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QUI EST CETTE "SUPERCASTE" D’ULTRA RICHES ET PUISSANTS DONT ON NE DOIT DIRE MOT? – PARTIE II (2 de 3)
Partie I : https://www.facebook.com/marco.wingender.5/posts/10105147836132057
Partie III : https://www.facebook.com/marco.wingender.5/posts/10105149402248547
"Celui qui paie l’orchestre choisit la musique."
Plus que tout autre enjeu, la négociation du pouvoir et de la richesse entre une minorité de possédants et une majorité de gouvernés a marqué les derniers millénaires de l’humanité. Quand l’équilibre de la répartition des ressources est rompu dans cette lutte des classes, les empires tombent et se succèdent. Bien imparfaitement, nous savons notre époque ne fait pas exception à la règle.
Une concentration inouïe de la richesse et du pouvoir
Le niveau des inégalités de la répartition de la richesse et du pouvoir atteint aujourd’hui des sommets sans précédent dans le monde et l’accélération de ce phénomène n’est pas nouvelle. Pour l’année 2008, prenons toutes les entités qui affichaient des ventes ou un PIB excédant 50 milliards $. De ce groupe – 166 au total – seulement 60 étaient des pays et 106, une forte majorité, étaient des corporations. À cette époque, les 2 000 entreprises les plus importantes au monde affichaient des ventes annuelles de 27 trillions $ et représentaient 103 trillions $ en actifs (en comparaison, la valeur totale du commerce des actifs échangés sur les marchés mondiaux de capitaux était estimée à 140 trillions $ selon la firme McKinsey).
À elles seules, les 100 plus grandes entreprises avaient réalisé des ventes d’une valeur supérieure à 9,72 trillions $ et le montant combiné du chiffre d’affairs du top 5 (Wal-Mart, ExxonMobil, Royal Dutch Shell, BP et General Motors) atteignaient 1,5 trillion $ – supérieur au PIB de tous les pays du globe, à l’exception de 7. À titre d’exemples, ExxonMobil était plus riche que l’Arabie Saoudite, Wal-Mart se classait entre l’Indonésie et la Pologne, et General Motors devançait la Thaïlande. Cette même année, les 250 plus importantes multinationales affichaient des ventes de plus de 14, 87 trillions $, l’équivalent du tiers du PIB mondial et une proportion excédant le PIB des États-Unis et de l’Union européenne (13,20 trillions $ et 13,74 trillions $ respectivement).
Depuis longtemps, cette concentration du pouvoir économique est soutenue par le phénomène de la "porte tournante" (revolving door) au sein de cette supercaste, où les rôles et les fonctions de l’un et de l’autre sont interchangeables à l’échelle des univers corporatifs, institutionnels et gouvernementaux. Par exemple, en 2008, si l’on prenait seulement les 3 dirigeants clés des 5 plus grandes entreprises en plus des membres de leur conseil d’administration (environ 70 personnes), nous verrions qu’ils avaient des liens actifs touchant à plus de 145 autres corporations majeures via des sièges sur des CA, des rôle-conseils ou d’anciennes fonctions au sein de leurs hautes directions. De ces 145 corporations, 36 étaient parmi le top 100 dans le monde et 52 se trouvaient dans le top 250. 16 de ces entreprises comptaient plus d’un représentant provenant du top 5 sur leur conseil d’administration : Akzo Nobel, ABB, Astra-Zeneca, British Airways, Deutshe Bank, Ernst&Young, Ford, GE, Goldman Sachs, Lehman Brothers, Lloyds TSB, Pfizer, Royal Bank of Scotland, Sara Lee, Unilever et Vodafone.
En 2011, grâce à 737 firmes financières, cette supercaste contrôlait 80 % de la valeur des 43 000 plus importantes entreprises multinationales au monde. Pire encore, il suffisait de 147 de ces firmes pour exercer un contrôle sur plus de 40 % de ces entreprises. Les trois quarts de ces 147 firmes formant cette "super entité" étaient d’ailleurs des banques, selon les auteurs d’une étude de l'École polytechnique fédérale de Zurich, en Suisse.
