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Origines, métiers, chômage… La dernière étude de l'Insee publiée ce jeudi 22 mai sur les dynamiques migratoires en France fait état d'une hausse régulière des arrivées, mais aussi d'immigrés de plus en plus qualifiés. Le même jour, la très attendue nouvelle liste des métiers en tension, permettant de régulariser des travailleurs étrangers, a finalement été publiée.
Toujours plus d'immigrés en France ? Une nouvelle étude de l'Insee sur les dynamiques migratoires en France a été publiée ce jeudi 22 mai. Cette dernière s'intéresse à l'évolution migratoire entre 2006 et 2023. Durant cette période, on constate une augmentation du nombre d'immigrés entrés sur le territoire avec 234 000 arrivées en 2006… contre 347 000 en 2023. L'étude relève par ailleurs que les origines migratoires se sont diversifiées. Ainsi en 2023, l’Europe était le continent de naissance de 28 % des nouveaux immigrés – contre 44 % en 2006.
« L’Afrique est désormais le premier continent d’origine, représentant 45 % des entrées de personnes immigrées en France en 2023 », peut-on lire. À noter cependant que la part des femmes dans les entrées d’immigrés sur le territoire est en légère baisse depuis les années 2010, même si elles demeurent légèrement majoritaires : en 2023, elles représentent 51 % des personnes immigrées arrivées en France, contre 53 % en 2006.
Toujours plus qualifiés
Autre enseignement de l'étude : les nouveaux arrivants sont de plus en plus qualifiés. 52 % des personnes immigrées entrées sur le territoire en 2023 et âgées de 25 ans ou plus étaient diplômées du supérieur, contre 41 % en 2006. À l'inverse, 22 % des personnes immigrées arrivées en France en 2023 et âgées d'au moins 25 ans sont sans diplôme, contre 30 % en 2006. « Cette hausse du niveau de diplôme concerne toutes les origines à l’exception de l’Asie, notamment car il s'agit depuis longtemps d’une immigration particulièrement diplômée », précise l'Insee.
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L’Afrique est le continent connaissant la plus forte augmentation de la part d’immigrés récents diplômés de l'enseignement supérieur. C'est-à-dire qu'une personne immigrée sur deux née en Afrique et arrivée en France en 2023 possède un diplôme du supérieur – contre un peu moins d'une personne sur trois en 2006. Les pays du Maghreb sont ceux qui enregistrent la plus forte progression de la part des diplômés du supérieur : plus 25 points entre les immigrés entrés en France en 2006 et ceux arrivés en 2023.
Un taux d'emploi stable
Qu'en est-il de l'insertion sur le marché du travail ? Parmi les personnes de 15 à 64 ans, 80 % des hommes immigrés étaient actifs en 2023 – c'est-à-dire qu'ils occupent un emploi ou en cherchent un. Une proportion proche de celle observée parmi les hommes non-immigrés, puisqu'on l’établit à 76 %. En revanche, les écarts sont plus marqués chez les femmes : le taux d'activité des femmes immigrées est de 62 % contre 72 % pour les non-immigrées.
Notons que la part de nouveaux immigrés en emploi l’année qui suit leur arrivée est globalement stable entre 2006 et 2023. En moyenne, un nouvel immigré sur trois âgé d’au moins 15 ans est en emploi au début de l’année qui suit son arrivée en France. Néanmoins, là encore, on peut relever des différences entre les sexes. Parmi les immigrés entrés en France en 2023, 41 % des hommes étaient en emploi au début de l'année suivante – contre 28 % des femmes… soit un écart de 13 points. Celui-ci a tout de même tendance à se réduire au fil des ans.
Par ailleurs, la proportion d'hommes occupant un emploi est identique parmi les immigrés et les non-immigrés (71 %). Pour les femmes, le taux d'emploi est de 55 % parmi les immigrées contre 68 % parmi les non-immigrées. Lorsqu'elles sont actives, les personnes immigrées rencontrent davantage de difficultés à trouver un emploi que les non-immigrées. Ainsi, le taux de chômage des immigrés est de 11 % parmi les hommes et 12 % parmi les femmes, alors qu'il s'élève à 7 % parmi les non-immigrés.
