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Nucléaire iranien : et si c’était aussi la faute à la France ?

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En 1963, le général de Gaulle fait une visite officielle en Iran qui ouvre la voie à une coopération culturelle et scientifique avec un pays dont le régime, une monarchie constitutionnelle, est aux mains de la dynastie des Pahlavi, depuis 1925. En 1941, les Alliés déposent Reza Chah Pahlavi et son fils Mohammad Reza lui succède.  Dans ses Mémoires d’Espoir, de Gaulle ne tarit pas d’éloges pour  ce nouveau maître de l’Iran, soucieux d’ouvrir son pays à la modernité. Il écrit :

« Chaque année, je revois le Shah d’Iran. Au cours du conflit mondial, je l’ai rencontré à Téhéran, quand, tout jeune souverain, il héritait d’un empire en proie aux pressions rivales des étrangers et aux complots des factions intérieures. Ayant maintenu l’unité et sauvegardé l’indépendance, Reza Pahlavi est maintenant en train de diriger la transformation matérielle, intellectuelle et sociale de la Perse, État aussi ancien que l’histoire du monde. Que de fois, l’entendant traiter des problèmes de développement, j’ai admiré sa connaissance approfondie de toutes les réalités de son pays. Il se trouve que le vaste Iran recèle des ressources pétrolières et minières considérables et comporte de grandes possibilités industrielles et agricoles. Il se trouve aussi que cet Empire, voisin des Russes et exposé, de tous temps, aux empiétements des Anglo-Saxons tient à s’assurer d’autres appuis que les leurs. Le Shah offre donc à ce qui est français une place de choix dans les affaires, les recherches, les écoles, les universités. Appréciant cette sagesse, la France pratique avec l’Iran une coopération qui ne cesse de grandir« 

Le 19 mai 1974, Giscard d’Estaing, élu Président de la République française à une courte majorité, poursuit la politique du Général.  Un mois plus tard, le Shah d’Iran vient en visite officielle en France avec Farah Diba, la Chabanou, impératrice d’Iran.

https://www.vie-publique.fr/discours/262797-communique-commun-franco-iranien-diffuse-le-27-juin-1974-loccasion-de

Un important traité de coopération est signé par Jean-Pierre Fourcade, le 27 juin 1974. Il est vrai que le gouvernement de Pompidou avait déjà préparé le terrain. Mohammad Reza Pahlavi visite le prestigieux Centre d’études nucléaires de Saclay. Il est prévu, aux termes de cet accord, la création d’un centre de recherche nucléaire en Iran, la fourniture de centrales nucléaires, et d’autres projets industriels comme l’électrification, les télécommunications et la pétrochimie. On venait de découvrir d’importants gisements pétroliers, de quoi aiguiser l’appétit des compagnies pétrolières françaises.

Eurodif prend naissance en 1978. Cette compagnie multinationale se consacre à l’enrichissement de l’uranium par le procédé de diffusion gazeuse. En matière de nucléaire civil, rien à redire : certaines centrales nucléaires nécessitent l’usage d’uranium enrichi. En vertu des accords de 1974, l’Iran entre dans le capital d’Eurodif et verse à ce titre 1 milliard de dollars à la France. En contrepartie l’Iran doit bénéficier de la cession de 10 % de l’uranium enrichi produit par Eurodif.

Mais ce beau projet de coopération tourne court cinq ans plus tard. Dès janvier 1979, l’Iran entre en ébullition : la montée d’un prolétariat urbain paupérisé, la frustration d’une nouvelle bourgeoisie écartée du pouvoir, la répression menée par l’armée et la police secrète (la Savak), ruinent rapidement le régime des Pahlavi. La tentative de mettre au pouvoir le modéré Chahpur Bakhtiar échoue. Très francophile, ce dernier s’était engagé comme volontaire dans la Légion étrangère en 1939. Mais depuis le « Vendredi noir » qui fit des centaines de victimes le 8 juillet 1978 à Téhéran, la révolution avait atteint un point de non-retour.

Les Américains comme les dirigeants français lâchent le Shah. Fallait-il pour autant accueillir l’ayatollah Khomeiny à Neauphle-le-Château pendant 112 jours, après son exil en Irak ? Fallait-il le laisser diriger à distance la révolution, avec ses mémorables cassettes, en dépit de quelques remontrances de forme ? Fallait-il lui dérouler le tapis rouge lors de son retour en Iran ?

Giscard cède aux pressions d’intellectuels de gauche comme Michel Foucault qui voyait en Khomeiny « un saint homme » ! Que n’avait-il lu le « Petit livre vert » de ce dernier, pourtant édité en France par Jean-Edern Hallier dès 1979 et si explicite !

