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Pour qui sont les futures écoles francophones dans le sud anglophone du N.-B. ?

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Si tout va bien, le sud-ouest du Nouveau-Brunswick et la région de Sussex, auront bientôt leurs écoles francophones respectives. Combien d'élèves pourraient les fréquenter?

Pour l’instant, un seul élève du sud-ouest du Nouveau-Brunswick fréquente actuellement une école du District scolaire francophone Sud (DSFS) selon des informations obtenues en vertu de la Loi sur l'accès à l’information. Saint-Jean, lieu de l'école francophone la plus proche, se trouve à 80 kilomètres de la municipalité d'Eastern Charlotte et à 120 kilomètres de St. Stephen.

Selon les données du recensement de 2021 de Statistique Canada, il y avait néanmoins 130 enfants d'âge scolaire ou préscolaire dont les parents sont ayants droit qui habitent à Eastern Charlotte, Saint Andrews ou St. Stephen.

Pour l'autre nouvelle école, celle qui doit voir le jour dans la région de Sussex et Hampton, Statistique Canada en dénombre 220. Seize vont actuellement dans une école du DSFS.

La ministre de l’Éducation, Claire Johnson, explique la décision d’ouvrir deux nouvelles écoles francophones par l’obligation de respecter l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés, qui garantit le droit à une éducation dans la langue officielle de son choix.

La Charte stipule que le droit à l'instruction dans la langue de la minorité s'exerce là où le nombre d'enfants admissibles est suffisant. Selon l'expert en droits linguistiques Michel Doucet, ça veut dire qu'une seule demande, et non obligatoirement une démarche populaire, peut suffire à justifier cette disposition.

Le DSFSavait déposé une poursuite à ce sujet.

Le passé francophone perdu de St. Stephen

À l’entrée du centre-ville de St. Stephen, devant l’emblématique restaurant 5 Kings, flottent quatre drapeaux : le canadien, le néo-brunswickois, l’américain et le britannique.

Le drapeau acadien est pour sa part absent. Le constat n’est aucunement surprenant compte tenu que seulement 1 % de la population a déclaré avoir le français comme langue maternelle au recensement de 2021.

Les drapeaux britannique et américain.

Le drapeau britannique et le drapeau américain flottent dans le vent devant l'emblématique restaurant 5 Kings.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Cammarano

La mairesse-adjointe de la municipalité, Ghislaine Wheaton est née à Saint-Quentin et a déménagé lorsqu’elle avait 9 ans quand son père qui travaillait pour Énergie NB a été muté.

À l’école, il n’y avait aucun mot de français, puis ils enseignaient pas le français dans ce temps-là. Ils enseignaient seulement le français à l’école secondaire, raconte Ghislaine Wheaton, en précisant qu’elle ne parlait pas du tout anglais en arrivant dans la région.

Ghislaine Wheaton.

La mairesse adjointe de St. Stephen Ghislaine Wheaton a été enseignante d'immersion française pendant environ 35 ans. Elle se trouve devant l'ancien site de l'usine de coton et de la centrale de Milltown, où a travaillé son père.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Cammarano

Un monument tout près d’où elle a grandi honore les travailleurs d’une ancienne usine de coton, qui a fermé ses portes en 1957.

Plusieurs travailleurs de cette usine de Milltown, aujourd’hui St. Stephen, ont un nom de famille acadien : Arseneau, Babineau ou Beausoleil par exemple.

Deux statues représentant un homme et une femme qui travaillaient à l'usine.

Un monument à l'honneur de travailleurs de l'ancienne usine de coton de Milltown

Photo : Radio-Canada / Frédéric Cammarano

Une école pour la survie du français

Ghislaine Wheaton est devenue enseignante d’immersion française, question d'assurer une certaine survie du français dans la région. Pour ses enfants, elle a même pris des mesures supplémentaires.

Le centre-ville de St. Stephen.

Une soixantaine de résidents de St. Stephen ont le français comme langue maternelle, soit environ 1 % de la population.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Cammarano

Ce que mon mari et moi, on a fait, on a pris une année sabbatique, on a déménagé en France et on a mis nos enfants à l’école en France , explique-t-elle, en ajoutant que sa fille est aujourd’hui elle aussi enseignante d’immersion française.