Aux États-Unis entre 2009 et 2013, près de 95 % de la croissance des gains en revenus s’était vu approprié par le "1 %" le plus riche. Depuis, la situation n’a fait que s’aggraver. En 2015, alors que 80 % de la population mondiale ne détenait que 5,5 % des richesses, le centième en possédait désormais plus de la moitié (50,4 %). Ce premier centième des plus fortunés avait également acquis davantage de richesses que le reste de la population mondiale combinée. Il est par ailleurs prévu qu’au cours des 20 prochaines années, 500 personnes légueront 2,1 trillions $ à leurs héritiers, une somme supérieure au PIB de l’Inde, un pays comptant plus d’un 1,3 milliard d’habitants.
Nulle part, la concentration de la richesse n’est plus grande que dans le marché mondial de l’acquisition et la gestion d’actifs. Entre elles, les plus grandes firmes ont le pouvoir de déterminer les prix du marché, car seulement une poignée peut réaliser des transactions et des ententes d’envergure mondiale; et elles se parlent toutes entre eux. BlackRock et le Groupe Vanguard — de loin les gestionnaires d’actifs les plus puissants au monde — ne sont plus qu’à quelques années, soit 2028, de détenir un portefeuille atteignant 20 trillions $ selon les projections de Bloomberg News. La détention d’une telle somme ne peut que compromettre l’industrie mondiale de la finance, en la faisant basculer dans un état de quasi-duopole, ainsi qu’accélérer la concentration de la propriété des plus importantes multinationales entre leurs mains : un monde dans lequel seulement deux firmes mènent le jeu, où leurs avoirs excèdent le PIB des États-Unis et où virtuellement tous les fonds d’investissement, les gouvernements et les retraités en sont les clients.
Le pouvoir détenu dans le domaine des fonds de capital de risque (hedge funds) est aussi extraordinairement concentré. Les individus qui contrôlent les opérations de ces fonds, en parallèle de quelques autres investisseurs institutionnels et professionnels majeurs, jouent un rôle central dans la détermination du prix des actions des plus importantes entreprises au monde. Étant donné que les hauts dirigeants de ces entreprises publiques sont responsables de maximiser la valeur de leurs actions, le fait d’être favorisé ou rejeté par ce groupe restreint d’investisseurs détermine le sort des premiers. Ainsi, il s’agit d’une petite fraction — à vrai dire une poignée — d’investisseurs qui guident les décisions d’investissement d’envergure systémique. À leur tour, celles-ci constituent des référendums sur le futur d’un autre tout aussi petit groupe de hauts dirigeants corporatifs qui exercent aujourd’hui un pouvoir incommensurable sur le monde.
Ces empires corporatifs et financiers se partagent aujourd’hui les marchés d’à peu près tout ce que nous consommons. Qu’il s’agisse des nouvelles et des informations rapportées ou censurées par les médias de masse ou via les médias sociaux, de ces appareils "intelligents" qui aspirent sans fin notre attention, de la nourriture industrielle que nous mangeons, des hypothèques et produits financiers parfois usuriers que nous contractons, des voitures propulsées au pétrole que nous conduisons, des vêtements "cheap labor" que nous portons, de la musique plastifiée que nous écoutons, des téléséries et des films enchanteurs que nous regardons ou des médicaments pharmaceutiques qu’on nous prescrit.
Il n’est pas difficile d’accepter, en raison de sa capacité à déclarer une guerre sans autorisation du Congrès, que le président des États-Unis possède suffisamment de pouvoir pour bouleverser des millions, voire des milliards de vies au-delà des frontières de son propre pays. De même, les dirigeants d’États – dont les décisions peuvent affecter directement d’autres nations sur le plan du commerce ou d’alliances, causer des crises immigratoires ou provoquer des bouleversements environnementaux – possèdent un pouvoir similaire. Il en va de même des hauts responsables au sein des affaires étrangères et des ministères de la défense qui ont la capacité de façonner les politiques diplomatiques ou de dicter les mouvements de troupes militaires à l’échelle du globe. Parallèlement, la direction de certaines des ONG les plus prospères et actives, pouvant altérer les débats et les climats politiques dans maints pays, constituent des influences internationales notables.
