CULTURE - Un « appel à la responsabilité ». Seulement quelques jours après l’annonce d’un nouveau téléfilm de TF1 centré sur le massacre d’Oradour-sur-Glane et avec le chanteur Matt Pokora au casting, plusieurs institutions et associations ont fait part de leur « vive inquiétude » dans un communiqué publié vendredi dernier.

La commune, le département de Haute-Vienne, le centre de la Mémoire d’Oradour, ainsi que l’association nationale des familles des martyrs d’Oradour-sur-Glane (ANFMOG) ont déploré avoir « appris avec surprise » le début du tournage, en Belgique, de cette fiction intitulée Oradour, ne m’oublie pas.

La fiction suivra un officier des Forces françaises libres (FFL) parachuté près d’Oradour-sur-Glane « le 5 juin 1944, cinq jours avant le plus important massacre de civils français pendant la Seconde Guerre mondiale », selon le dossier de presse de TF1, qui n’a pas précisé de date de diffusion à ce stade.

Le ministère de la Culture et TF1 saisis

Or, aucun des signataires du communiqué « n’(a) été consulté ou informé » en amont du projet. « Nous n’avons connaissance d’aucune collaboration avec des historiens ou chercheurs de la mémoire, ce qui suscite de légitimes interrogations sur la solidité du projet », poursuivent-ils, alertant qu’une « reconstitution approximative, même partielle, peut créer des confusions et compromettre le travail d’histoire et de mémoire mené depuis des années ».

À France 3, le président de l’ANFMOG Benoît Sadry insiste : « qu’il y ait une fiction, c’est inévitable et ça peut être un bon moyen de faire connaître Oradour. Ce qui m’inquiète, c’est le côté respect de la vérité historique. D’après ce que j’ai lu, il est fait référence à la Résistance par un parachutage, ce qui perturbe la compréhension, car le 10 juin 1944 s’est déroulé en dehors de tout phénomène de Résistance. »

En conséquence, le maire d’Oradour-sur-Glane Philippe Lacroix, Benoît Sadry, ainsi que le président du Centre de la Mémoire d’Oradour ont annoncé dans leur communiqué commun qu’ils « saisiront officiellement TF1 et le ministère de la Culture pour appeler à la plus grande vigilance historique ». Contacté par France 3, TF1 a promis de répondre « dans les plus brefs délais ».