LE MOMENT DE LA RENCONTRE - Le charme est limité. En 1990, Aline et Étienne ont été «mis en présence l’un de l’autre de la pire des façons possibles». Elle avait 26 ans, il avait 29 ans. Elle était étudiante aux Arts déco, lui diplômé de la même école, en train de se faire un nom (Lécroart, coton à prononcer) dans la bande dessinée. «Deux couples nous ont invités à dîner. Tout le monde savait que c’était pour qu’on se rencontre. Nous aussi. On a été épiés toute la soirée.» Les échanges n’ont pas été d’un charme foudroyant. Pourtant, Aline le jure, en voyant ce garçon au visage «de lapin écorché» - la peau près des os - elle s’est dit «c’est lui !» L’homme de ses rêves, grand, mince, les yeux clairs. À la fin du dîner, poli et désireux tout de même de se lier, Étienne la raccompagne chez elle à la Goutte d’or.

En chemin, ils accrochent assez pour qu’Aline mène les semaines suivantes une investigation. Elle veut récupérer le numéro de ce garçon dont elle n’a pas retenu le nom (Le Croate ?)…