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Près de 2 600 postes non pourvus malgré un concours revu à la baisse : la crise d’attractivité continue de frapper les salles de classe, avec des disciplines sinistrées comme les mathématiques, la physique-chimie ou l'allemand.
L’Éducation nationale va encore devoir recruter des professeurs contractuels en masse. Plus de 2 600 postes d’enseignants n'ont, cette année, pas trouvé preneurs à l'issue des concours de recrutement, malgré une baisse du nombre de postes offerts dans les académies ou disciplines les moins attractives, confirmant une crise d'attractivité qui perdure. La rue de Grenelle préfère mettre en avant les disciplines qui comblent tous leurs postes (histoire-géographie, philosophie, arts plastiques, espagnol ou sciences et vie de la terre) plutôt que celles qui, depuis une quinzaine d'années, déjà, ont du mal à recruter. Matière emblématique de ces difficultés, les mathématiques comptabilisent près de 400 postes non pourvus, soit un poste sur cinq proposé aux concours. Les lettres classiques, la physique-chimie, l'allemand, la musique, l'anglais et les lettres modernes sont également en souffrance.
Sur les 27 713 postes proposés aux concours du public et du privé sous contrat cette année, 2 610 n'ont pas été pourvus, selon les calculs de l’AFP. C'est moins que l'an dernier, où 3 975 postes n'avaient pas été pourvus d'après ce décompte, incluant l'ensemble des concours. Mais ce recul du nombre de postes vacants est essentiellement mécanique, dû à une diminution notable du nombre de postes affichés aux concours du primaire dans les académies traditionnellement déficitaires et dans les disciplines du secondaire les moins attractives. « La crise d'attractivité perdure », commente Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré, pour qui « tous les signaux sont au rouge ». « Ces résultats montrent que le problème d'attractivité se confirme et s'approfondit, renchérit Catherine Nave-Bekhti de la CFDT Éducation. La préoccupation, c'est de savoir si les académies parviendront à recruter des contractuels à temps. »
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Depuis trois ans, le recrutement d’enseignants connaît une crise inédite. En 2022, plus de 4 000 postes au total n'avaient pas été pourvus, selon les chiffres du ministère, provoquant l'émoi dans le monde de l'éducation et le recrutement d'un nombre plus important de contractuels. La rue de Grenelle fait valoir la « baisse du nombre de postes non pourvus » mais reconnaît « des tensions persistantes dans quatre académies ». Selon le comptage de l'AFP, proche de celui de la FSU-Snuipp, principal syndicat du primaire, 1 141 postes sont restés vacants dans le premier degré public, maternelle et élémentaire, sur un total de 2 330 postes vacants dans le public.
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C'est deux fois moins de postes vacants dans le primaire qu'en 2024, mais en raison essentiellement d'une baisse du nombre de postes proposés aux concours dans les académies de Versailles, de Créteil et de Guyane. Malgré cela, ces trois académies et celle de Mayotte continuent à concentrer l'essentiel des difficultés : 475 postes non pourvus à Versailles, 382 à Créteil, 165 en Guyane et 94 à Mayotte. Les résultats des concours confirment « la nécessité de la réforme du recrutement et de la formation initiale des enseignants », qui « va permettre de renforcer l’attractivité du métier », souligne le ministère. Plusieurs fois annoncée, cette réforme a été relancée en mars. Principal changement, les concours enseignants passent de bac + 5 à bac + 3 dès la session du printemps 2026. Mais pour Élisabeth Allain-Moreno, si « le ministère compte beaucoup sur la réforme » du recrutement, « ça ne suffira pas ». « Il faut activer d'autres leviers : salaires, mobilité géographique, charge de travail » souligne-t-elle.