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PORTRAIT - Auteur d’un but salvateur contre le Barça en demi-finale, le défenseur Francesco Acerbi, 37 ans, revient de très loin. Il sera l’un des atouts de l’Inter Milan contre le PSG en finale de Ligue des champions.
Il a longtemps gardé la même photo de profil sur WhatsApp. Celle de lui et Elia, un petit garçon à qui il avait rendu visite avant qu’il ne décède d’un cancer. «C’est mon lion, il est parti en se battant», avait écrit Francesco Acerbi après la mort du garçon. «Lion», c’est le surnom qu’a adopté le défenseur de l’Inter Milan. Il s’est même fait tatouer l’animal sur plusieurs parties du corps, le bras, le ventre, la poitrine. Une façon pour lui de ne pas oublier d’où il vient.
Acerbi, 37 ans, va disputer samedi contre le PSG sa deuxième finale de Ligue des champions, après celle perdue en 2023 contre Manchester City (1-0). Une décennie plus tôt, en juillet 2013, on lui diagnostiquait une tumeur testiculaire. Opéré dans la foulée, l’Italien a passé cinq mois en paix avant le retour du cancer, en janvier 2014. Trois mois de chimiothérapie ont été nécessaires. Une sombre période pour un homme en souffrance depuis déjà deux ans.
Ancien supporter de l’AC Milan
À l’été 2012, Acerbi signe à l’AC Milan. Un rêve de gosse, à proprement parler. Né en Lombardie, le défenseur a été membre de la «Fossa dei Leoni» (la fosse aux lions), un groupe ultra du club rouge et noir. D’autant plus fou qu’à 22 ans, en 2010, il n’avait jamais évolué plus haut qu’en 4e division italienne. Révélé sur le tard, le Lombard a gravi les échelons : la Reggina, le Genoa, le Chievo Vérone, et donc l’AC Milan.
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À San Siro, il jouera dix matches, pas un de plus. Quatre mois avant son arrivée, il apprenait la mort de son père, un homme au cœur fragile qui avait déjà survécu à sept AVC. «Je passais plus de temps à faire la fête qu’à m’entraîner, je buvais n’importe quoi. J’ai sérieusement songé à arrêter le football», a confié Acerbi des années plus tard. Le conte de fées milanais tourne court. Le joueur s’exile à Sassuolo où il se découvre donc victime d’un cancer dès son arrivée. De quoi faire empirer son état dépressif. «J’avais peur de mon ombre», a-t-il imagé.
Le cancer a été ma chance. Je remercie Dieu de l’avoir eu. J’avais quelque chose à combattre, une limite à surpasser.
Francesco AcerbiJusqu’au déclic. Acerbi, fervent catholique, admirateur du pape Jean-Paul II, décide de suivre une thérapie. Sa vision des choses va drastiquement évoluer. «Le cancer a été ma chance. Je remercie Dieu de l’avoir eu. J’avais quelque chose à combattre, une limite à surpasser», a expliqué le colosse (1,92 m), «satisfait de la personne que je suis devenu malgré tous mes défauts». Le nouveau Acerbi est né, un footballeur vraiment professionnel, rigoureux, à l’hygiène de vie irréprochable.
Avec Sassuolo puis la Lazio Rome, qu’il rejoint en 2018, Acerbi dispute 149 matches de Serie A consécutifs. Seul Javier Zanetti, capitaine légendaire de l’Inter Milan, a fait mieux (162). Ses performances lui ouvrent les portes de la sélection italienne. Il est un remplaçant précieux dans le sacre de la Nazionale à l’Euro, en 2021, et fait son trou à l’Inter Milan, qu’il rejoint à l’été 2022, non sans une polémique.
Accusé de racisme l’an dernier
Irrégulier sur la fin de saison précédente, il est fautif sur un but de son club de cœur, l’AC Milan, dans le temps additionnel le 24 avril (défaite de la Lazio 1-2). Filmé en train de rire après l’action, il est pris en grippe par des supporters romains qui remettent en question son intégrité. Il n’est pas mieux accueilli par les tifosi intéristes, qui voient alors en lui un ennemi rossonero.
Ce n’est pas la dernière tempête qu’a traversée Acerbi. En mars 2024, le défenseur napolitain Juan Jesus l’accuse de propos racistes en plein match. «Va-t’en noir, tu n’es qu’un nègre», aurait lâché l’Intériste à son adversaire. Une enquête ouverte par la Ligue italienne de football a été abandonnée après une semaine, faute de preuves. «Je suis sincèrement découragé par l’issue d’une affaire grave que j’ai eu le tort de gérer en gentleman, évitant d’interrompre un match important», avait déploré Jesus, international brésilien.
Il avait été exclu à l’époque de la sélection italienne suite à la suspicion de racisme. Un an et trois mois plus tard, il y fera son retour, pour les éliminatoires à la Coupe du monde 2026. Il est encore titulaire, à 37 ans, en Ligue des champions. En demi-finale retour face au FC Barcelone, le défenseur s’est retrouvé en position d’avant-centre pour égaliser dans le temps additionnel (90e+3, 3-3, score final 4-3).«Je ne lui ai pas dit d’aller devant, c’était simplement son intuition», a commenté son entraîneur Simone Inzaghi. Du flair, du courage et une détermination à toute épreuve. Malgré les années qui passent, le «lion» a toujours une faim de loup.