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« Rencontre à Rome, proximité au G7... vers une relance du dialogue franco-italien ? »

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FIGAROVOX/TRIBUNE - Tandis que l’économie italienne se porte de mieux en mieux, la France aurait tout intérêt à assainir ses relations avec son voisin, indique Edoardo Secchi. Le président du club Italie-France explique qu’un sommet bilatéral début juin a déjà considérablement rapproché Macron et Meloni.

Edoardo Secchi est entrepreneur et président fondateur du Club Italie-France.


La rencontre entre Emmanuel Macron et Giorgia Meloni, survenue à Rome le 3 juin 2025, marque un tournant significatif dans les relations entre la France et l’Italie. Longtemps attendue, en particulier du côté italien, cette entrevue discrète mais substantielle a été perçue comme un geste fort de réconciliation après des mois de tensions diplomatiques. Sans conférence de presse ni déclaration conjointe, mais accompagnée d’un communiqué détaillé, l’entretien entre les deux chefs d’État s’est déroulé dans un climat de confidentialité, témoignant d’une volonté claire d’éviter les polémiques publiques. D’une durée de 3 à 4 heures, il a été interprété comme un véritable «dégel» diplomatique, ouvrant la voie à une coopération renforcée. Le principal objectif affiché par les deux dirigeants est la relance du sommet franco-italien, suspendu depuis 2019, et la pleine mise en œuvre du Traité du Quirinal, signé en 2021 mais resté partiellement lettre morte jusqu’à présent.

Les deux leaders ont montré une forte convergence de vues sur plusieurs dossiers clés de l’Union européenne. Ils ont affirmé leur engagement en faveur d’une Europe plus souveraine et prospère, capable de défendre ses intérêts face aux puissances extérieures. La compétitivité, la simplification normative, les investissements publics et privés, ainsi que la neutralité technologique ont été identifiés comme des leviers prioritaires. Sur le plan géopolitique, la France et l’Italie ont réaffirmé leur soutien inconditionnel à l’Ukraine, tout en affichant quelques nuances dans les approches opérationnelles. Les deux pays s’engagent également à renforcer la défense européenne et à se coordonner dans leurs initiatives diplomatiques et militaires. La Méditerranée reste au cœur des préoccupations communes, notamment à travers les dossiers de la Libye, du Moyen-Orient et de la stabilité régionale. Rome et Paris s’accordent sur la nécessité d’une coopération stratégique accrue dans cette zone cruciale.

Ces derniers mois, on observe un intérêt croissant autour de la figure de Giorgia Meloni. Économistes, analystes et éditorialistes, y compris parmi ceux initialement critiques, ont progressivement révisé leur jugement à l’égard de la cheffe du gouvernement italien. Si, à ses débuts, elle était fréquemment décrite à travers le prisme d’une appartenance idéologique d’extrême droite ou néofasciste, ce cadre d’analyse tend aujourd’hui à s’estomper dans les débats internationaux. À la place émerge une lecture plus pragmatique de son action gouvernementale, centrée sur la stabilité politique, la performance économique et la capacité à peser dans les rapports de force européens.

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Sur le plan politique, la France observe attentivement la stratégie de Meloni, qui vise une «Europe plus souveraine, plus forte et plus prospère», mais aussi une redéfinition des priorités européennes selon des valeurs conservatrices et nationales. La rivalité entre Rome et Paris pour le leadership européen est désormais explicite, surtout dans un contexte où la France traverse une phase d’instabilité politique interne, tandis que l’Italie semble plus stable et que Meloni bénéficie d’une popularité élevée.

