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Les parcs éoliens sont appelés à se multiplier dans les prochaines années au Québec afin d’accroître, pour des décennies à venir, notre production d’électricité. De quels matériaux une éolienne est-elle constituée et quelle est sa durée de vie ?

— Louis Lemoine

Bien qu’une éolienne soit conçue pour durer de 20 à 30 ans, il n’est pas impossible qu’elle brise prématurément malgré un entretien rigoureux. Et remplacer une turbine défectueuse peut coûter « plusieurs millions de dollars », note Hydro-Québec.

La société d’État n’achète généralement pas une seule éolienne à la fois, mais des projets entiers via des appels d’offres. Toutefois, même si l’ancien président-directeur général d’Hydro-Québec Michael Sabia a annoncé en 2024 un plan pour que la société d’État soit maître des grands projets éoliens au Québec, les initiatives de moindre envergure continuent d’être confiées à des promoteurs privés. Ces derniers signent des contrats de longue durée pour fournir de l’électricité au réseau public et doivent généralement assumer eux-mêmes l’entretien et le remplacement de leurs turbines.

Mais combien coûte concrètement une éolienne ? À titre d’exemple, prenons le cas du parc Apuiat, sur la Côte-Nord. Dans un document publié en mai 2025, on estime le coût de chaque mégawatt (MW) produit à environ 3 millions de dollars. Puisque les éoliennes choisies pour le projet produisent en moyenne 6 MW, on peut en déduire que chacune représente un investissement d’environ 18 millions de dollars.

Cette somme comprend non seulement la turbine elle-même, mais aussi les coûts liés à son transport, à son installation, à ses fondations et à son raccordement au réseau.

La question des déchets

Qu’advient-il des turbines qui atteignent la fin de leur cycle de vie ? Peut-on les recycler ?

Selon Hydro-Québec, environ 90 % des composants d’une éolienne sont recyclables. Les mâts sont faits majoritairement d’acier et de béton, des matériaux relativement simples à récupérer et à revaloriser. Le défi se pose plutôt du côté des pales : elles sont faites de fibre de verre ou de carbone, des matériaux légers et résistants, mais difficilement réutilisables.

Pour l’instant, la majorité des pales usées finissent dans des sites d’enfouissement, admet la société d’État. Elle affirme toutefois surveiller « de près les avancées vers une fabrication plus durable des pales, en collaboration avec les développeurs de parcs éoliens et les manufacturiers ».

Par ailleurs, bien qu’elle suscite un intérêt croissant depuis quelques années, la production d’énergie éolienne n’est pas nouvelle au Québec : les premiers appels d’offres en la matière remontent à 2003, et, depuis, des dizaines de projets ont été mis sur pied un peu partout sur le territoire.

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