Par-dessus sa veste de treillis, Olexander Dzyuba passe une ample toge bleue. Le magistrat revient tout juste d’une garde de nuit dans la banlieue sud de Kiev, son visage trahit une légère fatigue. « Je n’ai même pas eu le temps de me doucher », sourit-il, mi-gêné, mi-amusé. Le magistrat revient tout juste d’une nuit passée dans la forêt au sein de l’unité de volontaires Mriya, qui participe à la défense antiaérienne de Kiev. « Plus que jamais, notre mission est importante. Les Russes bombardent de plus en plus les villes », dit-il.

Dans son bureau, où les dossiers en cours d’instruction jonchent le sol, Olexander Dzyuba s’apprête à reprendre une routine faite d’audiences et de procès de première instance. Depuis vingt-cinq ans, Olexander Dzyuba juge trafiquants, cambrioleurs et délinquants sexuels en tout genre. « Les affaires s’accumulent plus vite que je ne peux les juger », soupire-t-il dans un sourire las.

Depuis 2022, ce magistrat âgé de 50 ans patrouille chaque semaine