Rio Tinto annonce faire des investissements de 1,7 milliard de dollars canadiens pour moderniser sa centrale hydroélectrique de L’Isle-Maligne, située à Alma, à l’embouchure du lac Saint-Jean.

Le barrage alimente en électricité les alumineries de la région, principalement celle d’Arvida, depuis son achèvement en 1926. La construction de ce complexe hydroélectrique est reconnue comme événement historique par le gouvernement au sein du Répertoire du patrimoine culturel du Québec.

Cet investissement majeur pour la réfection d’une centrale presque centenaire se veut en quelque sorte une réplique à la guerre commerciale lancée par le président américain, Donald Trump, a souligné le premier ministre François Legault, qui était présent lors de l’annonce officielle à Alma.

« Monsieur Trump dit : “Je vais bâtir mes propres alumineries.” Avec quelle énergie, M. Trump ? Vous n’avez pas l’énergie pour ouvrir des alumineries. […] Ça ne se peut pas, ce qu’il dit. Il a besoin de nous autres ! »

Le patron local de Rio Tinto a ainsi confirmé vouloir rester dans la région pour « un autre siècle ».

« On a accès à une énergie renouvelable qui nous permet de nous distinguer de nos compétiteurs et qui constitue un avantage clair dont on souhaite continuer à bénéficier avec un investissement de cette ampleur », a déclaré Sébastien Ross, directeur exécutif des opérations Atlantique pour Rio Tinto Aluminium. « Nous investissons dans la compétitivité future de l’aluminium québécois pour nos clients canadiens et américains. »

Un vaste chantier

Il s’agit de l’investissement le plus important réalisé par Rio Tinto dans ses actifs hydroélectriques depuis les années 1950, selon la multinationale.

Pas moins de huit groupes turbine-alternateur seront remplacés, a expliqué Stéphane Larouche, directeur général d’Énergie électrique pour Rio Tinto Aluminium. « Du côté civil, on remplace la structure du plancher, la structure du toit, les rainures en amont et en aval. C’est vraiment un gros travail ! »

Rio Tinto envisage également la réhabilitation complète des prises d’eau, de même que l’installation d’un nouvel évacuateur d’eau capable de fonctionner durant les mois d’hiver.

Ce chantier s’annonce complexe, car la rénovation se déroulera alors que le barrage demeurera en fonction.

Quelque 300 personnes travailleront sur le site au sommet des travaux, tandis que Rio Tinto en emploie environ 4300 dans la région. Le projet s’échelonnera jusqu’en 2032.

Ce reportage bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.