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Le nombre de puits contaminés par des produits chimiques dispersés pendant presque un quart de siècle à l’aéroport de Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, pourrait être bien plus élevé que ce que l’on croyait, selon l’avocat menant un recours collectif contre Transports Canada.
Entre 1980 et 2004, les pompiers de l’aéroport ont utilisé des mousses synthétiques pour éteindre des feux pendant des exercices, mais selon une mise en demeure déposée en Cour fédérale en novembre dernier, ils n’en ont pas fait assez pour éviter que des contaminants s’infiltrent dans le sol et les eaux souterraines.
Des niveaux élevés de substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques (SPFA), soit des polluants éternels pouvant causer des cancers et d’autres maladies graves, ont été détectés dans l’eau de dizaines de puits du quartier résidentiel Pine Ridge Creek, un secteur de Torbay à 500 mètres au nord-est de l’aéroport.
Mais l’avocat Alex Templeton croit que le secteur touché par la contamination pourrait en fait s’étendre des kilomètres de plus vers le nord-est, direction dans laquelle coulent les eaux souterraines et de surface du secteur.
S’appuyant sur des études hydrogéologiques commandées par la Ville de Torbay et obtenues en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, son cabinet, McInnes Cooper, estime que le secteur à risque de contamination englobe presque la totalité de Middle Cove et une bonne partie de Torbay.
La semaine dernière, à la suite d’une rencontre publique à laquelle 200 personnes ont assisté, il a indiqué au Telegram que selon lui, jusqu’à 600 ménages pourraient être touchés.
Transports Canada a déjà commencé à livrer de l’eau embouteillée à plusieurs maisons dont le puits présente des niveaux élevés de SPFA, mais pour le moment, les efforts du ministère sont surtout concentrés sur le quartier Pine Ridge Creek.
À ce stade-ci [Transports Canada] a l’obligation d’enquêter, a affirmé Alex Templeton mercredi dernier, lors d’une rencontre publique à laquelle ont assisté 200 résidents inquiets des répercussions de la contamination sur leur santé et la valeur de leur propriété. Il faut comprendre l’ampleur du problème avant de se pencher sur la solution.
Nouvelles règles de Santé Canada
Transports Canada est au courant de la présence de contaminants près de l’aéroport de Saint-Jean depuis 20 ans. Mais l’an dernier, Santé Canada a révisé sa réglementation en ce qui a trait à la présence de SPFA.
Avant que la réglementation ne soit révisée, 600 nanogrammes par litre étaient considérés comme un niveau acceptable. Santé Canada ne permet désormais que 30 nanogrammes.
Eddie Sheerr, résident de Pine Creek Ridge et demandeur principal du recours collectif, affirme que lorsque Transports Canada a analysé un échantillon d’eau prélevé de son puits, le printemps dernier, le ministère a confirmé la présence de 92 nanogrammes de SPFA par litre.
Son système d’eau est équipé d’un filtre au charbon, ce qui permet de réduire les niveaux de contaminants, mais il souligne que plusieurs de ses voisins ne disposent pas d’un tel système. Il souligne aussi que depuis la modification des normes par Santé Canada, la valeur des maisons de son quartier plutôt cossu a chuté.

Eddie Sheerr est le demandeur principal d'un nouveau recours collectif contre Transports Canada. Son puits a été contaminé par des produits chimiques dispersés pendant l’entraînement des pompiers à l’aéroport de Saint-Jean.
Photo : Radio-Canada / Patrick Butler
Nous sommes frustrés, nous sommes en colère, nous vivons avec énormément de stress parce que notre bien le plus important, notre maison, vaut soudainement beaucoup moins d’argent et devient carrément impossible à vendre, affirme Eddie Sheerr, météorologue à la station de télévision NTV.
Il estime que Transports Canada manque de transparence, communique mal avec les ménages de son quartier, et devrait offrir de l’eau embouteillée à tous les résidents potentiellement admissibles au recours collectif en attendant une étude approfondie sur la présence de SPFA. Il souligne que pour le moment, le ministère recommande seulement aux résidents de ne pas consommer l’eau de leur puits après y avoir détecté la présence d’une quantité élevée de contaminants.
La bonne approche la plus précautionneuse serait de reconnaître la situation dans laquelle on se trouve et de dire à tout le monde qu’on leur donne de l'eau embouteillée le temps qu’on termine l’enquête, affirme Me Templeton. On dit plutôt aux gens qu’on va analyser des échantillons, puis passer à l’action si jamais il y a un problème.
À moyen terme, le ministère devrait donner des systèmes de filtration à tous les ménages touchés et s’assurer que l’entretien soit payé par le fédéral, selon Eddie Sheerr. À long terme, il croit que tous les ménages devraient être branchés au réseau municipal de distribution d’eau, ajoute-t-il, notant que la facture de toutes les mesures qu'il propose sera salée.
Lors de la rencontre publique, mercredi dernier, Alex Templeton a reconnu les frustrations de plusieurs résidents qui se disaient désormais incapables de vendre leur maison. Il a aussi affirmé que le recours collectif, s’il est certifié par le juge, pourrait s’échelonner sur des années.
Transports Canada traîne les fabricants devant les tribunaux
Le recours collectif, intenté en Cour fédérale, sera entendu en Cour suprême de Terre-Neuve-et-Labrador, en fin de compte. Transports Canada demande au tribunal de faire payer les fabricants des produits chimiques utilisés à l’aéroport, à 3M et à Mueller, si le juge décide qu’il faut dédommager les propriétaires de maison.
Le ministère affirme que les compagnies lui auraient caché les risques liés à l’utilisation des produits et devraient être tenues responsables des conséquences environnementales en conséquence.
Dans une lettre envoyée la semaine dernière aux résidents dont le puits est contaminé, Transports Canada affirme que 28 % des puits analysés présentaient des niveaux trop élevés de SPFA. Alex Templeton affirme que Transports Canada examiné l'eau de 180 à 200 puits jusqu'à maintenant.
Dans la même lettre, le ministère promet de lancer ce printemps un projet pilote où il installera un système de filtration dans quatre maisons et analysera quotidiennement des échantillons d'eau.