Sur le plan économique, les performances du gouvernement Meloni suscitent la curiosité, parfois l’admiration. Dans un contexte d’instabilité politique chronique, l’Italie affiche aujourd’hui une stabilité gouvernementale enviée, avec une croissance économique supérieure à celle de la France et de l’Allemagne. Fait marquant : en 2020, le PIB par habitant italien (corrigé du pouvoir d’achat) était inférieur de 10,1 % à celui de la France. En 2025, il a non seulement comblé l’écart avec Paris, mais aussi réduit l’écart avec l’Allemagne, qui est passé de 24,3 % en 2020 à seulement 13,9 % en 2024. L’Italie se distingue également par un excédent commercial solide, une diversification de ses marchés d’exportation et une réduction de sa dépendance énergétique. Tandis que la France et l’Allemagne voient leur note de crédit ou leurs perspectives économiques se dégrader, l’Italie renforce sa crédibilité financière, notamment grâce aux fonds européens. Giorgia Meloni, souvent qualifiée dans la presse française de «dame de fer méditerranéenne», incarne cette nouvelle dynamique. Sur la scène européenne, l’Italie affirme une influence renouvelée, parfois en rupture avec l’axe franco-allemand. Ce repositionnement italien pousse certains analystes français à considérer Rome comme un modèle à observer de près.

La France et l’Italie incarnent deux cultures institutionnelles capables de coexister et de se renforcer mutuellement. Une coopération renforcée offrirait une voie réaliste vers une architecture européenne plus souple, plus résiliente et plus respectueuse des souverainetés

Juste avant l’ouverture du sommet du G7, le président français Emmanuel Macron s’est adressé en privé à la première ministre italienne Giorgia Meloni. Sa réaction, visiblement surprise et capturée en direct, est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux, éclipsant même le célèbre échange informel entre Meloni et Donald Trump sur un banc, pourtant largement médiatisé. Ce moment inattendu intervient dans un contexte international particulièrement tendu, alors que les thèmes abordés au G7 figurent parmi les plus cruciaux. L’image de Macron proche de Meloni témoigne d’une volonté de rapprochement entre les deux dirigeants, renforcée par l’«intesa ritrovata» (entente retrouvée) lors de la récente visite du président français à Palazzo Chigi. Ce climat renouvelé de coopération semble poser les bases d’un dialogue plus constructif entre la France et l’Italie, au service des intérêts communs européens.

Emmanuel Macron et Giorgia Meloni incarnent deux visions politiques distinctes, voire opposées sur certains points, mais dont la complémentarité pourrait devenir une richesse stratégique si elles aboutissaient à une véritable convergence. À y regarder de plus près, les liens économiques, commerciaux et culturels profonds entre la France et l’Italie révèlent un potentiel de synergie considérable. Cette complémentarité pourrait permettre aux deux pays de renforcer leur position commune, tant sur le plan économique que politique, au sein de l’Union européenne comme sur la scène internationale.

Dans une Europe en quête de nouveaux équilibres internes, comprendre ces différences n’est pas seulement utile : c’est devenu indispensable. Il ne s’agit pas de hiérarchiser les modèles nationaux, mais de reconnaître que la France et l’Italie incarnent deux cultures institutionnelles capables de coexister et de se renforcer mutuellement. Une coopération renforcée, fondée sur la reconnaissance de ces spécificités et sur une volonté partagée d’agir ensemble, offrirait une voie réaliste vers une architecture européenne plus souple, plus résiliente et plus respectueuse des souverainetés.

Il faut considérer que le bénéfice tiré d’un affrontement politique récurrent entre Paris et Rome reste dérisoire face aux pertes économiques, diplomatiques et stratégiques que les deux nations continueraient à subir en l’absence d’un véritable effort de dialogue structuré et de convergence d’objectifs. Rappelons à ce titre que c’est Emmanuel Macron lui-même qui fut l’initiateur du traité du Quirinal avec Mario Draghi et Sergio Mattarella, posant les bases d’un partenariat renouvelé. À l’aube de la fin de son second mandat, il a aujourd’hui l’opportunité de donner un nouvel élan à ce projet ambitieux. En assumant ensemble leur rôle de piliers complémentaires de l’Europe, la France et l’Italie peuvent devenir les artisans d’une nouvelle dynamique continentale fondée sur l’équilibre, la coopération et la reconnaissance mutuelle.

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