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France 08/07/2025 17:06 Actualisé le 08/07/2025 17:13
L’aéroport de Marseille est menacé par un feu ce mardi. Les incendies se multiplient depuis le printemps dans l’Hexagone, qui dispose d’une flotte limitée et vieillissante.
SAKIS MITROLIDIS / AFP
La France dispose actuellement de 12 Canadairs, dont l’un hors service depuis mai. (photo d’illustration)
INCENDIES - Chaque été, ils sont le symbole de la lutte contre les incendies. Ce début du mois de juillet est marqué par plusieurs départs de feux, notamment dans l’Aude et aux portes de Marseille où un incendie s’est déclaré ce mardi 8 juillet. De quoi faire renaître les inquiétudes autour de l’état des canadairs français.
Ces avions rouges et jaunes, très maniables, ont la particularité de pouvoir se ravitailler en eau dans les lacs et les mers afin de larguer jusqu’à 6 tonnes d’eau en cas d’incendie. La France en compte douze, dont l’un à l’arrêt depuis un accident survenu en Corse au mois de mai.
Une quantité jugée trop faible par de nombreux élus et professionnels de la sécurité civile. D’autant que le dérèglement climatique augmente « le nombre et l’intensité des feux de forêt, entraînant ainsi une sursollicitation des appareils », souligne un rapport parlementaire de 2024.
C’est aussi l’état vieillissant de ces avions qui pose question. Les canadairs français ont en moyenne 30 ans et leur usure est accélérée par l’eau de mer. « Aucune limite de vie n’a été fixée par le constructeur pour ce modèle, mais un retrait des plus anciens était envisagé à partir de 2025-2030 », indiquait déjà le sénateur Jean-Pierre Vogel dès 2020.
Inadaptés aux « enjeux actuels »
Par ailleurs, d’après un rapport parlementaire publié le 2 juillet 2025, l’architecture initiale des canadairs « ne semble plus adaptée aux enjeux et aux difficultés actuels de la lutte contre les incendies (...) : leur capacité d’emport de 6 tonnes devient limitée face à l’émergence de méga feux exigeant des moyens de saturation supérieurs ».
Pour remédier à ces problématiques, le président Emmanuel Macron s’est engagé en 2022 à renouveler l’ensemble de la flotte de canadairs avec des avions plus modernes et à acheter quatre appareils supplémentaires d’ici la fin de son quinquennat. Une promesse extrêmement coûteuse puisqu’un seul canadair vaut entre 60 et 64 millions d’euros.
Trois ans plus tard, le compte n’y est pas. Seuls deux canadairs ont été commandés, mais ils ne seront livrés qu’en 2028, après la fin du mandat présidentiel, selon le dernier rapport de l’Assemblée nationale.
L’acquisition des deux appareils supplémentaires reste quant à elle incertaine, puisqu’elle doit être inscrite dans la prochaine loi de finances à la suite d’une annulation l’année dernière. « À la fin de l’hiver 2024, le gouvernement du Premier ministre Attal a annulé par décrets les crédits qui étaient prévus » pour la commande des avions supplémentaires, déplore Sophie Pantel, députée de Lozère et coautrice de ce rapport, interrogée par France 2.
Cette annulation de crédits ainsi rendu incertain le remplacement des douze avions actuels, l’élue soulignant « un très mauvais signal » pour l’avenir de la flotte aérienne dédiée à la lutte contre les incendies. Auprès de franceinfo, la direction générale de la sécurité civile fait savoir que, dans l’attente d’un éventuel changement à une date ultérieure, les canadairs actuels feront l’objet d’une remise à jour technique, avec une immobilisation temporaire.
Une stratégie court-termiste
Dans ce contexte, la sécurité civile s’appuie sur d’autres appareils pour faire face aux incendies. Elle dispose notamment de huit Dash 8 Q400, un bombardier qui présente l’avantage de pouvoir larguer jusqu’à 10 000 litres d’eau, contre 6 000 pour un Canadair, et qui est plus rapide. En revanche, il n’est pas capable de se charger en eau de mer comme le fait un Canadair.
En complément, l’État et les départements ont recours à des contrats de location. En période estivale, la France loue jusqu’à six avions Air Tractor et dix hélicoptères bombardiers. Si cette solution « peut sembler avantageuse à court terme, elle représente au final un coût non négligeable pour les finances publiques », mettent cependant en garde les députés dans leur dernier rapport.