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Près de trois mois après la réduction du nombre d’étudiants étrangers, Québec corrige légèrement le tir pour certains établissements, mais ne change pas en substance les restrictions.
C’est ce qui se dégage d’un nouveau décret publié mercredi dans la Gazette officielle du Québec et qui vient modifier celui rendu public à la fin février.
Au total, le nombre de certificats d’acceptation du Québec (CAQ) qui pourront être décernés est rehaussé de 371 pour l’année qui s’étend du 26 février 2025 à 2026. Le CAQ est un document incontournable qui doit être obtenu préalablement à la demande de permis d’études auprès du fédéral.
La première mouture du décret avait créé de la grogne, notamment parce que ces restrictions survenaient tardivement dans le cycle d’admission et que les établissements d’enseignement supérieur craignaient des impacts sur leurs finances. Québec justifiait alors ce décret par sa volonté de contrôler la hausse des résidents non permanents. Les étudiants étrangers constituent environ un immigrant temporaire sur cinq (21 %), selon les données de Statistique Canada. Une fois diplômés, ils forment aussi l’un des contingents les plus importants de travailleurs étrangers sous le Programme de mobilité internationale.
Ottawa avait déjà plafonné l’an dernier le nombre d’étudiants internationaux par province, mais ce maximum n’était pas encore atteint au Québec, contrairement à l’Ontario et la Colombie-Britannique.
Incohérences
Le nouveau décret corrige certaines aberrations, comme le fait que « certains établissements n’[aient] pas été convenablement désignés » dans la première version de février, y lit-on.
Le Devoir avait notamment rapporté en avril qu’un quota de seulement trois étudiants étrangers avait été donné à l’ensemble des neuf conservatoires de musique et d’art dramatique du Québec. Ces derniers comptaient déjà 28 étudiants internationaux, qui au beau milieu de leur formation, étaient inquiets de ne même pas pouvoir renouveler leur permis. Le gouvernement semblait en effet mal connaître sa propre institution, octroyant entre autres un quota inutile de 10 places pour un diplôme qui n’est pas offert au Conservatoire du Québec et, de l’autre côté, ignorait sa nature universitaire. Le couperet tombait en outre à cinq jours de la fin des demandes d’admission pour l’année prochaine.
D’autres critiques n’ont toutefois pas mené Québec à octroyer davantage de places, notamment dans les universités, pour qui le total est plutôt revu à la baisse de 26 demandes. Au contraire, de grandes universités obtiennent moins de demandes que des collèges privés, que le gouvernement disait pourtant viser. L’Université McGill obtient par exemple un maximum d’un peu plus de 5000 places, alors que le Collège supérieur de Montréal en a près de 9000.
La Fédération des cégeps s’était d’ailleurs indignée de payer « le prix de dérives qui ont eu lieu à l’extérieur du réseau public », soit dans des collèges privés qui ont fait des étudiants étrangers leur modèle d’affaires. Le gouvernement s’est en fait servi des volumes de 2024, ce qui explique cette répartition par moment disparate.
C’est le total des places pour le collégial qui a augmenté le plus, avec 163 pour des diplômes d’études collégiales (DEC) et 224 pour des attestations d’études collégiales (AEC). C’est là aussi où la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, avait dit vouloir couper davantage, qualifiant les AEC de « voies rapides » pour obtenir la résidence permanente.
Le Collège O’Sullivan de Québec n’avait qu’une seule place octroyée dans la première mouture et en obtient maintenant 120 pour des DEC et 32 pour des AEC. Certains cégeps, comme ceux de St-Félicien et Marie-Victorin, voient aussi leur plafond bonifié d’une trentaine de demandes dans la catégorie des AEC. Les cégeps de Victoriaville et de Gaspésie et des Îles étaient aussi absents des quotas pour la formation professionnelle, ce qui a été rectifié.
Effet sur les finances
Le Bureau de coopération interuniversitaire (BCI), regroupant les universités de la province, a récemment révélé que plusieurs universités prévoient des déficits pour la prochaine année budgétaire, notamment à cause de l’imposition de ces plafonds. Cette « diminution imposée » entraînera une baisse d’environ 200 millions de dollars en 2024-2025 et 2025-2026, écrivait le BCI le 25 mars dernier, jour de dépôt du budget à Québec.
Une analyse d’impact réglementaire du gouvernement calculait aussi que les établissements privés pourraient perdre jusqu’à 48 millions de dollars, autant pour les collèges que dans les établissements de formation professionnelle.