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Politique nataliste ratée en Russie : et si nous faisions le contraire en investissant dans le logement et l’autonomie des femmes ?

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D’après un article de Tatyana Rybakova publié dans The Moscow Times le 3 juillet 2025

Selon Tatyana Rybakova, la Russie affronte aujourd’hui une crise silencieuse mais profonde : ses citoyens ne veulent plus faire d’enfants, et le Kremlin semble incapable d’y remédier autrement que par des mesures répressives et inefficaces. L’État a interdit la « propagande childfree », distribue des incitatifs financiers aux adolescentes enceintes, et prône une vision archaïque de la maternité depuis les chaires des églises. Pourtant, le taux de natalité continue de chuter, atteignant des niveaux historiquement bas.

L’auteure souligne un fait marquant : l’État a récemment désigné comme « agent de l’étranger » le démographe Alexeï Raksha, qui a critiqué ouvertement la politique démographique du Kremlin. Raksha explique que payer les femmes pour avoir des enfants jeunes est contre-productif : ces premières maternités précoces n’entraînent pas forcément d’autres naissances. Il estime qu’il faudrait plutôt soutenir les deuxièmes et troisièmes enfants, avec des aides financières substantielles – jusqu’à deux millions de roubles (environ 25 000 dollars) par enfant.

Tatyana Rybakova insiste sur le fait qu’une adolescente devenue mère trop tôt associera souvent la parentalité à un sacrifice brutal de sa jeunesse, de son éducation et de ses ambitions professionnelles. Ces maternités précoces, souvent non désirées, conduisent à des enfants non aimés, élevés dans des conditions difficiles. La jeune mère, désabusée, sera peu encline à avoir d’autres enfants.

Selon elle, la politique actuelle repose sur un calcul cynique : permettre aux gouverneurs de se vanter de hausses artificielles du taux de natalité, sans véritable effet à long terme. En réalité, les adolescentes ne tombent pas enceintes pour toucher de l’argent, mais à cause de l’absence d’éducation sexuelle et du difficile accès à la contraception. Ces programmes, écrit Rybakova, seront des échecs à moyen terme, mais d’ici là, les responsables auront changé de poste.

Plutôt que de verser dans des discours moralisateurs, l’auteure propose de s’intéresser à ce qui a réellement fonctionné ailleurs. Elle cite l’exemple historique des banlieues américaines des années 1950, construites par le promoteur Levitt & Sons. Offrant des maisons simples et abordables aux vétérans de la Seconde Guerre mondiale, ces quartiers ont favorisé un environnement propice à la croissance des familles. Le baby-boom américain est né dans ces maisons aux clôtures blanches et à l’espace modulable.

Selon Tatyana Rybakova, le manque d’espace est un frein majeur à la natalité. Dans une chambre unique, il est difficile d’élever plus d’un enfant ; dans un studio, aucun. Les familles nombreuses exigent des logements plus spacieux, mais ces derniers sont financièrement inaccessibles pour la majorité. De plus, plus on a d’enfants, plus il devient difficile de déménager.

Elle évoque la nécessité de revoir l’urbanisme russe : créer des quartiers familiaux bien desservis, avec des logements bon marché, et permettre aux familles d’évoluer sans changer d’adresse. L’idée fait son chemin dans certaines régions, mais reste marginale. Les principaux freins sont l’absence d’infrastructures et de transports collectifs efficaces.

Autre obstacle majeur, selon Rybakova : la plupart des femmes russes ne veulent pas devenir femmes au foyer, que ce soit par conviction personnelle ou par nécessité économique. La réalité du marché du travail, les salaires insuffisants, les risques liés au divorce, tout cela pousse les femmes à privilégier l’indépendance plutôt que la maternité contrainte.

Pourtant, souligne-t-elle, des solutions existent : subventionner massivement l’immobilier familial, faciliter l’accès au crédit, créer des lotissements pensés pour les familles, avec des transports efficaces et des espaces collectifs. Le télétravail, devenu plus courant, peut aussi aider les mères à concilier emploi et maternité.

Mais Tatyana Rybakova ne se fait guère d’illusions. Pour elle, les appels à augmenter la natalité émanent surtout de carriéristes politiques, plus soucieux de leur image que de la situation réelle. Le résultat ? Une Russie où seules les classes aisées peuvent se permettre d’avoir plusieurs enfants, comme c’est déjà le cas en Scandinavie.

Elle donne l’exemple d’une de ses anciennes camarades de classe, devenue l’épouse d’un millionnaire. Même avec deux nounous, des écoles privées, un internat et une gouvernante, cette femme n’a pas pu poursuivre sa carrière tant que ses quatre enfants étaient jeunes. Ce n’est qu’après leur croissance qu’elle a lancé un petit commerce, aujourd’hui florissant à l’international.

Avoir des enfants dans des familles riches, bien entourées et bien structurées, n’est pas un problème. Ce qui inquiète, selon Rybakova, c’est le sort des enfants des familles pauvres, piégées dans une dynamique de marginalisation et de survie. Le slogan hérité de l’époque soviétique, « accouchez, l’État s’en occupe », a produit des générations abandonnées aux orphelinats. Aujourd’hui encore, ce désastre social laisse des traces.

Enfin, Tatyana Rybakova note que dans les pays occidentaux, une nouvelle tendance émerge : les femmes ayant réussi leur carrière ont des enfants tardivement grâce à la fécondation in vitro ou à la gestation pour autrui. Même si ces naissances restent peu nombreuses, elles montrent que les femmes ne refusent pas la maternité, à condition de ne pas devoir se sacrifier pour y accéder.

En résumé, conclut-elle, ce n’est pas l’utérus des femmes russes qui est fermé, mais leur confiance envers un État qui exige beaucoup et donne peu. Ce qu’il faut, ce ne sont pas des sermons, mais du logement, du soutien concret, et surtout, du respect.

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