Plus d'ouvriers
La part des personnes immigrées occupant un emploi augmente avec leur durée de présence sur le territoire, notamment du fait d’une meilleure connaissance de la langue et du marché du travail français, de la fin de leurs études, ou encore en raison de la constitution d’un réseau professionnel, révèle l'étude. Remarquons enfin que la répartition des postes occupés par les immigrés est globalement semblable à celle de l'ensemble de la population, cependant les immigrés occupent plus fréquemment que les non-immigrés des postes d’ouvriers (26 % contre 18 %) et moins souvent ceux de professions intermédiaires (15 % contre 27 %).
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On peut mettre en perspective cette étude avec la publication au Journal officiel (JO), le même jour, de la liste actualisée des métiers en tension, permettant de régulariser des travailleurs étrangers. Transmise par le gouvernement aux partenaires sociaux le 21 février, cette mise à jour, prévue chaque année selon la loi immigration de janvier 2024, devait être publiée fin février avant d'être repoussée plusieurs fois – la dernière version datant de 2021.
La liste de métiers en tensions
Agriculture, aide à domicile, hôtellerie ou restauration… Établie région par région, cette liste énumère les quelque 80 métiers en manque de main-d’œuvre, grâce auxquels les travailleurs étrangers peuvent prétendre à un titre de séjour en justifiant de douze mois de bulletins de salaire au cours de vingt-quatre derniers mois et trois ans de résidence en France.
Cette disposition, censée incarner le volet social de la loi portée par l'ancien ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, est applicable jusqu'à fin 2026. Elle doit permettre à des patrons ayant des difficultés à recruter de garder leurs employés et d'écarter le risque d'une condamnation – l'emploi d'une personne en situation irrégulière est passible de 30 000 euros d'amende et cinq ans d'emprisonnement.
Parmi les « métiers et zones géographiques caractérisés par des difficultés de recrutement » figurent notamment en bonne place les « agriculteurs salariés », « aides à domicile et aides ménagères », « aides de cuisine », « cuisiniers », « employés de maison et personnels de ménage », « maraîchers/horticulteurs salariés », ainsi que les employés de l'hôtellerie et du secteur du bâtiment.
Besoin de main-d’œuvre dans la restauration
« Enfin ! Ça faisait des mois et même des années qu'on l'attendait. Je pense à tous ces employeurs et ces salariés sous alias qui attendaient cette liste pour déposer leur dossier de demande de régularisation. C'est un soulagement pour eux », a réagi Franck Trouet, délégué général du Groupement des hôtelleries et restaurations (GHR). « On reconnaît que l'hôtellerie-restauration, premier recruteur de France est un secteur en tension. C'est une avancée, même s'il y a des choses étonnantes : à Paris seul le métier de cuisinier figure dans la liste, mais pas celui d'aide cuisinier, plongeur ou de serveur », s'est étonné.
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Selon France Travail, le besoin de main-d’œuvre dans ce secteur en 2025 est estimé à 336 000 emplois (CDI et CDD de plus de six mois) avec des « difficultés » de recrutement pour la moitié d'entre eux. « Cette liste tombe au moment où il faudrait déjà discuter de sa mise à jour annuelle (...) ce qui prouve que le gouvernement joue la montre afin de ne pas mettre en œuvre la seule mesure de la loi immigration permettant d'améliorer la régularisation par le travail », a estimé la secrétaire nationale de la CFDT en charge des politiques migratoires Lydie Nicol.
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, chantre d'une baisse de l'immigration, a répété que les employeurs devaient recruter des étrangers en situation régulière au chômage. Cette liste « articule les exigences du marché du travail, les réalités humaines et les priorités économiques du pays », a indiqué dans un communiqué la ministre chargée du Travail Astrid Panosyan-Bouvet.