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Le paysage énergétique canadien s’apprête à être transformé par un projet portuaire arctique ambitieux mené par la Fox Lake Cree Nation. Selon un article publié le 2 juillet 2025 par le BOE Report, la communauté crie et son entreprise NeeStaNan viennent d’obtenir l’autorisation officielle de la Régie de l’énergie du Canada (REC) pour exporter du gaz naturel liquéfié (GNL). Ce feu vert marque une étape cruciale dans la concrétisation d’un projet de développement portuaire majeur sur la rive ouest de la baie d’Hudson, au nord du Manitoba.
Un projet dirigé par les Premières Nations
NeeStaNan est une initiative 100 % autochtone, entièrement dirigée par la Fox Lake Cree Nation. Son objectif est de bâtir un port multifonctionnel, actif toute l’année, sur le site historique de Port Nelson. Le port serait conçu pour gérer non seulement les exportations énergétiques (GNL, GPL, hydrogène), mais aussi les produits en vrac (minerais, potasse, céréales) et les conteneurs. Pour relier le site au réseau ferroviaire existant, une voie ferrée lourde de 150 kilomètres serait construite, connectant le port à la Hudson Bay Railway près de Gillam, au Manitoba.
Le BOE Report souligne que ce projet s’inscrit dans la volonté du gouvernement fédéral et des provinces de soutenir des « projets de nation-building » — c’est-à-dire des initiatives structurantes qui intègrent activement les communautés autochtones au développement économique et aux échanges commerciaux canadiens.
Dans les mots du chef Morris Beardy de la Fox Lake Cree Nation, cités par le BOE Report : « Le Canada offre un environnement politique stable et fiable. C’est un choix naturel pour des sources d’énergie propres, produites de manière responsable et offertes à prix compétitifs. Nos routes commerciales arctiques vers l’Europe se développent rapidement, et nous nous attendons à une croissance soutenue du commerce dans l’Arctique au cours des prochaines années. »
Une coopération stratégique avec Northern Prince LNG
Un partenariat clé a été formé le 8 février 2025 entre NeeStaNan et Northern Prince LNG, une société spécialisée dans les concepts de GNL transporté par rail. Un protocole d’entente a été signé afin d’évaluer la faisabilité de construire un terminal d’exportation de GNL à proximité du site de Port Nelson. Ce dernier, jadis envisagé comme un port d’envergure au début du XXe siècle, pourrait enfin connaître une véritable renaissance industrielle.
Chris Hilliard, président de Northern Prince LNG, affirme au BOE Report que le site, bien que reculé, présente un fort potentiel : « Port Nelson est un excellent emplacement pour le premier terminal arctique canadien d’exportation de GNL. En construisant une nouvelle liaison ferroviaire de 150 km vers la Hudson Bay Rail, et en utilisant les infrastructures existantes, nous pouvons réduire les risques réglementaires et accélérer le passage aux opérations commerciales. »
Une initiative prometteuse, mais éloignée des grands centres
Si ce projet marque un tournant dans l’intégration des Premières Nations aux grands corridors énergétiques canadiens, il faut néanmoins souligner sa grande éloignement géographique des principaux bassins de production de gaz naturel, situés en Alberta et en Saskatchewan. L’acheminement par rail ou par pipeline jusqu’à la baie d’Hudson représente un défi logistique et économique de taille.
En comparaison, le Québec pourrait offrir une solution beaucoup plus directe, efficace et stratégique pour les exportations canadiennes vers l’Europe. Des ports comme celui de Saguenay ou de Sept-Îles disposent déjà d’infrastructures maritimes robustes, d’un accès ferroviaire et d’une proximité géographique évidente avec les marchés européens via l’Atlantique Nord. Ces sites permettraient un transport nettement plus court et plus économique du GNL, tout en évitant les risques associés aux conditions climatiques extrêmes de l’Arctique.
Or, depuis le rejet politique du projet Énergie Saguenay en 2021 par le gouvernement Trudeau — sous prétexte environnemental et en dépit du soutien régional —, le Québec est demeuré verrouillé dans une posture d’interdiction énergétique, malgré ses atouts logistiques. Cette paralysie stratégique, souvent dictée par des impératifs idéologiques, prive le Canada d’un point d’exportation naturel pour son gaz vers l’Europe, à l’heure où la sécurité énergétique du continent est plus incertaine que jamais.
Un réveil nécessaire à l’Est
Alors que l’Ouest et même l’Arctique avancent des projets d’envergure, le Québec continue de s’auto-exclure des grands réseaux d’exportation énergétique. L’ironie est d’autant plus marquante que le projet autochtone de Port Nelson, salué pour sa réconciliation économique, aurait trouvé dans des partenariats avec les communautés innues et atikamekws du Québec une voie plus naturelle vers les marchés internationaux.
L’initiative de NeeStaNan mérite d’être saluée pour sa vision, son audace et son alignement avec les objectifs d’inclusion économique des Premières Nations. Mais ce projet devrait aussi provoquer une réflexion sérieuse au Québec : combien de terminaux arctiques faudra-t-il construire avant que les décideurs politiques québécois reconnaissent la pertinence stratégique, économique et diplomatique de débloquer le potentiel énergétique de leur propre territoire?