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"Quoi qu'il en dise, Donald Trump s'inquiète. L'un des trois indicateurs qu'il scrute attentivement est en chute libre"

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Pour sa première fête nationale depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump s'est offert une victoire législative de taille, la première de son second mandat. Sa "belle et grande loi" a été adoptée par la Chambre des représentants. Le président américain a pu souffler. Tout était bouclé avant le fameux 4-juillet. Comme il l'avait promis. Pourtant, jusqu'à la fin, le doute planait. Il faut dire que la dernière ligne droite a été compliquée. Des républicains eux-mêmes ont fait connaître leur mécontentement face aux mesures prônées par Donald Trump. Il a fallu manœuvrer en coulisses pour que le texte de 869 pages passe le Sénat.

Tous les coups étaient permis. Des menaces ont été prononcées. Mais la "grande et belle loi" du président a été adoptée. De justesse, certes. Mais la voilà promulguée. Que retenir de cette séquence particulière ? Le locataire de la Maison-Blanche est-il en train de se mettre son propre parti à dos ? Dans le cadre de notre rendez-vous "L'Invité du samedi", Nicole Bacharan, historienne et politologue spécialiste des Etats-Unis, décrypte les tensions autour de cette "grande et belle loi" et revient sur la cote de popularité du président, qui chute drastiquement.

Le président américain a finalement réussi à faire voter sa "grande et belle loi". Non sans difficultés... Cette victoire a-t-elle un goût amer pour Donald Trump ?

Non. Pour lui, c'est un triomphe. En tous les cas, c'est comme ça qu'il le présente. Par la suite, par contre, il risque d'être confronté à de sacrés bémols. Cette victoire a surtout un goût amer pour les républicains qui ne sont pas alignés avec le président. Un certain nombre d'entre eux abandonnent la vie politique aux prochaines élections, parce qu'ils n'arrivent pas à se réconcilier avec la vision de Donald Trump. D'autres se sont dégonflés dans leur combat face au locataire de la Maison-Blanche. Parce que, dès qu'ils commencent à regimber, ils sont menacés. Le président a notamment brandi le spectre de primaires dans lesquelles il placerait ses pions. Il utiliserait des candidats plus trumpistes pour les mettre sur la touche de facto, puisque ce sont les militants qui votent pour de telles élections.

Donald Trump confirme-t-il son virage autoritaire en tentant de museler de la sorte toute opposition au sein de son parti ?

Oui, on est vraiment dans une franche tentative de virage autoritaire. On assiste quand même à quelque chose d'important: la Cour suprême lui donne raison progressivement sur beaucoup de points importants et diminue le pouvoir de contrôle des juges. Et les tentatives de Trump pour museler la presse fonctionnent petit à petit. Le procès avec CBS est très parlant. Pour une broutille, le président a réclamé une importante somme d'argent à la chaîne qui a dû céder parce qu'elle ne pouvait pas se permettre des années de procédure face au locataire de la Maison-Blanche. Alors que CBS n'était même pas en tort !

Malgré les menaces et tentatives d'intimidation, n'y a-t-il tout de même pas un mouvement de rejet au sein du parti républicain vis-à-vis de Trump ? Des dents ont grincé suite à ses attaques en Iran, à présent à cause de la "grande et belle loi". Peut-on parler de désaveu ?

Je n'irais pas jusqu'à parler de désaveu. Il est clair qu'un mécontentement existe. Particulièrement concernant les choix de la "grande et belle loi" en matière de santé et de programmes sociaux. Certains républicains redoutent ses terribles effets. D'autant que les coupes dans Medicaid vont affecter des portions fragiles de la population, qui ont voté pour Trump. Ces électeurs vont se sentir trahis.

J.D. Vance a tenu des propos d'une brutalité extrême, cette semaine. Il a estimé que le budget ICE, c'est-à-dire toutes les dépenses pour contrer l'immigration, était beaucoup plus important que le Medicaid des grands-mères américaines. Ces déclarations, à l'image de la politique menée par Trump, vont avoir des conséquences pour de nombreux républicains dans leurs États et leurs circonscriptions.

N'est-ce pas étonnant de voir le locataire de la Maison-Blanche adopter des mesures qui déplaisent jusque dans ses rangs ? N'est-il pas en train de faire fausse route ?

Au final, Donald Trump tient ses promesses. Il baisse les impôts et protège les retraités. Les pauvres, ce n'est pas son problème. On le voit également avec ses nombreuses coupes dans des programmes d'aide alimentaire. Cela concerne beaucoup d'Américains pourtant... Il a une gestion très très dure de l'économie et de la société. Mais ça correspond à ce qu'il avait annoncé.

Si elles passent, ces mesures gonfleront d'au moins 3.300 milliards de dollars la dette nationale. L'image de gestionnaire hors pair à laquelle Donald Trump tient tant ne risque-t-elle pas d'être affectée ?

Oui, elle devrait être affectée ! Mais qui va s'en soucier ? Les citoyens américains vivent avec ces histoires de dette depuis tant d'années... On en parle à présent comme d'un désastre. Mais c'est dur de le faire comprendre à des gens qui ont toujours connu un pays endetté. Par contre, ce qui pourrait vraiment nuire à l'image de Trump, c'est que l'inflation reparte. Ses électeurs ressentiraient directement la montée des prix.

Des personnalités républicaines, opposées à Trump, sont-elles en train de se distinguer ? Ou le président garde-t-il une emprise irrévocable sur le parti ?

Il tient complètement le parti républicain. Et cela va continuer tant qu'il marquera des points. Or, Donald Trump est fort pour présenter le moindre de ses gestes comme un succès. On l'a encore vu avec l'Iran. Mais le jour où il sera vraiment affaibli par les événements, un certain nombre de gens vont le lâcher.

