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Ces images d’enfants transis de peur et de faim me serrent la poitrine. Et ce, depuis trop longtemps pour que je puisse encore, aujourd’hui, retenir mon silence.
Ces visages innocents, marqués de souffrance et de courage, ces corps broyés dans la mêlée, écuelles vides à la main, enfermés sans issue, me vident peu à peu de mon humanité.
Je parle de Gaza, évidemment.
Je n’évoquerai ni le mandat britannique sur la Palestine, ni les dates, ni la nature des enjeux et des calculs politiques passés ou présents, nos journaux en regorgent.
Ce que je tiens à exprimer ici, c’est une indignation citoyenne qui m’est devenue irrépressible. Un cri du cœur longtemps retenu, né d’un sentiment si insoutenable qu’il me ronge.
Car il y a ce silence ambiant — et le mien, jusqu’ici —, mais il y a pire encore : ce climat de résignation générale, cette fatalité qui s’y soude, telle une lamentable démission. Un état d’inaction qui se transforme, chaque jour davantage, en une abdication nauséeuse.
Or, cette fatalité, profondément déshumanisante, ne peut, ne doit plus tenir.
L’inexcusable mutisme des nations qui cautionne cette paralysie, drapé de peur, d’alibis diplomatiques ou encore de culpabilité à géométrie variable, a depuis beaucoup trop longtemps dépassé les bornes de la décence, de nos consciences.
Il faut dire. Il faut écrire. Il faut user de tous les leviers, de toutes les tribunes, pour mettre fin au supplice quotidien des enfants de Gaza : la faim, les mutilations, les morts de leurs proches, un horizon sans aube.
Il faut crier — entre nous et au-delà de nos frontières —, utiliser chaque porte-voix, chaque espace de représentation pour qu’enfin se fissure le mur de la complaisance.
Le président français, Emmanuel Macron, du bout des lèvres, a voulu nous rappeler à cette responsabilité. N’exprimant à peine plus que sa honte devant la souffrance des enfants de Gaza, il a été rattrapé par une riposte du premier ministre Benjamin Nétanyahou qui lui accole l’étiquette honnie d’antisémite, un renvoi devenu décidément trop transparent pour qui parle d’humanité, pour qui rappelle l’existence de conventions d’engagements armés.
Ce chantage, dernier rempart contre les faits, s’oppose désormais à la défense des enfants et ne peut plus tenir.
Il nous faut dire pour que cesse enfin cette réalité insoutenable — cette réalité qui est bien la nôtre et dont, à force de silence, nous devenons les complices.
Lundi, un barrage a cédé. Emmanuel Macron est revenu à la charge avec Mark Carney et Keir Starmer à ses côtés. Dans une rare sortie commune, le Canada, le Royaume-Uni et la France ont demandé au gouvernement d’Israël de cesser ses opérations militaires à Gaza et d’y autoriser immédiatement l’acheminement de l’aide humanitaire.
En considérant mon envoi tardif d’avant le week-end au Devoir, j’ai hésité à en maintenir la demande de publication, tant le silence que je dénonçais semblait enfin vouloir se briser. Mais, réflexion faite, je crois que nous sommes encore loin de l’heure de la saturation.
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