Le cinéma européen ne représente qu’un tiers des entrées en salle en Europe – et un peu moins pour les audiences des services de streaming. Notre septième art a pourtant été historiquement un moteur de notre union, avec un brassage de créateurs et créatrices et de talents qui sont entrés dans notre panthéon cinématographique commun, comme, d’ailleurs, dans le patrimoine mondial. Mais aujourd’hui, de Lisbonne à Helsinki, de Dublin à Athènes, si chaque pays reste attaché à son cinéma national, c’est, de fait, l’imaginaire hollywoodien que les publics européens ont davantage en partage – et l’imaginaire asiatique pour les nouvelles générations.

Les causes, nous les connaissons : quand d’autres cinématographies avancent en rangs serrés dans la concurrence mondiale des images, notre cinéma avance en ordre dispersé, avec une multitude d’acteurs et actrices qui rêvent dans des langues et des cultures différentes. Car c’est le propre de l’identité culturelle européenne d’être diverse et de…