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Quand la parole dérange : Vincent Sosthène Fouda face à l’État camerounais dans l’affaire Vanessa Tchatchou

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En 2012, le Cameroun est secoué par une affaire à la fois intime et profondément politique : la disparition du bébé de Vanessa Tchatchou, une jeune lycéenne de 17 ans, à l’hôpital gynéco-obstétrique de Ngousso. Ce drame personnel devient rapidement une affaire d’État, révélant les failles du système judiciaire, les limites de la gouvernance, et surtout, la fébrilité du pouvoir face à la contestation citoyenne.

Une affaire judiciaire devenue symbole national

Vanessa Tchatchou, refusant de se taire, campe pendant des mois devant l’hôpital, exigeant la vérité sur la disparition de son enfant. Son combat, relayé par les réseaux sociaux et certains médias privés, devient un cri contre l’injustice. Dans un pays où la parole publique est souvent verrouillée, cette jeune fille devient une figure de résistance.

Vincent Sosthène Fouda : l’intellectuel engagé

C’est dans ce contexte que Vincent Sosthène Fouda, intellectuel, universitaire et homme politique, prend fait et cause pour Vanessa. Déjà connu pour ses positions critiques envers le régime de Paul Biya, il voit dans cette affaire un révélateur des dérives du pouvoir : négligence institutionnelle, mépris des droits humains, et manipulation de l’information.

Fouda ne se contente pas de dénoncer : il agit. Il organise et participe à des manifestations, prend la parole dans les médias, interpelle les autorités. Porte l’Affaire à Bruxelles devant le Parlement Européen. Son engagement dérange. Le 10 février 2012, il est interpellé lors d’un rassemblement pacifique. Quelques jours plus tard, il est écarté des médias publics, dans un silence qui en dit long sur la gestion autoritaire de la communication gouvernementale.

Issa Tchiroma Bakary : le verrou de la parole officielle

Ministre de la Communication à l’époque, Issa Tchiroma Bakary incarne la ligne dure du régime. Ancien opposant devenu porte-voix du pouvoir, il déclare publiquement que l’enfant de Vanessa est décédé, sans fournir de preuves convaincantes. Cette déclaration, perçue comme une tentative de clore l’affaire, s’accompagne d’une mise à l’écart médiatique de Vincent Sosthène Fouda, dont les interventions sont désormais indésirables sur les antennes publiques.

Cette exclusion, bien que non formalisée par un décret, s’inscrit dans une tradition camerounaise de censure informelle : on ne bannit pas officiellement, on fait taire par omission, par pression, par contrôle des rédactions.

Une affaire révélatrice des tensions structurelles

L’affaire Vanessa Tchatchou, et la marginalisation de Vincent Sosthène Fouda, révèlent plusieurs failles du système politique camerounais :

• La fragilité de l’État de droit, où les victimes doivent se battre seules pour obtenir justice.

• La centralisation autoritaire de la parole publique, où toute voix dissidente est perçue comme une menace.

• La peur du pouvoir face à la mobilisation citoyenne, surtout lorsqu’elle est portée par des figures intellectuelles.

Conclusion : la mémoire comme résistance

Plus d’une décennie plus tard, cette affaire reste un marqueur fort de la relation entre pouvoir, justice et société civile au Cameroun. Vincent Sosthène Fouda, en choisissant de soutenir Vanessa Tchatchou, a payé le prix de la parole libre. Mais il a aussi contribué à écrire une page de l’histoire contemporaine du Cameroun, où la vérité ne se décrète pas, elle se réclame.

FOBASSO Edouard, analyste politique

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