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Pierre Rigaux : un nom à retenir lorsque vous préparerez le goudron et les plumes. Rigaulo est écolo, et en plus antispéciste, à la mode Caron, les pires. Ceux-là même qui vous expliquent le plus sérieusement du monde que si les mamans moustiques vous piquent, c’est pas qu’elles pensent à mal, c’est simplement pour nourrir leurs bébés. Des piqués, et contents de l’être.
Sur France Inter qui lui a complaisamment tendu le micro, le Rigolo a lancé la polémique. Accusant le comté d’être « devenu un mauvais produit sur le plan écologique ». Les cours d’eaux sont pollués par la production de ce mets emblématique du massif du Jura, a-t-il dénoncé, appelant à se passer de ce fromage à pâte dure « plutôt mauvais pour la santé ». Pour le militant : « le fromage tue et fait souffrir les animaux tout autant que la viande ».
Partis comme ils le sont, les écolos imposeront un jour des compteurs de coups de reins sous les couettes pour voir si vous êtes suffisamment économe en la matière. Reliés au réseau, ces compteurs permettront de veiller à l’éco-citoyenneté des masses populaires des villes et des campagnes en matière de galipette, et de rééduquer les déviants.
Je reviens au comté. « Ces attaques sont blessantes et injustes compte tenu du niveau d’exigences qu’on s’impose dans la région », a déploré auprès de l’AFP Alain Mathieu, président du Comité interprofessionnel de gestion du comté. Se référant au strict cahier des charges qui encadre la production, M. Mathieu a estimé que « l’environnement et la préservation de nos ressources » faisaient partie des priorités de la filière, qui représente 14.000 emplois directs et indirects. Le comté est le fromage AOP le plus vendu en France, indique le ministère de l’Agriculture sur son site.
Le préfet du département du Jura, Pierre-Édouard Colliex, a réagi samedi sur son compte X, reprenant le mot-dièse #TouchePasAuComté. « Le comté, c’est du Jura, du goût, du calcium, des protéines… et zéro culpabilité. (…) L’interdire ? Autant interdire les couchers de soleil sur le Jura. Restons sérieux ! » Le Rigolo n’a évidemment pas dû apprécier ces référence au terroir.
Sur Facebook et X, la ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, Annie Genevard, a quant à elle qualifié ce fromage à pâte pressée cuite de « fierté française ».
L’ancienne députée (Les Républicains) du Doubs – département qui fait partie de la zone d’appellation d’origine protégée (AOP) du comté – a remercié « tous ceux qui se mobilisent pour défendre cette filière vertueuse et rémunératrice face aux attaques idéologiques ».
Plusieurs députés Rassemblement national se sont aussi exprimés pour « protéger » l’emblématique fromage jurassien, comme Julien Odoul, également conseiller régional en Bourgogne-Franche-Comté.
À droite, Laurent Wauquiez, candidat à la présidence du parti Les Républicains, a vu dans la dénonciation du comté le « projet (…) d’une France sans identité et sans saveur ».
Embarras du côté de la boutique verte : Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a relayé lundi sur X un communiqué du parti pour « rétablir quelques vérités sur le comté ». « Les Écologistes n’ont jamais demandé d’arrêter d’en manger, et encore moins de l’interdire », a-t-elle soutenu.
Les Écologistes de Franche-Comté ont voulu ménager la chèvre et le chou, rappelant leur soutien à la filière, « bâtie sur des valeurs coopératives et une organisation exemplaire », tout en ajoutant qu’il n’était « pas possible de nier l’impact environnemental de l’élevage et des fromageries, même sous AOP ».
Evidemment, tout n’est pas rose du côté des laiteries : eaux troubles, mousse blanche, odeurs d’égout et poissons morts avaient été signalés entre 2019 et 2020 aux abords de laiteries présentant des défaillances importantes de traitement des eaux usées. Le parquet régional de l’environnement de Besançon avait ouvert des enquêtes.
Devenues sous-dimensionnées, les stations d’épuration des laiteries incriminées déversaient « des eaux non traitées dans la nature, avec un effet catastrophique pour l’environnement », sur un sol très perméable, avait analysé à l’époque le procureur de la République de Besançon Etienne Manteaux.
Dans un vaste « plan fromagerie » lancé en 2022, l’autorité préfectorale avait mis en demeure 14 des 96 fromageries du Doubs de mettre en conformité leur installation de traitement ou de réparer les canalisations défectueuses. La quasi-totalité étaient désormais conformes en 2024, selon la DDETSPP, service de l’État chargé des mutations économiques.
Deux premières fromageries avaient été condamnées en 2022 à de lourdes amendes. Très bien. Que les pouvoirs publics contraignent les producteurs à respecter un cahier des charges strict en matière de dépollution paraît la moindre des choses.
Mais « prendre des négligences individuelles pour discréditer l’ensemble de la filière ne peut être admis », se défend Alain Mathieu.
Pour l’association environnementale SOS Loue et rivières comtoises, l’enjeu est surtout celui de la quantité de lait produit. « En 30 ans, le comté a plus que doublé sa production en passant de 30.000 tonnes en 1991 à 72.000 en 2024 », indique l’association écologiste, pour qui le cahier des charges « ne va pas du tout assez loin ».
« Le nombre de vaches n’a certes pas augmenté, mais elles produisent plus de lait qu’avant, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent plus et produisent plus d’excréments… ce qui contribue à l’augmentation des nitrates dans nos rivières », résume-t-on à l’association.
Peut-être faut-il demander aux éleveurs de vaches laitières de se munir de sacs à déjection, comme les propriétaires de chiens en ville, et de ramasser les excréments de leurs petites pensionnaires pour les porter dans des usines de recyclage idoines ? A voir. En tout cas, hors de question de se passer du comté en fin de repas, Rigolo ou pas.
Henri Dubost