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Le gouvernement Legault prend les familles de victimes de l’alcool au volant pour « des imbéciles », s’offusque Antoine Bittar, dont la fille est morte en 2017 après avoir été happée par un conducteur dont les capacités étaient affaiblies.
De passage vendredi devant la commission d’enquête chargée de faire la lumière sur l’aventure SAAQclic, l’ex-président du conseil d’administration Konrad Sioui a rappelé que l’ex-grand patron de la société, Éric Ducharme, était pour l’abaissement du taux d’alcoolémie à 0,05 pour les automobilistes du Québec.
« Ça ne faisait pas l’affaire du gouvernement qu’il se soit exprimé sur le 0,05 pendant que le gouvernement était sur le 0,08. Ça montre que des fois, la marge de manœuvre n’est pas bien, bien large quand on est un serviteur de l’État », a lancé M. Sioui.
Sa déclaration a choqué M. Bittar. « Ils sont en train de rire de la mort de ma fille », a-t-il lâché mardi lors d’un entretien avec Le Devoir. « C’est sûr que ça m’a vraiment plus fâché. Ils ont confirmé nos doutes, nos soupçons. Ils nous prennent pour des imbéciles », a-t-il ajouté.
Antoine Bittar et sa femme, Elizabeth Rivera, mènent depuis des années un combat pour que le gouvernement du Québec revoie son approche face à l’alcool au volant. Comme le révélait Le Devoir en octobre 2024, la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) estime que des sanctions pour les conducteurs dont le taux d’alcool se situe entre 0,05 et 0,08 permettraient de sauver neuf vies annuellement. Dans un rapport de 2020 qui a été médiatisé récemment, une coroner jugeait aussi que le décès d’un motocycliste aurait pu être évité si la tolérance à l’alcool pour les automobilistes avait été plus basse au Québec. Le gouvernement refuse néanmoins d’abaisser la limite légale. La ministre Guilbault affirme que le Québec a « l’un des régimes les plus sévères au Canada ».
Cap sur 2026
De l’avis de M. Bittar, « on n’a pas la vraie, vraie réponse » sur cette question. « Mon espoir est sur un autre gouvernement », a-t-il ajouté. « C’est une bataille que j’ai vraiment hâte d’avoir finie. »
Il n’entend pas lâcher le morceau pour autant. « Une de mes manières de survivre, c’est justement ce combat. Quand un soldat va à la guerre et doit charger, il ne doit pas penser. Il doit juste faire son travail », résume-t-il. « Est-ce que le gouvernement Legault aura le courage de laisser un legs ? C’est ce que je souhaite. C’est assuré, comme le coroner le dit, que ça sauve des vies. Alors [agissons] le plus tôt possible », a-t-il insisté.
M. Bittar s’est par ailleurs inquiété de voir le Parti québécois (PQ) tergiverser au sujet du 0,05. Il a rappelé que le PQ avait appuyé au début de 2024 des motions demandant au gouvernement de revoir sa position au sujet du 0,05. Or, en octobre 2024, les parlementaires péquistes se sont abstenus lors d’un vote sur la question.
« Je suis un peu embêté », a observé M. Bittar. « Je pense qu’ils ont vraiment peur de perdre les régions », a-t-il avancé, en soulignant que des solutions existent partout sur le territoire québécois.
En fin de journée, le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, a clarifié la position de son parti. « On est très ouverts à cette proposition qui origine du Parti libéral. On a voté pour le principe. La prochaine étape, c’est d’entendre les experts », a-t-il dit.
Le PQ s’est opposé, le 10 octobre 2024, à une motion qui demandait « l’instauration de sanctions administratives dès l’atteinte d’un taux d’alcool de 0,05 » et l’étude d’un projet de loi du libéral Monsef Derraji sur la question. Le parti a ensuite appuyé, le 24 avril dernier, une motion demandant au gouvernement « d’agir immédiatement en instaurant des sanctions administratives dès l’atteinte d’un taux d’alcool de 0,05 afin de sauver des vies innocentes ».