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"Pourquoi Greta Thunberg et Rima Hassan n'ont-elles jamais organisé de flottille de la liberté pour les Yézidis ?"

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Vitali Nabiev, président de l’Union des Yézidis en France, déplore au sein de cette tribune le manque d'intérêt des militants pour le drame que vivent les Yézidis, l’un des groupes ethniques les plus persécutés du Moyen-Orient. Ils ne symbolisent ni une lutte du Sud contre le Nord, ni un combat postcolonial, deux piliers récurrents de l’activisme international contemporain.

Flottilles de la liberté, manifestations bruyantes, campagnes sur les réseaux sociaux, visites sur le front : l’activisme moderne prend de multiples formes. Il mobilise l’opinion publique, attire l’attention sur les crises humanitaires et fait pression sur les autorités.

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Cependant, le choix des causes défendues par les militants des droits humains ne dépend pas toujours uniquement de l’ampleur des souffrances ou du degré d’injustice. La situation des Yézidis, l’un des groupes ethniques les plus persécutés du Moyen-Orient, en est un exemple criant. Aucune « flottille de la liberté » n’a jamais été organisée pour eux.

Yézidis, un oubli des instances internationales

En 2014, les militants de l’État islamique (EI) ont perpétré un massacre de masse contre les Yézidis à Sinjar, en Irak. Des milliers d’hommes ont été tués, des femmes et des enfants réduits en esclavage, des villages entiers rayés de la carte. L’ONU a reconnu ces atrocités comme un génocide. Pourtant, contrairement à d’autres tragédies humanitaires, la situation des Yézidis n’a pas suscité une réponse internationale forte et coordonnée de la part des figures emblématiques de l’activisme mondial. Ni Greta Thunberg, icône climatique de la nouvelle génération, ni Rima Hassan, militante engagée pour la cause palestinienne et pour les droits humains, n’ont initié de campagnes comparables aux « flottilles de la liberté » ou aux marches internationales menées pour d’autres peuples. La question se pose : pourquoi ?

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Certes, en 2014, Greta Thunberg n’était encore qu’une enfant. Mais au-delà de sa jeunesse, il est important de noter que son militantisme s’est toujours concentré sur la justice climatique. Si elle aborde parfois la question des droits humains – notamment dans le contexte des réfugiés climatiques – les conflits armés et les persécutions religieuses ne sont pas au cœur de son combat.

Rima Hassan, quant à elle, est activement engagée dans la défense du peuple palestinien. Son activisme s’inscrit dans une lutte politique et symbolique qui, elle aussi, sélectionne ses causes. Or, la tragédie des Yézidis n’entre pas dans le « bon axe » politique – d’autant plus que les persécuteurs de ce peuple ne sont pas issus de « l’empire occidental », mais de groupes radicaux locaux. Certaines catastrophes humanitaires deviennent « médiatisables » : elles offrent un récit simple (agresseur-victime), s’alignent sur une tendance politique, ou trouvent une résonance dans des références historiques familières. Les Yézidis, peuple religieux complexe et politiquement marginal, ne correspondent pas à ces critères. Ils ne symbolisent ni une lutte du Sud contre le Nord, ni un combat postcolonial, deux piliers récurrents de l’activisme international contemporain.

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Le drame des Yézidis, bien que profondément tragique, ne peut être facilement intégré à une lutte politique plus vaste. Il ne mobilise pas les foules. Contrairement à Gaza, où l’opposition entre « occupation » et « résistance » structure un récit bien établi, le sort des Yézidis reste un épisode effroyable mais isolé, difficile à inscrire dans une narration politique durable. L’activisme n’est pas une obligation universelle, mais un choix personnel et un engagement politique.

Toutefois, une question morale essentielle se pose : si seule la souffrance des « victimes commodes » bénéficie d’une attention soutenue, l’activisme ne devient-il pas, inévitablement, une forme de compassion sélective ? Peut-on encore parler de justice quand certaines tragédies acquièrent une portée mondiale, tandis que d’autres tombent dans l’oubli en quelques semaines ? Les Yézidis n’ont peut-être jamais eu de « flottille de la liberté », mais leur détresse mérite tout autant protection, attention et soutien. La véritable compassion ne consiste pas à suivre une cause à la mode, mais à oser porter la voix de ceux que personne ne veut entendre.

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