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Les éducatrices à la petite enfance sont nettement moins bien payées que les assistantes en éducation au Nouveau-Brunswick alors que les deux professions partagent de nombreuses similarités. Cet écart salarial frustre de nombreuses éducatrices qui demandent de meilleurs salaires et une meilleure reconnaissance de la profession.
Les éducatrices à la petite enfance gagnent au plus 25,91 $ l'heure au Nouveau-Brunswick. Les assistantes en éducation, qui œuvrent dans les écoles de la province, pourraient bientôt gagner environ 37 $ l'heure. Cette différence entraîne des frustrations.
Mercredi dernier, Roxanne Bernard a publié sur sa page Facebook ce qu’elle qualifie elle-même de cri du cœur, une lettre d’environ 300 mots pour demander aux éducatrices de s’unir et lutter pour des meilleurs salaires et conditions de travail. C’est en quelque sorte la première étape de ce mouvement.
S’en est suivi une pétition, signée par environ 1300 personnes.
On est vraiment ignorés. Comme notre salaire est vraiment inégal, affirme Roxanne Bernard, éducatrice, qui compte cinq ans d’expérience.

Roxanne Bernard est éducatrice à la petite enfance dans une garderie de Shippagan.
Photo : Radio-Canada
C’est vraiment pas une guerre entre les secteurs. Ils méritent leur salaire tout comme nous, explique-t-elle, en insistant sur les longues journées des éducatrices aux heures excessives.
Dans la garderie de la Péninsule acadienne pour laquelle elle travaille, quatre éducatrices à la petite enfance ont récemment fait le saut pour devenir assistantes en éducation, en quête d’un meilleur salaire et de meilleures conditions de travail.
"On cherche du monde. On cherche du monde. Il y en a pas." Pourquoi? Parce que justement, les gens vont appliquer dans les écoles. Puis, comme je dis, on les blâme vraiment pas, parce que le salaire est vraiment loin d’être aussi bon, dit-elle.
À un moment donné, il y aura plus de garderies. Fait que M. docteur, Mme avocate, puis Mme ici, elle pourra plus aller travailler. S’il y a pas de garderies, le roulement se passe pas, plaide l'éducatrice, qui compte cinq ans d’expérience.
Un appui presque immédiat
Parmi les signataires de la pétition lancée par Roxanne Bernard, il y a Jessie Landry Guitard, une éducatrice de Bathurst, qui reprend les arguments de Roxanne Bernard en insistant davantage sur les longues journées difficiles qui n’offrent qu’un salaire bien inférieur aux assistantes en éducation.
On a des enfants qui sont peut-être plus demandant. On gère des crises. On gère beaucoup de choses à la fois tout en faisant sûr que les enfants sont en sécurité, que leurs apprentissages sont bien placés, dit-elle en ajoutant qu’au moins six de ses amies sont devenues assistantes en éducation en raison des journées difficiles dans les garderies et moins rémunérées.

Jessie Landry Guitard est éducatrice à la Garderies club des amis halte scolaire.
Photo : Radio-Canada
C’est aussi le cas Natalie Finley. Elle est l’une des signataires de la pétition même si elle est aujourd’hui assistante en éducation à l’école primaire de la Première Nation Sitansisk, à Fredericton.
Un épuisement professionnel de quatre mois aura eu raison de sa carrière comme éducatrice à la petite enfance.
À moins [que les enfants] aient un diagnostic, il n’y a pas d'autre appui qui est offert. Donc, me voilà en train de m’occuper d'enfants qui ont de grands besoins émotionnels. Certains ont de grands besoins physiques et le rapport [éducatrices-enfants] reste le même, explique-t-elle en anglais en précisant qu’elle est accompagnée d’une équipe de professionnels à l’école primaire de la Première Nation Sitansisk.

Natalie Finley est assistante en éducation à l'école Chief Harold Sappier Memorial Elementary à Fredericton.
Photo : Radio-Canada
Natalie Finley dit qu’elle ne considérerait qu’un retour en garderie éducative que si les conditions de travail devaient être grandement améliorées.
L’Association francophone des garderies éducatives du Nouveau-Brunswick se dit prête à appuyer de toutes les manières nécessaires les employées dans leurs démarches.
L’association représente à la fois les employées et les garderies elles-mêmes.
Le ministère ouvre la porte à une amélioration
Le ministère de de l’Éducation et du Développement de la petite enfance dit que, depuis le 1er avril 2021, il a fait augmenter le salaire des éducatrices du troisième échelon du niveau d’entrée de 14,90 $ l'heure à 18,95 $ l'heure et le salaire des éducatrices de niveau 1 qui ont atteint le troisième échelon de 19 $ l'heure à 25,91 $ l'heure.
Pour ces employés qui ne sont pas syndiqués, c’est le ministère qui est au cœur de la détermination des salaires, dont les fonds proviennent en partie du gouvernement provincial et en partie des garderies elles-mêmes.
Il se dit ouvert à améliorer la grille salariale, qui est révisée annuellement.
Nous avons hâte de procéder à une révision de la grille salariale pour le personnel éducatif de la petite enfance bientôt, écrit l’agent des communications Sean McConnell.
Pour ce qui est des assistantes en éducation, qui sont représentées par le Syndicat canadien de la fonction publique, elles devaient se prononcer la semaine dernière sur une nouvelle convention collective, qui comprend une augmentation salariale qui devrait leur permettre de gagner 37 $l'heure.
Le vote a toutefois été annulé compte tenu des compressions budgétaires en éducation.
Theresa MacAllister, la présidente de la section locale 2745 qui représente les assistantes en éducation, dit que le syndicat est en train de déterminer sa stratégie pour la suite.