N'est-il pas en train de tuer le parti républicain, en ne tentant pas de mettre en avant de potentiels successeurs ? Cela rappelle les erreurs commises par Joe Biden avec les démocrates, qui ont coûté très cher au parti...

Il a tué le parti républicain traditionnel pour créer le parti de Trump. Et il a des héritiers. Son positionnement est donc appelé à durer. Je pense notamment à J.D. Vance, 40 ans, qui est beaucoup plus structuré sur le plan idéologique que Trump. Il est redoutable.

Mais le parti républicain traditionnel, c'est-à-dire libre-échangiste, pro-business, mais aussi plutôt pro-immigration pour des raisons économiques, est mort ou est totalement endormi. Le parti démocrate, lui, est entièrement à reconstruire. Donc, effectivement, les partis traditionnels sont démolis et seul le parti de Trump demeure.

Donald Trump a vu sa cote de popularité chuter. Elle atteint même un niveau jamais atteint depuis son retour au pouvoir. Le président américain s'en inquiète-t-il ?

Oui, ça l'inquiète. Il prétend que ça ne l'intéresse pas, mais c'est faux. Il a l'œil vissé sur trois indicateurs: les sondages, le prix du baril et les cours de la bourse. Il se rend bien compte que sa cote de popularité chute. Elle est très basse pour un président américain à ce moment de son mandat.

Vous attendez-vous à ce qu'il change son comportement en conséquence ?

Oui, même s'il ne l'avouera jamais, cette chute de popularité peut peser dans la balance. Au-delà de ça, on observe déjà les impacts des interventions auprès de lui de groupes qui représentent son électorat. Par exemple, Trump a aménagé ou levé certaines mesures d'expulsion de migrants parce qu'ils sont indispensables à l'agriculture, suite à des discussions avec les fermiers.

Les sondages ont-ils fait dérailler Donald Trump ?

La chute de sa cote de popularité n'est-elle pas un signal d'alerte pour Trump à l'approche des midterms ?

Oui. Même si beaucoup de choses peuvent encore se passer d'ici là, cela risque d'être très négatif pour Trump qui est en train d'affaiblir son pays à plusieurs niveaux. Ce qui se passe sur le plan de la santé est terrible. Au niveau de la sécurité, ce n'est pas beaucoup mieux avec toutes les purges au sein des services de renseignement et du Pentagone. Et il y a bien d'autres aspects concernés. Les répercussions des mesures prises par Trump ne sont pas visibles directement, mais elles le seront un jour et sur le long terme.

Mais pour l'instant, il ne craint pas grand-chose pour les midterms au vu de la déconfiture du Parti démocrate. D'autant que les démocrates semblent penser qu'ils ont perdu parce qu'ils n'étaient pas assez à gauche. Or il n'y a jamais eu une majorité d'extrême gauche aux Etats-Unis... Ils se trompent de stratégie.

Et puis il y a ces tensions avec Elon Musk. Dernièrement le patron de Tesla a menacé de créer un nouveau parti qui porte la voix des électeurs américains. Est-ce un véritable danger pour Trump ?

Je ne crois pas. Autant Elon Musk est un homme d'affaires de génie, autant il n'est pas du tout un génie de la politique. Il n'a pas la fibre qu'il faut. Il n'inspire pas confiance. Son argent n'achète pas tout. On l'a vu dans le Wisconsin. Et je ne crois pas à un parti qui aurait pour but de lutter contre la dette. Ce n'est pas porteur électoralement. L'inflation est un combat plus judicieux.

"Il est possible qu'Elon Musk ait eu accès à des informations sur Donald Trump. Maintenant, il tape là où ça fait mal"

Sa menace d'expulser Musk prouve tout de même que le locataire de la Maison-Blanche le craint...

Oui, il le craint parce que Musk est devenu trop puissant et qu'il s'est retourné contre lui comme tout le monde s'y attendait depuis le premier jour de ce mariage complètement baroque. En gros, Trump a envie de le démolir. Mais Musk, c'est aussi Starlink et beaucoup d'autres... Ce n'est pas si simple de le mettre de côté.

Elon Musk a-t-il raison quand il dit que beaucoup d'Américains ne se sentent représentés ni par les républicains ni par les démocrates ?

Il n'a pas totalement tort. Trump veut ramener l'Amérique aux années 50 et le Parti démocrate est par terre. Donc, l'un n'incarne pas l'avenir et l'autre n'incarne plus rien du tout. Le système biparti n'est pas du tout inscrit dans la Constitution, mais bien dans le mode de scrutin. On ne peut pas y échapper. Quand il n'y a qu'un seul tour, forcément, toutes les tendances se regroupent d'un côté et de l'autre. Il y a eu un certain nombre de tentatives de troisième parti. Et, généralement, ça s'est traduit par l'élection du parti adverse. Dans les années 90, le parti de Ross Perot, très conservateur, qui avait décroché un score de 15%, a mené à l'élection de Bill Clinton et à la défaite du républicain George H. Bush.

(FILES) Tesla CEO Elon Musk (R) joins former US President and Republican presidential candidate Donald Trump during a campaign rally at site of the first assassination attempt on Trump in Butler, Pennsylvania on October 5, 2024. Trump and Musk's unlikely political marriage exploded in a fiery public divorce on June 5, 2025. The President Trump said in a televised Oval Office diatribe that he was "very disappointed" after his former aide and top donor criticized his "big, beautiful" spending bill before Congress. The pair then hurled insults at each other on social media -- with Musk even posting, without proof, that Trump was referenced in government documents on disgraced financier and sex offender Jeffrey Epstein. (Photo by Jim WATSON / AFP)

Donald Trump et Elon Musk lors de la campagne électorale. ©AFP or licensors

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