Dans le même esprit, les 2 000 plus importantes corporations de la planète emploient bien au-delà de 70 millions de travailleurs dans le monde. Si chacun de ces employés a à sa charge 4 personnes qui lui sont dépendantes, cela signifie que ces corporations sustentent la vie financière de 350 millions d’âmes et encore bien plus si l’on considère les emplois créés via le commerce pratiqué avec d’autres entreprises. Ainsi, les décisions de quelques milliers d’individus, membres de conseils d’administration et hauts dirigeants de ces entités, affectent directement la vie de plus d’un milliard de personnes. Par surcroit, avec 3 à 4 milliards de personnes dans le monde qui peinent à joindre les deux bouts, la communauté de ceux qui sont dépendants du bon-vouloir de ces groupes oligarchiques représente au moins la moitié (et certainement davantage) des mieux-nantis de la planète.
Compte tenu de l’ampleur des sphères de pouvoir et d’influence de ces entités corporatives – leur effet potentiel sur d’autres industries et entreprises, leurs réseaux globaux d’employés, de clients, de fournisseurs, d’actionnaires et autres parties prenantes – il est raisonnable d’arguer qu’elles sont même plus puissantes que des pays dont la taille leur est comparable. Après tout, les dirigeants des multinationales déterminent la création d’emplois ou leurs suppressions, les lieux, les rémunérations, les conditions et les horaires de travail, les standards environnementaux, etc.
Tandis que les lois gouvernementales encadrent ces décisions, les corporations multinationales ont toujours l’option de relocaliser leurs opérations et ainsi, rediriger leurs investissements et leurs activités vers des juridictions où ces obligations sont moins lourdes. De plus, ces géants corporatifs s’appuient sur le labeur d’immenses segments de populations, des gens qui détiennent un pouvoir politique intéressé par la préservation de leurs opportunités au sein de leur propre organisation.
En vertu des moyens financiers et médiatiques dont ils disposent, par leur soutien ou leur opposition, ces grandes corporations décident des politiciens et partis politiques locaux qui sont favorisés et ceux qui sont écartés. Également, ces multinationales investissent généreusement dans la pratique pernicieuse du lobbying auprès d’élus gouvernementaux, dans le déploiement de campagnes de marketing et de relations publiques prônant leurs visions et leurs intérêts ainsi que dans le modelage des débats publics portant sur des enjeux nationaux et internationaux. N’oublions pas que ces mastodontes corporatifs collaborent activement entre eux là où leurs intérêts sont alignés, magnifiant ainsi leur pouvoir et élargissant leur portée et la tarte à se partager.
Sachant tout cela, mais qui diable a besoin d’une conspiration?
À suivre…
Sources :
- David Rothkopf, “Superclass: The Global Power Elite and the World They are Making”, Farrar, Strauss and Giroux, New York, 2008.
- “95% Of Income Gains Since 2009 Went To The Top 1% — Here's What That Really Means”, Business Insider, 12 septembre 2013 : https://www.businessinsider.com/95-of-income-gains-since...
- "La concentration des richesses dans le monde en graphiques", Le Monde, 19 janvier 2015 : https://www.lemonde.fr/.../la-concentration-des-richesses...
- “With $20 trillion between them, Blackrock and Vanguard could own almost everything by 2028”, Financial Post, 4 décembre 2017 : https://financialpost.com/.../a-20-trillion-blackrock...
- “Half of world's wealth now in hands of 1% of population – report”, The Guardian, 13 octobre 2015 : https://www.theguardian.com/.../half-world-wealth-in...
- “World's eight richest people have same wealth as poorest 50%”, The Guardian, 16 janvier 2017 : https://www.theguardian.com/.../worlds-eight-richest...
- "Les multinationales et le pouvoir dans l'économie mondiale", Le Monde, 12 septembre 2011 : https://www.lemonde.fr/.../les-multinationales-et-le...
- "Une poignée de firmes contrôle l’économie mondiale" - swissinfo.ch, novembre 2011 : https://www.swissinfo.ch/.../etude-zurichoise.../31495932...
Alexandre Guilmette et 27 autres
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