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Ainsi, donc, le commissaire William Kaplan a déposé son rapport la semaine dernière et il n’apporte pas de bonnes nouvelles pour toutes les parties impliquées au dossier : le syndicat, Postes Canada et le gouvernement Carney.
Sa commission d’enquête a rejeté catégoriquement l’hypothèse du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) selon laquelle la direction aurait orchestré la crise financière actuelle. Le commissaire Kaplan a d’ailleurs souligné que les difficultés économiques sont bien réelles et documentées par des experts indépendants.
Il réfute également l’idée que la direction soit incompétente. La situation d’insolvabilité n’a rien d’une manœuvre de négociation : c’est une réalité urgente qu’on ne peut balayer du revers de la main.
Postes Canada n’est pas blanche comme neige
Postes Canada ne s’en sort pas mieux. Le rapport met en évidence plusieurs comportements problématiques de l’employeur qui ont contribué à l’impasse. Selon le syndicat, la direction semblait peu disposée à négocier sérieusement, préférant compter sur une éventuelle intervention du gouvernement. De son côté, William Kaplan souligne que l’entreprise a elle-même accepté au fil des ans des clauses collectives qui sont aujourd’hui perçues comme des entraves à sa modernisation.
Il faut aussi mentionner les décisions commerciales prises pour prévenir les conflits passés qui ont entravé ses performances. En résumé, l’employeur fait aussi partie du problème.
Le gouvernement Carney devra intervenir
En fait, trois scénarios sont envisageables à compter du 23 mai.
Un : le personnel de Postes Canada accepte l’offre de l’employeur et la paix industrielle est maintenue pour quelques années. Deux : un conflit de travail — grève ou lockout — éclate. Trois : Ottawa intervient et impose un arbitrage obligatoire.
Peu importe la suite des choses, si on ne s’attaque pas au problème sous-jacent, c’est-à-dire au modèle d’affaires dépassé de Postes Canada, on risque de revivre exactement le même scénario lors du prochain renouvellement de convention collective, puisque cela semble le schème de négociation entre les parties.
Par conséquent, Postes Canada perdra encore plus de clients et s’enfoncera un peu plus.
Par ailleurs, si le gouvernement reste sur les lignes de côté, il sera condamné à renflouer les comptes de Postes Canada pour une durée indéterminée. Pas idéal dans un contexte économique difficile causé par une guerre tarifaire avec les États-Unis.
Dans un contexte où le Canada devra composer avec une conjoncture internationale instable, un déficit structurel hérité du gouvernement Trudeau, des investissements majeurs en défense et une redéfinition inévitable de ses liens avec les États-Unis, l’incertitude entourant Postes Canada n’est pas un détail. C’est un enjeu politique et économique majeur.
Trois parties, une responsabilité partagée.
Tôt ou tard, une prise en charge fédérale du dossier deviendra donc incontournable.
Cette intervention passera par une refonte de Postes Canada. Cette version « 2.0 » de la livraison du courrier partout au pays devra permettre le maintien d’un certain nombre d’emplois de qualité, une bien plus grande flexibilité dans le contrat de travail et un positionnement différent de Postes Canada sur l’échiquier de la livraison au pays.
Cela dit, même si j’ai beaucoup d’empathie pour les travailleurs du STTP, étant moi-même issu de la famille syndicale, il m’apparaît évident que faire la grève maintenant est un choix risqué qui pourrait coûter très cher aux membres plus tard.
Pour sa part, Postes Canada ne doit pas faire l’erreur de décréter un lockout qui l’entraînerait encore plus profondément dans le marasme.
Enfin, un gouvernement Carney qui refuserait d’intervenir ne ferait que prolonger l’agonie de l’entreprise, ce qui finirait par coûter des milliards de dollars aux contribuables.
Bref, Postes Canada est à la croisée des chemins. Il n’y aura que des perdants si les sacrifices ne sont pas faits et que les décisions difficiles ne sont pas prises dès maintenant.
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