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Pourquoi le siège de Gaza ne sème-t-il l’indignation que maintenant?

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Assiste-t-on à une fatigue de l’indignation ? S’indigne-t-on trop… ou pas assez ? Et pour quelles raisons ? Dans ce premier texte de notre dossier sur le sujet : pourquoi les pays occidentaux haussent-ils seulement le ton face à Israël ces jours-ci, plus de deux mois après son imposition d’un siège total sur Gaza ?

« L’horreur des images », résume au Devoir Sami Aoun, professeur émérite de l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke. « Il faut reconnaître qu’Israël a perdu la campagne de l’image. Et [ces images] montrent une réalité. »

La situation humanitaire à Gaza, déjà fragile, s’est rapidement détériorée en raison du strict siège imposé par l’État hébreu à l’enclave palestinienne. Durant plus de deux mois, rien n’a pu entrer dans le territoire : ni matériel médical, ni denrées alimentaires, ni personnel humanitaire. Sous la forte pression américaine et européenne, Israël a permis lundi l’entrée de camions humanitaires.

Les conséquences du siège ont été désastreuses : le niveau de malnutrition aiguë au sein de la population gazaouie a explosé en l’espace de quelques semaines.

Plus de 90 % de la population du territoire est soumise à une forme d’insécurité alimentaire sévère, selon les dernières données du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (Integrated Food Security Phase Classification, IPC), publiées le 11 mai. Pas moins de 45 % de la population est en situation urgente, et 12 % fait face à la famine.

Les projections de l’IPC sont d’autant plus inquiétantes : jusqu’à 22 % des Gazaouis pourraient faire face à la famine, le plus grave niveau de l’échelle, d’ici le mois de septembre. Plus de la moitié (54 %) de la population serait en situation urgente d’insécurité alimentaire.

L’organisation non gouvernementale Médecins du monde a elle aussi publié, le 13 mai, un rapport sur la malnutrition, basé sur les observations de ses équipes encore sur place. Il révèle que près d’un enfant sur quatre examinés dans les centres de santé de l’ONG souffrait de malnutrition aiguë ou présentait un risque élevé de développer cette affection.

Entre responsabilité et culpabilité

« Même si je me répète depuis 19 mois maintenant, je dois continuer, car si on ne parle pas, le silence enterrera la vérité », a déclaré Bushra Khalidi, jeune travailleuse humanitaire palestinienne à la tête de la division d’Oxfam chargée des territoires palestiniens occupés, lors d’une conférence de presse la semaine dernière.

Depuis le début de la réplique israélienne aux attaques du Hamas, le 7 octobre 2023, plus de 53 000 Palestiniens ont été tués sous les bombes. Plus de 1200 personnes sont mortes lors de l’attaque du groupe islamiste en territoire israélien.

Durant plus d’une heure, le 14 mai dernier, des travailleurs humanitaires ont réitéré leur souhait de voir Israël mettre fin à son siège total de la bande de Gaza et accepter un cessez-le-feu permanent. Les témoignages des soignants sur le terrain, eux-mêmes épuisés par la guerre, ont dressé le portrait d’une population meurtrie, sur le bord de la famine et toujours sous le feu des frappes israéliennes. Des témoignages qui font écho aux milliers d’autres qui fusent de l’enclave palestinienne depuis désormais plus d’un an et demi — et qui ont longtemps été accueillis dans une relative indifférence en Occident.

Mais le spectre de la famine ainsi que les espoirs avoués du gouvernement de Benjamin Nétanyahou de « conquérir » Gaza et de déplacer sa population ont poussé plusieurs alliés de l’État hébreu, dont le Canada, à dénoncer la situation.

Il aura donc fallu plus d’un an de guerre avant d’entendre la possibilité de sanctions économiques contre Israël évoquée par des leaders occidentaux. Ni le lancement d’un mandat d’arrêt à l’encontre de M. Nétanyahou par la Cour pénale internationale en novembre dernier, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, ni les allégations de génocide des Palestiniens devant la Cour internationale de justice n’avaient jusqu’alors mené à un tel revirement.

Photo: Omar Al-Qatta Agence France-Presse Des enfants palestiniens attendent devant un camion de distribution de repas chauds dans un camp de déplacés près du port de la ville de Gaza, le 22 mai 2025.

L’hésitation qu’ont montrée les alliés d’Israël à dénoncer ces actions prend sa source dans plusieurs facteurs, explique Sami Aoun. « Les Occidentaux, certainement à des degrés différents, ont une responsabilité assez énorme dans la Shoah », dit-il. Et avec cette responsabilité vient aussi une forme de « culpabilité à l’égard des juifs » et, par extension, d’Israël.

Le pays est aussi un allié « stratégique, culturel et historique » de plusieurs nations occidentales, ajoute le professeur Aoun. Il partage des « valeurs de la démocratie, de liberté d’expression, de liberté de croyance ». « C’est très difficile, donc, de sortir de cette parenté et modernité politique pour comprendre que ce qui se fait en Israël ne se rapporte pas uniquement à des soucis de défendre la démocratie, mais aussi [à] une montée du sionisme religieux. »

Le cas de l’Ukraine, le cas de Gaza

L’ampleur de la guerre à Gaza rivalise avec celle de plusieurs autres conflits dans le monde, notamment l’invasion de l’Ukraine. L’Occident n’a pas aussi longuement hésité avant d’imposer des sanctions contre la Russie. « Mais la Russie était manifestement l’agresseur » dans ce cas, nuance M. Aoun.

Le 7 octobre, lors de l’attaque du Hamas contre Israël, le pays était alors dans une tout autre situation. « [Israël] était à ce moment agressé, et non pas agresseur », note le professeur.

L’invasion de l’Ukraine s’inscrit plutôt comme une « guerre européenne », où l’agresseur est clair, et où la peur de la « reconstitution de l’empire soviétique » a rapidement uni l’Occident face à Vladimir Poutine. « Le choc est différent. »

D’autre part, la cause palestinienne et les tensions avec Israël sont « centenaires », rappelle le professeur. « Il y a un élément de banalisation dans la guerre en Palestine. […] Il n’existe pas de “solution magique” ; on a essayé avec les accords d’Oslo, avec les accords de Camp David, avec les accords d’Abraham. Mais c’est comme si on n’arrivait pas à sortir de cette spirale de violence. Il y a cette impression d’impuissance. »

L’urgence, toutefois, persiste. « Ce n’est pas rien qu’une crise humanitaire », a soutenu Bushra Khalidi, en conférence de presse la semaine dernière. « L’aide humanitaire à elle seule ne peut défaire la situation à Gaza. Si rien ne change, les Palestiniens seront à jamais coincés dans cette crise permanente, sans pouvoir espérer un avenir allant au-delà de la simple survie. »

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