NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
Accusé d’avoir souvent changé de version sur sa connaissance des faits de violences physiques et sexuelles au sein de l’établissement scolaire privé Notre-Dame de Bétharram, François Bayrou a longuement été entendu ce mercredi par la commission d’enquête à l’Assemblée nationale.
Delphine Bancaud avec AFP - Hier à 23:03 - Temps de lecture :
« Je n’ai pas menti », a assuré sous serment ce mercredi François Bayrou devant une commission d’enquête de l’Assemblée qui l’a longuement interrogé (plus de cinq heures) sur ce qu’il savait dans l’affaire des violences physiques et sexuelles au collège-lycée Notre-Dame de Bétharram. Le parquet de Pau mène l’enquête depuis un an sur environ 200 plaintes visant des faits présumés de violences et de viols dans l‘établissement entre les années 1970 et 1990.
Dans une ambiance électrique, le Premier ministre s’est montré très offensif. Car le scandale le touche tant personnellement que politiquement. L’ancien ministre de l’Éducation (1993-1997), a en effet scolarisé plusieurs de ses enfants dans cet établissement catholique réputé des Pyrénées-Atlantiques, situé près de Pau, la ville dont il est resté maire. Sa fille, Hélène Perlant, a récemment avoué avoir été elle-même victime de violences physiques lors d’une colonie organisée par la congrégation de Bétharram. « Je maintiens l’affirmation qui est la mienne. Je n’ai pas eu d’autres informations comme ministre de l’Éducation nationale », a-t-il martelé. « Je n’ai pas entendu parler de violences graves, de violences sexuelles et c’est uniquement par la presse que j’en ai entendu parler », a-t-il affirmé.
« Je n’ai rien caché »
Accusé par le corapporteur LFI, Paul Vannier, d’avoir changé quatre fois de version en sept jours en février 2025 sur sa connaissance des faits, François Bayrou est resté droit dans ses bottes. « Je n’ai rien caché », a-t-il assuré. Tout en s’emmêlant parfois les pinceaux dans les dates, en évoquant des souvenirs flous et en n’évitant pas quelques contradictions. Le chef du gouvernement a aussi accusé deux témoins de l’époque « d’affabuler ».
Pour répondre aux critiques d’inaction par rapport à se qui passait à Bétharram lorsqu’il était ministre de l’Éducation, le Premier ministre a assuré avoir commandé un rapport d’inspection en avril 1996, le lendemain d’avoir appris qu’une plainte d’un parent d’élève avait été déposée. Une inspection jugée « très superficielle » par la corapporteuse Violette Spillebout, députée Renaissance, et dont les conclusions ont été « très favorables à Bétharram »
« Il s'agissait de me coincer pour m'obliger à démissionner »
La défense de François Bayrou est aussi passée par l’attaque. Le Béarnais a notamment accusé le corapporteur LFI, Paul Vannier, de vouloir « nourrir un procès en scandale », le traitant notamment de « menteur », de « déformer la réalité à chaque intervention ». Le Premier ministre a aussi taxé la commission d’enquête de l’Assemblée de ne pas être « totalement objective » et de vouloir « abattre le gouvernement ». « Vous ne m'avez interrogé que sur moi, sur ma responsabilité, sur ce que j'avais fait ou pas fait, sur le soupçon d'être intervenu - soupçon insupportable - dans l'affaire pour protéger des pédocriminels. Toute l'audition a tourné autour de ça », a lancé le chef du gouvernement après environ cinq heures d'audition. « J'aurais préféré qu'on parle des victimes » mais « il s'agissait d'une chose, pardon de parler un peu trivialement, il s'agissait de me coincer pour m'obliger à démissionner », a-t-il affirmé.
En fin de soirée, François Bayrou a martelé ne pas avoir « [s]a part de responsabilité dans ce dont on [l]'accusait ». « Je n'ai pas couvert des pratiques quelles qu'elles soient. Je n'ai pas eu d'informations privilégiées. Je ne suis pas resté sans rien faire quand j'ai découvert les affaires et je ne suis jamais intervenu dans une affaire », a-t-il déclaré, admettant toutefois : « Mais pour le reste, on a tous une part de responsabilité, tous, quel que soit le département dont on est originaire. »
L'audition n’a pas soulagé le collectif des victimes. « Pour nous, François Bayrou ne représente pas l’enjeu central de notre combat. Il fait partie d’une chaîne de responsabilités, d’alertes ignorées, de silence institutionnel », a commenté le porte-parole du collectif Alain Esquerre.
François Bayrou veut créer une autorité indépendante sur les violences contre les enfants
Parmi les réformes à mener face au harcèlement et aux violences scolaires, le Premier ministre veut prendre exemple sur l'Allemagne, qui a lancé une autorité indépendante, aidée d'un « conseil scientifique » et d'un « conseil des victimes ». Cette autorité concernerait « tous les établissements » scolaires mais aussi « les associations sportives », « les associations culturelles », « les familles ». « Je pense que c'est une bonne idée, il faut des victimes pour mieux écouter les victimes », a déclaré François Bayrou lors de son audition à l'Assemblée.