On n’oubliera pas non plus le soutien du couple Sartre-Beauvoir, ces mêmes déconstructeurs qui s’étaient réjouis quelques années plus tôt de l’avènement de Pol Pot au Cambodge !

https://youtu.be/LpJEKAvRjrk

Certains diront qu’en 79, la guerre froide n’était pas terminée et qu’un régime « religieux » en Iran était peut-être préférable à un régime communiste ? En réalité, les Occidentaux n’ont guère eu le choix, tant ils ne maîtrisaient pas les cartes. L’administration Carter envoie un émissaire, Robert Huyser, dans le but d’empêcher l’armée impériale de mener un coup d’État pour faire barrage à l’arrivée des islamistes au pouvoir. Cette version est toutefois controversée par l’historien Andrew Scott Cooper qui explique qu’au contraire la diplomatie américaine, en dépit de son manque de cohérence, souhaitait maintenir Chahpur Bakhtiar au pouvoir.

https://www.lepoint.fr/monde/comment-les-etats-unis-ont-rate-leur-coup-en-iran-12-02-2015-1904392_24.php#11

Toujours est-il que, malgré les bons services rendus par la Giscardie aux intégristes, les relations entre la France et l’Iran se dégradent rapidement.

https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2018/09/Le-dilemme.pdf

D’abord, la France accueille des opposants politiques iraniens, victimes de l’épuration des mollahs : Bani Sadr et Massoud Radjavi. Puis Anis Naccache, impliqué dans une tentative de meurtre contre Chahpur Bakhtiar réfugié en France est arrêté à Paris. L’Iran demande sa libération. La guerre Iran/Irak éclate et la France livre des missiles Exocet et des mirages F1 à l’Irak. Des attentats fomentés par l’Iran visent alors des intérêts français : attaque de l’immeuble Drakkar occupé par des parachutistes à Beyrouth, puis une série d’attentats en plein Paris en 1986 qui feront 13 morts, des centaines de blessés et marqueront durablement l’opinion publique.

Jacques Chirac, alors Premier ministre, obtempère en expulsant Radjavi et en mettant fin aux contrats d’armement avec l’Irak, en échange de l’arrêt des attentats. En 1988, Mitterrand gracie Anis Naccache et accepte la demande de remboursement de l’Iran, dans le dossier d’Eurodif. L’affaire sera soldée en 1992 en échange de contrats juteux avec le régime de Rafsandjani, Président de la République de 1989 à 1997.

Mais l’affaire du nucléaire iranien n’est pas terminée pour autant : en 2003, Khatami, Président depuis mai 1997, veut accélérer le programme nucléaire iranien, ce qui éveille l’attention des Occidentaux qui le soupçonnent de cacher un programme nucléaire militaire clandestin.  Des tentatives voient le jour pour mettre ce programme sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique, sans grand succès. Les Américains mais aussi leurs alliés mettent en place toute une batterie de « sanctions », d’effets discutables, afin d’empêcher l’Iran d’accéder à des armes de destructions massives via ses activités d’enrichissement de l’uranium.

https://shs.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2015-1-page-149?lang=fr

La diplomatie n’est pas en rade pour autant. Après le départ de Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013) qui n’hésita pas à dire qu’il fallait qu’Israël soit rayé de la carte, l’Iran élit en 2013 Hassan Rohani, conservateur modéré. En juillet 2015, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Russie, la Chine, l’Allemagne et l’Union européenne (!) signent avec l’Iran le « Joint Comprehensive Plan of Action », plus connu sous le nom d’accord de Vienne, visant à encadrer le nucléaire iranien, en échange d’une levée des sanctions internationales.

Mais cet accord est remis en cause en 2018 par Donald Trump. Ce dernier relance des négociations bilatérales avec l’Iran en 2025,  qui n’aboutissent à aucun accord, jusqu’à l’attaque surprise du 22 juin 2025 sur les sites d’enrichissement de l’uranium de Ispahan, Natanz et Fordo.

Et le tort de la France, dans cette affaire ? Ce n’est pas tant d’avoir voulu tendre la main à la Perse pour l’accompagner dans sa modernisation, y compris dans le domaine du nucléaire civil, que d’avoir hébergé des opposants peu fréquentables et sous-estimé la radicalité et le caractère belliqueux du régime des mollahs, pourtant explicite dès le départ. Il suffit de lire les quelques extraits qui suivent pour s’en persuader.

https://mathesis.blogg.org/extraits-du-petit-livre-vert-de-khomeiny-a115764320

Hector Poupon

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