Le gouvernement canadien a ordonné au fabricant chinois de caméras de surveillance Hikvision de cesser ses activités au Canada, a déclaré vendredi la ministre de l’Industrie, Mélanie Joly.
Dans un communiqué, Mme Joly a déclaré que le gouvernement avait ordonné à Hikvision Canada Inc. de « cesser toutes ses activités au Canada et de fermer ses succursales canadiennes » après avoir mené un examen de sécurité nationale en vertu de la Loi sur Investissement Canada.
« Le gouvernement a déterminé que le maintien des activités de Hikvision Canada Inc. au Canada serait préjudiciable à la sécurité nationale du pays. Cette décision est le résultat d’un examen en plusieurs étapes, qui a évalué les informations et les preuves fournies par les services de sécurité et de renseignement canadiens », a déclaré la ministre.
Mme Joly a annoncé que les ministères, les organismes gouvernementaux et les sociétés d’État n’auront plus le droit d’acheter de nouveaux produits Hikvision, et qu’un examen sera lancé afin de s’assurer que les équipements existants provenant du fabricant chinois ne sont plus utilisés.
Elle a également précisé que, bien que cette décision ne s’applique pas aux activités des filiales de l’entreprise à l’extérieur du Canada, elle « encourage vivement tous les Canadiens à prendre note de cette décision et à agir en conséquence ».
Hikvision n’a pas répondu à la demande de commentaires d’Epoch Times.
Dans un communiqué publié samedi, l’ambassade de Chine au Canada a critiqué cette décision, affirmant qu’elle perturbait la coopération commerciale.
L’ambassade a fait savoir qu’elle « prendrait toutes les mesures nécessaires » pour protéger les droits et les intérêts des entreprises chinoises.
Selon un article publié en décembre 2024 par la société publique China Electronics Technology Group Corporation, actionnaire majoritaire de Hikvision, l’entreprise est restée en tête du marché mondial de la vidéosurveillance pendant 11 ans, avec 27,5 % de parts de marché mondiales. Depuis 2015, Hikvision s’est développée dans des domaines tels que l’Internet des objets, l’intelligence artificielle et le big data.
Hikvision, l’un des plus grands fournisseurs d’équipements de surveillance en Chine, a été accusé d’aider le régime communiste à réprimer les groupes dissidents et les minorités ethniques.
La société IPVM, basée en Pennsylvanie, aux États-Unis, et spécialisée dans les informations relatives à la vidéosurveillance, a indiqué que Hikvision était l’un des principaux fournisseurs de l’armée chinoise et qu’elle avait fourni au régime des technologies de reconnaissance faciale destinées à améliorer les interrogatoires des prisonniers, à faciliter le fonctionnement des camps de concentration dans la région chinoise du Xinjiang et à suivre les manifestants et les pratiquants de Falun Gong.
Conor Healy, directeur du département de recherche gouvernementale chez IPVM, a précédemment déclaré à Epoch Times que les équipements Hikvision présentaient des risques importants en matière de sécurité, car leur logiciel comporte « systématiquement » des failles qui permettent aux pirates informatiques d’accéder aux informations.
Depuis 2019, l’entreprise figure sur la liste noire de plusieurs agences et départements américains pour des raisons liées à la sécurité et aux droits de l’homme, notamment ceux du Trésor, du Commerce et de la Défense.
En novembre 2022, Londres a également interdit aux ministères et agences gouvernementaux d’acheter de nouvelles caméras de vidéosurveillance chinoises, notamment les caméras Hikvision, et a commencé à retirer progressivement les équipements existants. Le gouvernement britannique a invoqué la loi chinoise sur le renseignement national, qui oblige tous les individus et organisations en Chine à transmettre des données à l’État lorsqu’il le demande afin de faciliter les activités de renseignement.
Hikvision avait précédemment nié toute complicité dans des violations des droits de l’homme. En décembre 2024, l’entreprise a déclaré avoir résilié les contrats qu’elle avait conclus au Xinjiang par l’intermédiaire de cinq de ses filiales.
Loi sur Investissement Canada
En vertu de la Loi sur Investissement Canada, le gouvernement peut examiner les investissements étrangers pour déterminer s’ils sont susceptibles de nuire à la sécurité nationale du Canada.
Le 5 mars, le gouvernement a publié des lignes directrices actualisées sur l’examen des investissements au regard de la sécurité nationale. Les nouvelles lignes directrices ont ajouté la sécurité économique au champ d’application de la sécurité nationale et ont intégré la liste des technologies sensibles du gouvernement, qui comprend les technologies avancées de détection et de surveillance, l’intelligence artificielle et les mégadonnées.
La mise à jour a été effectuée peu après que Mme Joly a déclaré que le Canada était ouvert à des discussions sur l’alignement avec les droits de douane américains sur la Chine.
La ministre a fait cette remarque à la suite d’intenses négociations entre Washington et Ottawa après que les États-Unis ont imposé des droits de douane au Canada et au Mexique, et en réponse à l’appel lancé par le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, à ses voisins américains pour qu’ils construisent une « forteresse nord-américaine » contre le flot des importations chinoises.
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