns ? « On essaye quand même, car parfois c’est juste de la timidité. En revanche, si vraiment c’est une phobie, bien sûr, on ne va pas insister » ajoute Chaussette.
Sur leur petit calepin, les numéros de chambre sont notés avec les prénoms des enfants correspondants, et ce dans tous les services pédiatriques de l’hôpital où ils passeront : de l’hématologie, en passant par la chirurgie pédiatrique, le service grands enfants, les adolescents, le service de néonatalogie, ou l’unité kangourou : « on rend visite aux nourrissons car même petit et endormi, on sait que les enfants ressentent des choses » explique Chaussette, rejoint par Junior :
Nous sommes là aussi pour les parents qui sont parfois inquiets. C’est important que les enfants sentent que leur papa ou leur maman est plus détendu.
Des clowns formés pour intervenir en milieu hospitalier
Sur la base totale de l’improvisation, les clowns arpentent les longs couloirs de chaque service, et s’invitent dans chaque chambre occupée. L’accueil est souvent enthousiaste, parfois plus froid, mais le professionnalisme des clowns de l’association qui a fêté ses 20 ans d’existence en 2024, n’est plus à démontrer. Tous formés à l’animation en milieu hospitalier, rattachés à la Fédération des clowns hospitaliers, les clowns de l’association Clown’Hôp savent s’adapter à leur public.
Un clown à l’hôpital est différent d’un clown de rue ou d’un clown de rue. On connaît les normes d’hygiène que nécessite le travail en milieu hospitalier, on a reçu des enseignements spécifiques par rapport à la maladie, la mort…
Sur la base d’une totale improvisation, ils vont user de tours de magie, d’instruments, de jeux de marionnettes, de pouët-pouët et autres boîtes à musique, toujours en interaction avec les accompagnants dans la chambre. Même le matériel médical devient un prétexte à l’amusement. C’est une véritable complicité malicieuse qui s’installe avec l’enfant, dès lors que la glace est brisée. « Il y a aussi les enfants qu’on connaît, qui sont hospitalisés depuis plus longtemps, et qui attendent notre visite avec impatience » ajoute Yann Lescop.
Des bénéfices aussi pour les soignants
Un empressement confirmé par le personnel hospitalier, par la voix du Dr Brigitte Hugueny, chef du service pédiatrique, également vice-présidente de Clown-Hôp :
« En présence des clowns, les enfants s’évadent, non pas physiquement de leur chambre, mais c’est une vraie bouffée d’oxygène pour eux, surtout pour les malades chroniques, c’est un véritable rendez-vous. Ça permet de se changer les idées, c’est bon pour le moral ». Et de rappeler : « Rire pour guérir, c’est la finalité de l’association ».
La médecin précise par ailleurs l’apport des clowns pour les soignants du service qu’elle dirige : « il y a des choses parfois difficiles à porter en pédiatrie, que soit le passé de l’enfant, le contexte comme les gros accidents de la route en été… Dans tous les services hospitaliers, les clowns accompagnent bien la prise en charge ».
Chaussette et Junior sont en tout cas devenus familiers des lieux, de par la bonne humeur et la légèreté qu’ils apportent : le jeudi, en pédiatrie, on sait que l’enjouement est permis !
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