Petite, elle a effectué ses premiers pas sur un parquet avec une balle de basket-ball. À 8 ans, elle a bifurqué vers le tennis. Elle aurait pu crever l'écran plus tôt, mais une blessure lancinante à l'épaule droite a freiné son ascension. Jusqu'ici, sa carrière était d'ailleurs rythmée par ses blessures. Loïs Boisson profite de ce Roland-Garros 2025 pour tourner la page de l'édition 2024 manquée à cause d'une rupture du ligament croisé du genou gauche. À l'âge où les jeunes dames rêvent du circuit pro, elle a dû se réinventer un jeu qui tienne compte de son corps. Son coup droit bombé avec de la lourdeur et son service font des ravages. Son mental aussi. Durant son adolescence, Loïs Boisson montrait souvent ses humeurs sur le terrain à cause de son perfectionnisme. La Dijonnaise soigne chaque détail durant ses entraînements. Cette grande fan de Rafael Nadal ajoutait toujours 10 % de travail physique en plus à chaque session.

Jusqu'à ce jour, sa plus grande performance restait ce titre sur un WTA 125 à Saint-Malo en 2024. Mais, lundi, elle a affronté son destin en battant la troisième joueuse mondiale, Jessica Pegula, sur le terrain ultime en France. Les médias se l'arrachent. Elle en joue en annonçant que son objectif est de gagner l'édition de Roland-Garros. Son conte de fées a un petit accent belge car elle a battu au premier tour une certaine Elise Mertens en trois sets. À ce moment, personne n'imaginait qu'elle ferait la Une de toutes les pages sportives. Elle n'est que la deuxième joueuse bénéficiaire d'une wild card à se qualifier pour les quarts de finale de Roland-Garros. Seule Mary Pierce, en 2002, avait réussi un pareil exploit. En cas de victoire mercredi, elle serait virtuellement 65e mondiale. Elle a déjà un chèque assuré de 440 000 euros.