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Nouveaux visages et virage économique

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Vu du Québec, le nouvel exécutif du premier ministre du Canada, Mark Carney, a quelque chose de rassurant. Sept ministres et deux secrétaires d’État assureront la diversité de la représentation québécoise au sein d’un exécutif alliant le renouveau et la continuité.

Des personnalités influentes conservent leur rôle, tel François-Philippe Champagne (Finances et Revenu national). Il deviendra de facto le principal promoteur d’un budget qui sera imprégné avant toute chose de la vision de Mark Carney. Les Langues officielles reviennent dans le portefeuille ministériel de Steven Guilbeault, reconduit à l’Identité et à la Culture canadiennes. Marjorie Michel, ancienne cheffe de cabinet adjointe de Justin Trudeau, entre dans l’histoire comme la première femme d’origine haïtienne à occuper le poste de ministre de la Santé. L’ex-grande cheffe du Grand Conseil des Cris Mandy Gull-Masty est pour sa part la première Autochtone titulaire du ministère des Services aux Autochtones. Il s’agit de jalons qui méritent d’être soulignés. Joël Lightbound (Transformation du gouvernement, Travaux publics et Approvisionnement) et Steven MacKinnon (leader en Chambre) font aussi partie de la délégation québécoise.

Le transfert de Mélanie Joly des Affaires étrangères au ministère de l’Industrie et responsable de Développement économique Canada pour les régions du Québec a causé la surprise, jusqu’à ce que la principale intéressée affirme qu’elle avait réclamé ce changement afin de passer « du front diplomatique au front économique ». La ministre Joly, remplacée par Anita Anand aux Affaires étrangères, hérite d’une responsabilité importante pour dynamiser l’économie du pays, en portant une attention particulière aux régions du Québec. Son rôle la place dans une situation analogue à celle d’un lieutenant politique, bien que cette fonction demeure officiellement sous la responsabilité de Steven Guilbeault. Elle sera de toutes les discussions de nature économique, à un moment charnière où le premier ministre Carney veut faire de l’économie nationale et de l’harmonisation des pratiques entre les provinces une priorité.

Mélanie Joly s’est très bien tirée d’affaire aux Affaires étrangères, elle qui a dû composer coup sur coup avec des défis inégalés : l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le conflit israélo-palestinien et la détérioration de la relation commerciale et diplomatique avec les États-Unis, la Chine, l’Inde. Le changement de perspective lui sera certainement salutaire, pour peu qu’elle arrive à faire entendre sa voix auprès des autres ténors économiques du caucus ministériel.

Sur la question des relations entre le Canada et les États-Unis, Mark Carney a annoncé ses couleurs. Son rôle sera plus important que celui de la ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, dont l’expérience à la Défense sera fort utile dans un monde en reconfiguration géostratégique. « La personne qui doit avoir la meilleure relation avec la Maison-Blanche, c’est le premier ministre du Canada et pour le moment, c’est moi », a-t-il dit. Par cette déclaration, il annonce qu’il portera le succès (ou l’insuccès) des négociations à venir pour rétablir les relations commerciales avec les États-Unis. C’est d’ailleurs la raison principale derrière son élection, les électeurs l’ayant jugé plus crédible que le chef conservateur, Pierre Poilievre, pour contenir les excès de protectionnisme du gouvernement Trump.

L’exécutif Carney est formé de 28 ministres et de 10 secrétaires d’État, des postes d’une utilité et d’une efficacité qui restent à démontrer. La fonction de secrétaire d’État a l’avantage de permettre l’émergence de nouveaux talents et d’épauler les ministres dans leurs tâches, mais elle vient avec un risque de chevauchement dans l’attribution de la responsabilité ministérielle. Nous verrons à l’usage l’utilité de cette structure bicéphale que l’ancien premier ministre Jean Chrétien avait privilégiée pour contenter les appétits après les élections de 1993.

Le cabinet fait la part belle aux femmes et se situe en zone paritaire. Il fait l’addition de nouveaux visages tout en reconduisant dans leurs fonctions des « valeurs sûres ». Le premier ministre Carney a affirmé qu’il n’avait pas formé un exécutif à son image, mais qu’il avait cherché une diversité de profils et d’expertises autour de la table. Il a tout de même pris soin de faire une place à sa garde rapprochée, parmi laquelle figurent Evan Solomon (Intelligence artificielle et Innovation numérique) et Tim Hodgson (Énergie et Ressources naturelles).

Évidemment, les exclus et les rétrogradés ne l’entendront pas de la même manière, mais il est impossible de composer un exécutif sans faire de malheureux et de victimes collatérales. L’épreuve du feu viendra assez vite pour ce nouveau groupe. Il devra rompre avec une tradition libérale bien ancrée qui consiste à faire des promesses sans égard aux compétences des provinces, au-delà des capacités d’exécution, et au détriment de la rigueur budgétaire. À l’échelle nationale, il s’agit là des principaux défis de leadership qui attendent Mark Carney.

Ce texte fait partie de notre section Opinion. Il s’agit d’un éditorial et, à ce titre, il reflète les valeurs et la position du Devoir telles que définies par son directeur en collégialité avec l’équipe éditoriale.

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