Le projet de réfection de la centrale de Mactaquac franchit une étape et reçoit l’approbation du ministère de l’Environnement.

L'étude d’impact sur l’environnement du projet de réfection du barrage hydroélectrique a été soumise au ministère de l’Environnement du Nouveau-Brunswick il y a bientôt deux ans.

Le document, disponible sur le site du ministère de l’Environnement, indique que les travaux devant être entrepris sur la centrale, construite en 1968, visent à faire en sorte que le barrage de Mactaquac atteigne sa durée de vie théorique initiale, qui est de 100 ans.

Une réaction chimique cause les fissures de la centrale de Mactaquac. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Frédéric Cammarano

Dès les années 1980, des ingénieurs se sont toutefois rendu compte que le barrage hydroélectrique comprenait d’importantes fissures dans sa structure de béton.

Pour faire en sorte que Mactaquac puisse fonctionner jusqu’en 2068, Énergie NB souhaite y mener un projet de réfection, évalué entre 7,6 et 9 milliards de dollars.

Le projet proposé comprend la réparation, la réhabilitation ou le remplacement de composants et de structures de la centrale électrique de Mactaquac, notamment des réparations de surface du barrage principal, le remplacement et la réparation de son déversoir principal et de son canal de décharge, la structure de prise d'eau, la centrale électrique ainsi que l'amélioration du passage des poissons en amont et en aval, peut-on lire sur le site du ministère de l’Environnement.

L’étude d’impact sur l’environnement soumise à la province par Énergie NB en juillet 2023 a reçu l’approbation du ministre de l’Environnement, Gilles LePage, le 22 mai dernier.

On a donné le permis pour continuer les travaux avec une série de conditions qui doivent être respectées, a-t-il indiqué jeudi au micro du Téléjournal Acadie. C’est un projet de longue haleine, donc il y a plusieurs conditions que Énergie NB et les autres partenaires devront respecter.

Le ministre de l'Environnement, Gilles LePage, a donné son approbation au projet de réfection de la centrale hydroélectrique de Mactaquac. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

En effet, dans la décision rendue par le ministère de l’Environnement, la poursuite du projet est conditionnelle au respect d’une vingtaine de conditions.

Parmi celles-ci, on note que conformément à son engagement, le promoteur doit honorer tous les engagements liés au projet envers les Premières Nations et doit continuer de participer activement au processus de consultation avec eux.

Un plan pour expliquer comment le passage des poissons sera maintenu pendant la période de construction du projet devra aussi être approuvé par le ministère.

Les travaux de réfection devront aussi être entrepris dans les trois ans suivant l’approbation du ministère de l’Environnement.

C’est le processus normal, dit Gilles LePage. Il faut toujours donner une échéance parce que plein de choses peuvent changer sur le territoire, donc on ne peut pas donner un permis d’exploitation si les conditions changent [...], mais je suis très optimiste que les travaux seront commencés d’ici trois ans.

Il reste toutefois de nombreuses étapes à franchir avant que le projet puisse aller de l’avant et la province n’a pas officiellement pris de décision quant à l’avenir de la centrale.

René Legacy compte demander à la Commission de l’énergie et des services publics du Nouveau-Brunswick d’examiner l’analyse portant sur les finances et les risques du projet de réfection de Mactaquac.

Photo : Radio-Canada / Myriam Breau

En avril, le ministre de l’Énergie, René Legacy, a indiqué que la province compte demander à la Commission de l’énergie et des services publics du Nouveau-Brunswick d’examiner l’analyse portant sur les finances et les risques du projet, ce qui permettra au gouvernement provincial de prendre une décision éclairée.

Énergie NB n’a toujours pas présenté de plan définitif sur le projet de réfection de la centrale, ce qu’elle compte faire avant la fin de 2026.

Alors que la société d'État cumule plus de 5 milliards de dettes, sa capacité de financer le projet demeure incertaine. En avril, elle avait notamment indiqué avoir demandé un appui financier du fédéral.

Énergie NB a refusé la demande d’interview de Radio-Canada et n’a pas été en mesure de répondre aux questions en lien avec l’approbation de l’étude d’impact, mais a indiqué dans un courriel que celle-ci témoigne du fruit d’années de labeur, de planification soignée et de coopération.

Il s’agit d’une étape clé du projet visant à prolonger la durée de vie de la centrale de Mactaquac, la plus grande installation d’énergie renouvelable du Nouveau-Brunswick, afin qu’elle puisse continuer à fournir une énergie propre, fiable et abordable pour les décennies à venir, tout en améliorant le passage des poissons et en soutenant un écosystème fluvial plus sain.

Avec des informations du Téléjournal Acadie