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Sur le coup de 21 h 30, Bigflo est apparu sur scène arborant un t-shirt de la ville de Québec déniché dans une boutique de souvenirs. Son frère Oli avait plus fière allure dans son chandail des Remparts. Devant eux, une mer de monde inondant les plaines d’Abraham jusqu’aux buttes tout au fond. Certes, le duo toulousain a profité mardi soir d’une météo exceptionnelle pour attirer autant de festivaliers, mais cela ne suffisait pas : ces festivaliers, il fallait les gagner tous, un à un, les convertir à leur rap jovial et rassembleur, ce qu’ils ont réussi en jouant à fond la carte de la séduction, notamment en invitant à leurs côtés les collègues FouKi, Jay $cott et Loud.
« Ici, ici — c’est le Québec ! », scandaient les frères Ordonez (Florian et Olivio) pendant la chanson Demain tout en arpentant la scène de long en large, non sans avoir paradé avec le fleurdelisé sur la chanson Imagine, en début de concert. Rompu aux grandes scènes françaises, le phénomène populaire du rap hexagonal se mesurait mardi soir à la grande foule du Festival d’été de Québec, armé d’un répertoire accrocheur, de textes gavés d’espoir et d’ambition et du charisme de ces deux rappeurs, qui savent comment mettre un public à leurs mains.
Il y a un truc, c’est certain. Pour Bigflo et Oli, ça a l’air trop facile. Le métier qui rentre ? Leur enthousiasme contagieux ? Ils ont cette manière toute naturelle de fouetter la foule, de susciter les réactions, de nous faire causette entre les chansons, d’ambiance assez variée que leur répertoire a l’air d’un plat de bonbons, dans lequel chacun y trouve son compte.
Comme l’a fait Sarahmée en début de soirée, les Français ont ouvert le bal avec une salve de chansons plus pop et entraînantes : Papa, Plus tard, Promesses peu après, que plusieurs dans la foule rappaient avec eux — et avec exaltation en fin de soirée lorsqu’est venu le temps d’interpréter le succès Dommage (coécrite avec Stromae), de leur deuxième album La vraie vie (2017). La foule chantait si fort qu’elle enterrait les rappeurs et leurs musiciens (basse, guitare, batterie, claviers, DJ, section de cuivres).
Pop en entrée, Bigflo&Oli ont réservé leurs titres aux rythmiques plus teigneuses (explosives Booba et Mexico) après avoir sorti des lapins du chapeau. Ils ont d’abord invité FouKi et Jay $cott à reprendre leur immense succès Copilote, puis Loud, pour Fallait y aller, deux jolis témoignages de solidarité à l’endroit du talent rap d’ici.
Talent qui a brillé tout au long de ce programme, le seul entièrement rap sur les plaines du Festival d’été de Québec, et le deuxième seulement de musique francophone. Après le succès de la soirée acadienne de Salebarbes la veille, l’affiche hip-hop franco fut un réel triomphe, lancé par une Sarahmée resplendissante, alors que le soleil tapait encore sur le site.
Photo: Sébastien Dion FEQ
Sarahmée a offert une douzaine de chansons.
« J’vais pas t’mentir, je viens de Québec, c’est à Québec que j’ai commencé à faire du rap, c’est quand même fou d’être ici ! », a-t-elle admis après avoir fait danser les festivaliers sur les rythmiques afrobeats d’Elle est partie et À la dur, enchaînant ensuite avec le trap lourd de C’est pas toi, c’est moi. À ses côtés, un guitariste, un batteur, un claviériste et son DJ, efficace formation qui la suivait au rythme à travers sa douzaine de chansons.
Le jeune Fredz a pris la relève à 20 h, lui aussi accompagné d’un petit orchestre. Un autre phénomène rassembleur, ici comme en Europe, ou l’on reconnaît dans son rap chanté des ressemblances avec le son de la nouvelle variété française, faite de rap, de chanson et de sonorités électroniques.
Photo: Sébastien Dion FEQ
Fredz a trouvé le ton juste et la bonne pose, ce qui n’est pas si évident compte tenu de la nature intimiste et mélancolique de ses chansons.
Dans la foule, les enfants et leurs parents récitent les rimes de ses compositions, Houston, Le garçon à la fenêtre, Le stade, toutes remarquées sur les plateformes d’écoute en continu, ce sera bientôt le cas pour la récente Extraordinaire offerte vers la fin du concert. Sur scène, Fredz a trouvé le ton juste et la bonne pose, ce qui n’est pas si évident compte tenu de la nature intimiste et mélancolique de ses chansons, interprétées d’une voix d’apparence taciturne. Écrites et enregistrées dans sa chambre à coucher, à écouter idéalement dans les mêmes conditions. Mais devant des dizaines de milliers de fans, sur la plus grande scène extérieure au Québec ? Eh ben oui, ça fonctionne. « On t’aime Fredz », lisions-nous sur la jolie affiche bricolée main par la jeune fan, venue sur les plaines accompagnée par son papa.