L’homme accusé d’avoir tué par balle deux employés de l’ambassade d’Israël devant le Musée juif de la capitale à Washington mercredi a été inculpé du meurtre de fonctionnaires étrangers, selon des documents judiciaires déposés jeudi.

Elias Rodriguez, 30 ans, est accusé des meurtres par balle de Yaron Lischinsky et Sarah Milgrim, qui travaillaient pour l’ambassade d’Israël, après une manifestation mercredi. Les autorités ont déclaré qu’il avait crié « Libérez, libérez la Palestine » après l’incident.

Outre l’accusation de meurtre de fonctionnaires étrangers, M. Rodriguez a également été inculpé de deux chefs d’accusation de meurtre au premier degré, de décharge d’une arme à feu dans un crime de violence et d’avoir causé la mort d’une personne par l’utilisation d’une arme à feu, selon les documents judiciaires.

Les accusations ont été déposées devant un tribunal fédéral, les responsables du FBI ayant déclaré plus tôt jeudi que l’incident faisait l’objet d’une enquête en tant qu’acte possible de terrorisme.

La procureure par intérim des États-Unis pour l’État de Washington, Jeanine Pirro, a déclaré lors d’un point de presse jeudi que la plainte contre M. Rodriguez constituait un « cas passible de la peine de mort ».

« Nous allons continuer à enquêter sur cet incident, qu’il s’agisse d’un crime de haine ou d’un crime de terrorisme », a déclaré Mme Pirro aux journalistes.

La procureure générale Pam Bondi a fait savoir plus tôt que le suspect aurait agi seul.

Le directeur adjoint du FBI, Dan Bongino, a écrit sur les réseaux sociaux que les enquêteurs du FBI étaient « au courant de certains écrits suspectés d’avoir été rédigés par le suspect » et a ajouté que d’autres informations suivraient probablement quant à leur authenticité. La déclaration de M. Bongino semble faire référence à un manifeste signé du nom de Rodriguez, publié sur un compte X anonyme mercredi soir, peu avant la fusillade.

« Par-dessus tout, priez pour les familles des victimes », a-t-il écrit. « C’est une épreuve qu’aucun parent, membre de la famille ou ami ne devrait avoir à traverser. Le FBI présente nos condoléances et [nous] apporter[ons] tout notre soutien à l’enquête. »

La cheffe de la police métropolitaine de Washington, Pamela Smith, a déclaré mercredi aux journalistes qu’un homme avait ouvert le feu sur un groupe de quatre personnes avec une arme de poing, touchant les deux victimes. Il a été vu arpentant les environs du musée avant la fusillade.

« Une fois menotté, le suspect a identifié l’endroit où il avait jeté l’arme, et cette arme a été récupérée, et il a laissé entendre qu’il avait commis l’infraction », a ajouté Mme Smith, ajoutant qu’il n’avait eu aucun contact préalable avec la police.

Un certain nombre d’élus américains ont condamné la fusillade, y compris des Républicains et des Démocrates de haut rang.

Dans une publication sur les réseaux sociaux, le président Donald Trump a écrit que « ces horribles meurtres à Washington, manifestement fondés sur l’antisémitisme, doivent cesser, MAINTENANT » et que « la haine et le radicalisme n’ont pas leur place aux États-Unis ».

Le chef de la minorité au Sénat, Chuck Schumer (Parti démocrate – New York), a également décrit la fusillade comme un acte « d’antisémitisme qui, comme nous le savons, est bien trop répandu dans notre société ».

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré qu’il présentait ses condoléances aux familles des victimes et a ajouté que « la vie du couple a été interrompue en un instant par un meurtrier antisémite odieux ».

« Nous sommes témoins du coût terrible de l’antisémitisme et de l’incitation sauvage contre l’État d’Israël », a-t-il écrit dans un message sur X, ajoutant que les deux « doivent être combattus avec le plus grand soin ».

Israël est en guerre contre le groupe terroriste Hamas depuis le 7 octobre 2023, suite à son attaque contre le sud d’Israël qui a fait environ 1200 morts et des centaines d’autres enlevés et pris en otage. En réponse, Israël a lancé une opération militaire de grande envergure contre le groupe. Le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, a affirmé qu’environ 50.000 personnes avaient péri depuis le début du conflit, bien que les chiffres fournis ne fassent pas de distinction entre combattants et civils.

On ne sait pas si M. Rodriguez bénéficie d’une représentation juridique.

Avec Reuters