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Un Gatinois sur sept interagit en anglais dans les commerces, contre 10,9 % des Montréalais et 2,1 % du reste des Québécois. C’est ce que révèle la première Étude sur la situation des langues parlées au Québec, publiée au début du mois de mai.
Au début du mois de mai, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) publiait les premiers résultats de l’étude. Mandatée par le gouvernement, l’ISQ s’est chargé de questionner des Québécois sur leurs habitudes linguistiques.
Ce qui a fait le plus couler d’encre après la publication de ces premières statistiques, selon Anne Gilbert, géographe émérite de l’Université d’Ottawa, c’est la question de la langue parlée à la maison. En effet, le nouveau tableau de bord du gouvernement québécois démontre qu’à Montréal et à Gatineau, le français n’est parlé à la maison que par moins du trois quart des répondants.
Elle ne trouve toutefois pas que c’est l’indicateur qui devrait être choisi pour critiquer ou encenser l’usage du français dans les villes. « La langue parlée à la maison, ce n’est peut-être pas le meilleur indicateur du dynamisme de la vie française », estime-t-elle. L’immigration, autant des personnes issues d’autres pays que de familles ontariennes venues s’installer du côté de Gatineau, joue pour beaucoup dans la statistique, croit-elle.
« C’est sûr qu’ils ne vont pas parler français dans leur maison. L’important, c’est qu’ils parlent français quand ils sortent de chez eux, quand ils vont magasiner, quand ils parlent avec leurs voisins. C’est là où il faut qu’ils parlent français », raconte Mme Gilbert. Pour elle, il faudrait s’intéresser davantage à l’usage du français dans l’espace public.
Concrètement, l’étude s’est penchée sur neuf indicateurs différents : la langue parlée à la maison, la langue utilisée dans les situations formelles au travail, la langue utilisée pour naviguer sur le Web, la langue utilisée pour faire des achats en ligne, la langue utilisée dans les commerces, la langue dans laquelle les répondants écoutent des émissions, celle utilisée pour la lecture, pour l’écoute de chansons et finalement pour l’écoute de contenus sur des plateformes de diffusion en continu.
Selon l’analyse de Jean-Pierre Corbeil, professeur associé au département de sociologie de l’Université Laval, seuls deux de ces indicateurs parlent de l’usage de la langue dans l’espace public. La langue parlée au travail et celle utilisée dans les commerces.
Du côté de la langue parlée dans les commerces, les répondants de la région de Montréal ont indiqué à 72,7 % qu’ils utilisaient plus fréquemment le français. À Gatineau, on parle de 68,9 % des répondants qui utilisent le français.
« C’est là, je pense, où il faut être le plus proactif » réagit Mme Gilbert. « Les anglos sont nés anglos et ils vont mourir anglos, mais quand ils sortent de chez eux, faut qu’ils développent le réflexe que c’est en français que ça se passe. »
Plus de questions
Les statistiques de l’étude ne sont pas encore comparables dans le temps, puisque les questions ont été posées pour la première fois l’année dernière. La prochaine version de ces chiffres devrait paraître en 2026, selon l’ISQ.
De son côté, Jean-Pierre Corbeil croit que l’étude des habitudes linguistiques devrait être élargie. « Je pense que ça serait important de poser davantage de questions sur l’usage des langues dans l’espace public, par exemple, pour l’accès aux services gouvernementaux. » Il trouverait pertinent l’ajout de questions comme : « Dans quelle langue parlez-vous avec votre médecin ? », dit-il.
« Ça deviendrait très très riche puisque, éventuellement, l’objectif c’est de mettre ensemble les différents cycles de cette enquête-là pour pouvoir faire des analyses beaucoup plus poussées. Pour comprendre, justement, ce qui motive les gens à utiliser la langue. Quelles sont les caractéristiques associées à certains comportements ? »
Ce reportage bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.