Le Nouveau-Brunswick fait des progrès en termes d’accessibilité pour les personnes handicapées. Dans la dernière année, deux gains majeurs ont été faits. Les militants soulignent toutefois que du travail reste à faire pour que les services publics et privés soient mieux adaptés à tous.

Depuis le mois d’août dernier, les personnes vivant avec un handicap physique ou intellectuel doivent être rémunérées pour leur travail, au moins au salaire minimum. Auparavant, la loi permettait à certains employeurs de leur offrir une petite allocation plutôt qu’un vrai salaire, même s’ils effectuaient le même travail que leurs collègues.

Danny Soucy, conseiller en programmation chez Inclusion NB, explique que cette norme est essentielle pour éviter les abus et s’harmonise avec le respect de tous les employés, par leur employeur.

Danny Soucy est conseiller en programmation pour l'organisme Inclusion NB.

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Ça dit à la population que les personnes ayant un handicap ont les mêmes droits et c’est des gens comme tous les autres et on devrait pas prendre avantage des gens, affirme-t-il. Ça fait des années qu’on milite pour [ça].

La Coalition pour les personnes handicapées reconnaît aussi cet important pas pour la province, car la situation était tout simplement inacceptable, dit la présidente Shelley Petit.

Tu peux pas dire à quelqu'un que tu vaux moins que le salaire minimum, lance-t-elle.

Shelley Petit est la présidente de la Coalition des personnes handicapées du Nouveau-Brunswick.

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

Une loi pour l’accessibilité

Au Nouveau-Brunswick, plus d’un tiers des Néo-Brunswickois âgés de 15 ans et plus ont un handicap.

L'autre gain pour les personnes handicapées c'est que la province s'est dotée d'une Loi sur l'accessibilité en juin dernier. La province s'affaire actuellement à la mettre en œuvre.

Selon le ministre de l’Éducation postsecondaire, de la Formation et du Travail, Jean-Claude D’Amours, cette loi doit être porteuse de changement.

Elle vise à améliorer l'accessibilité en cernant, en éliminant et en prévenant les obstacles en vue d’une participation pleine et égale à la société, dit-il dans un communiqué.

Une semaine pour sensibiliser

Au Canada, la semaine nationale de l'accessibilité se déroule jusqu’au 31 mai. La ville de Fredericton a hissé un drapeau pour l’occasion lundi matin.

Cette semaine continue d’avoir sa raison d’être, selon Shelley Petit. Elle sensibilise la population aux réalités vécues par les gens vivant avec un handicap physique ou intellectuel, mais vise aussi à briser l’isolement.

C’est très important, on se sent comme on a une famille qui est là pour nous supporter, dit-elle.

On a fait du progrès et le progrès, c’est à cause des personnes en situation de handicap qui commencent à utiliser leur voix.

Randy Dickinson est du même avis et a tenu à participer à la levée du drapeau lundi. Il a travaillé avec les personnes en situation de handicap pendant plus de 50 ans. Il espère que la nouvelle loi permettra de mieux inclure les personnes handicapées dans les différents secteurs de la société.

Le drapeau de la Coalition des personnes handicapées du Nouveau-Brunswick a été hissé au mât de l'hôtel de ville de Fredericton lundi.

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

C’est mieux que quand j’étais enfant, mais il y a beaucoup de choses à faire. Ce n'est pas égal en ce moment.

Elizabeth Doherty est travailleuse sociale et vit avec deux handicaps. Elle explique qu’il s’agit d’un bon moment pour faire prendre conscience aux gens qu’il n’est pas aussi facile pour une de ces personnes d’aller manger au restaurant, d’utiliser une toilette publique ou de prendre l’autobus, sans obstacle.

Nous méritons tous des opportunités égales, affirme Elizabeth Doherty.

Elizabeth Doherty est travailleuse sociale. Elle vit avec deux handicaps et croit que la province fait du progrès vers l'accessibilité, mais ne doit pas s'arrêter là.

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

Danny Soucy d’Inclusion NB a bon espoir que la nouvelle loi permettra aux gens de vivre dans des communautés plus accessibles à tous. Il souligne que déjà, la province est reconnue au niveau mondial pour un système inclusif dans ses écoles.

Il y a beaucoup de choses qui ont été faites, mais il y a encore beaucoup de chemin à faire.

Avec les informations d’Alix Villeneuve et de l’émission La matinale d’ICI Acadie