Pour Ghislaine Wheaton, bien des ayants droit pourraient, sans cette future école dans le sud-ouest, ne plus jamais parler français.

J'en connais encore plusieurs qui parlent encore un peu le français. Mais, ils ont des enfants, des petits-enfants qui pourraient profiter de l’école.

Une plaque commémorative.

Près d'où se trouvait l'ancienne usine de coton à Milltown, un monument commémore le travail de plusieurs personnes, y compris plusieurs au nom acadien, les Arseneau, les Babineau et les Beausoleil.

Photo : Radio-Canada

Des maires surpris, mais intéressés

La ministre de l'Éducation, Claire Johnson, reconnaît qu’elle ne dispose toujours pas de données précises et à jour sur le nombre d’élèves qui pourraient fréquenter l'école du sud-ouest.

Claire Johnson.

La ministre de l'Éducation, Claire Johnson, à l'Assemblée législative le 27 mai 2025.

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

On est justement en train d’étudier la demande. Combien il y a de personnes-là qui voudraient fréquenter une école francophone. Combien de personnes dans ces populations-là seraient dans la population ayant droit, explique Claire Johnson, en précisant qu’il faut environ cinq ans entre le début de la conception d’une école et son ouverture.

Les maires du sud-ouest du Nouveau-Brunswick ont été surpris. Aucun n'était au courant d’une demande formelle pour une école francophone dans leur région.

Je trouve étonnant que la province du Nouveau-Brunswick veuille en construire une. Je suppose que c’est une priorité pour eux, dit John Craig, le maire d’Eastern Charlotte, assurant du même souffle vouloir l'accueillir dans sa communauté.

John Craig.

John Craig est le maire d'Eastern Charlotte.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Cammarano

Dans la municipalité voisine, à Fundy Shores, le maire Denny Cogswell invite, dans une lettre, Fredericton à ouvrir l’école dans sa municipalité, alors qu'il n'est même pas certain que toute la municipalité soit incluse dans le secteur desservi par la nouvelle école.

Nous avons chez nous la seule centrale nucléaire des provinces de l’Atlantique, donc je crois que d'avoir une école francophone et bâtir cela dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick, ce serait bien , penses-t-il.

Denny Cogswell.

Denny Cogswell est le maire de Fundy Shores.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Cammarano

Pour l’instant, il dit n'avoir reçu qu’une réponse pour lui expliquer qu'aucune décision sur l’emplacement n'a encore été prise.

Pour sa part, Ghislaine Wheaton reconnaît qu’elle aimerait que l’école voit le jour St. Stephen, mais croit qu’il serait plus judicieux de déterminer où se trouve le plus grand nombre d’ayants droit et de l’installer à cet endroit.

Effet boule de neige selon le DSFS

Le DSFS croit que le faible taux de fréquentation de l’école francophone chez les enfants de la région ne veut rien dire sur le succès potentiel des projets.

Le faible taux de fréquentation dans nos écoles s’explique principalement par l’absence d’écoles francophones à proximité. Les familles doivent envisager de longs déplacements, souvent peu réalistes au quotidien, écrit Jean-Luc Thériault, agent de communications pour le DSFS.

Un autobus scolaire du DSFS.

Le District scolaire francophone Sud estime qu'il existe « manque d'accès » à l'éducation en français dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick (archives).

Photo : Radio-Canada / Pascal Raiche-Nogue

Ailleurs au Canada, dans des contextes francophones en milieu minoritaire, nous constatons que dès qu’une école de langue française est établie près du lieu de résidence des familles, les parents privilégient souvent cette option pour leurs enfants. Il ne s’agit donc pas d’un manque d’intérêt pour l’éducation francophone, mais d’un manque d’accès , poursuit-il.

Le DSFS a toutefois refusé d’accorder une entrevue, disant n’avoir rien à ajouter.

Ghislaine Wheaton fait entièrement confiance au DSFS pour que cette école ait suffisamment d’élèves et de personnel.

La simple nouvelle de l’ouverture de cette école la réjouit déjà grandement.

Je serais très contente d’avoir ça dans notre région. Après tout, on est une province bilingue , dit-elle.

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